Chapitre 21

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_Qu'est ce que tu fiches ici Doris ! Se murmura t'elle en triturant ses doigts.

De la folie !

Si ce n'était pas de la folie de venir dans l'antre du diable, qu'est ce que cela pouvait-il bien être ? De l'inconscience ? Non Doris avait pleinement conscience d'être l'agneau qui venait lui même de se jeter dans la fosse aux lions.

_J'ai fait part de votre venu au patron, il vous attend dans son bureau.

La rudesse de cette voix fit sursauter la jeune femme qui fit un pas en arrière alors que l'homme balafré la couvrait d'un regard presque animal. Une peur sourde la figea de l'intérieur. Elle n'avait qu'une envie, fuir ! Fuir le plus loin possible de cette demeure qui malgré sa beauté dégageait une énergie de plus négative et hostile.

Malheureusement, il était déjà trop tard pour ça. Cette maison ressemblait à une vraie caserne militaire. Des hommes armés y étaient postés un peu partout rendant l'accès presque impossible à quiconque voudrait y pénétrer par infraction. En somme, prendre la poudre d'escampette était une très mauvaise idée.

_Prenez les escaliers, c'est la dernière porte à gauche au bout du couloir.

Doris porta machinalement un regard inquiet vers le sommet de l'escalier torsadé, le cœur soudainement lourd.

_Vous auriez dû mieux faire de rester dans votre petit village de merde. Cela vous aurait évité bien des tracas. Lança t'il avant de s'en aller vers la sortie.

Ces mots avaient été prononcés avec une telle froideur que Doris en frissonna. Était-ce un avertissement déguisé ? Ou avait-il dit cela dans le but de lui faire encore plus peur ? Dans les deux cas, elle regrettait déjà d'être ici, elle aurait dû écouter les conseils avisés de Magdalena hier soir.

_Allons Doris où est passé cette prestance de femme forte qui t'a guidé jusqu'ici ? Prends ton courage à deux mains et va affronter cet homme. Ce n'est pas comme si tu allais te retrouver en face du diable tout de même. Quoique...

Elle se mordit la lèvre inférieure pour s'adonner au silence. Voilà qu'elle se mettait à parler seule. Encore un peu et elle serait bonne pour l'hôpital psychiatrique.

L'appréhension la gagna maintenant qu'elle venait d'actionner le poignet de la lourde porte en bois rouge.

_Enfin, je pensais que tu t'étais perdue ! Encore un peu et j'aurais été te chercher moi-même. Allons entre, ne reste pas sur le pas de la porte. Bienvenue dans mon humble demeure ma tendre Doris. Lança gaiement le quarantenaire sans masqué son impatience.

Doris ferma les yeux pendant une fraction de seconde puis inspira un grand souffle en espérant que celui-ci lui insuffle la force nécessaire pour poursuivre cette discussion qui elle savait, allait être des plus tendues. Elle essuya ses paumes moites sur le tissu de son pantalon avant d'avancer nonchalamment vers l'homme assis derrière la grande table en marbre.

_Assied toi donc ! Maintenant dis-moi, que me vaut l'honneur de cette visite impromptue ! Je peux aisément déduire que ce n'est pas par courtoisie si tu es là à une heure aussi tardive.

Doris se laissa choir sur la chaise en manquant de vaciller. Elle coula un regard avisé sur la pièce à la lumière tamisée. La peur anima son regard sans qu'elle ne puisse s'en défaire.

_En effet ! Vous ne vous attendiez certainement pas à me voir ici. Dit-elle avec un petit rire nerveux.

_J'avoue avoir été surpris que pour la première fois, ce soit toi qui vienne à moi. De surcroît aussi facilement. Aurais-tu changé d'avis ? Questionna t'il les yeux plissés sans se départir de ce sourire vicieux qui lui était propre.

Délivrance ( Une rencontre impromptue )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant