Délivrance ( Une rencontre impromptue )

Chapitre 30

Assis l'un en face de l'autre à bord de son jet privé, Hugo avait les yeux rivés sur sa tablette tactile afin de finaliser un dossier sur lequel il avait pris énormément de retard. Cependant, il n'arrivait pas à se concentrer totalement car il sentait, malgré qu'il essayait de l'ignorer, la lourdeur du regard de la jeune femme sur lui.

_Tu me déconcentres ma douce, lança t'il sans pour autant quitter des yeux son appareil.

Doris se mordit inconsciemment la lèvre inférieure alors qu'elle venait d'être prise la main dans le sac. Pourtant, elle n'arrivait pas à détourner les yeux de l'image que lui renvoyait cet homme assis en face d'elle. L'homme d'affaires était d'une beauté ténébreuse et captivante. Le regard perdu sur son appareil, l'expression du bouclé se froissait par moment comme s'il essayait de résoudre un problème quelque peu compliqué. Ses sourcils se fronçaient, renforçant la fermeté de son visage alors que sur son nez aquilin reposait des lunettes de lecture qui lui donnaient un air particulièrement sexy.

Elle avait conscience de le dévisager comme s'il était une bête de foire ou même comme une petite fille avec des hormones en ébullition car depuis tout à l'heure Doris se tortillait dans le fauteuil pour réprimer la chaleur importune qui se propageait en elle avec une force indiscutable.

Ne recevant pas de réponse, Hugo releva enfin la tête de sa tablette. Aussitôt que son regard plongea dans les yeux aux pupilles dilatées de la jeune femme, son cœur cogna déraisonnablement contre sa cage thoracique. Ils se regardèrent sans prononcer un seul mot. De toutes les façons, ils n'en avaient pas besoin, ils se comprenaient du regard. L'atmosphère de l'habitacle était palpable et chargée de tension sexuelle. Leur souffle se fit erratique si bien que Doris dut entrouvrir la bouche pour aspirer un filet d'air. Elle brûlait de désir pour cet homme à la peau hâlée.

Hugo serra les dents alors que le panorama qui se dressait devant ses yeux orageux fit naître en lui une violente érection. Ce qu'il  ressentait pour Doris était infatigable, primitif, puissant, incontrôlable...Son désir pour elle était si intense qu'il en devenait douloureux. Il l'avait dans la peau.

_Je te veux ! Souffla t'elle d'une voix gorgée de désir pour lui.

Hugo sourit de sa franchise. Il le voulait aussi mais pas comme ça, elle méritait beaucoup mieux.

_Non ! Souffla t'il à son tour sans le quitter des yeux pour guetter chacune de ses réactions.

_Non ? Reprit elle surprise par ce refus.

_Non. Confirma t'il alors que la protubérance dans son pantalon devait sans doute le maudire de cette décision. La prochaine fois fois que je te prendrais, ça sera sur sol new-yorkais, pas une minute avant. Ajouta t'il en se carrant confortablement.

_Mais...

_C'est non discutable. La coupa t'il en se retenant d'éclater de rire devant l'expression sidérée de la jeune femme.

Désireux de la faire languir encore plus, Hugo se pencha pour capturer ses lèvres dans un baiser fougueux qu'il laissa volontairement durer avant d'y mettre un terme beaucoup trop vite pour Doris qui ne manqua de lui faire voir sa frustration.

_Crois-moi tu survivra. Dit-il en retournant à ses affaires.

Pantelante, Doris papillonna rapidement des cils pour se reprendre. Intérieurement, elle chercha à mettre un nom sur ce qui venait de se passer sans y parvenir. Il se jouait d'elle, conclut-elle en voyant les lèvres d'Hugo frétiller d'un sourire contenu.

Un sourire en coin naquit sur le visage d'Hugo en entendant Doris marmonner du bout de la langue sans savoir qu'elle se promettait de lui faire payer ce supplice qu'il venait de lui infliger.