Chapitre 7

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Les pieds douloureux alors qu'il venait de gravir une énième pente, Hugo s'apprêtait à faire fi de sa fierté pour demander un temps de pause à la jeune femme. Rattrapant de justesse la grosse feuille d'un palmier avant qu'elle ne s'écrase sur son visage, toute cette verdure bien que belle commençait sérieusement à lui taper sur le système.

_Faites attention ! Dit-il à l'encontre de la jeune femme qui avait ainsi balancé la feuille après son passage.

_Oh désolée ! S'excusa t'elle en lui adressant un regard désolé avant de continuer sa marche.

Où puisait elle toute cette énergie ?

_Je suis épui...

_Nous sommes arrivés ! Le coupa t'elle en maintenant cette fois la grosse branche pour lui ouvrir le passage.

Hugo puisa dans ses dernières forces pour avancer non sans marmonner dans sa barbe. Le cadre idyllique qui se dressa sous ses yeux, lui fit oublier instantanément toutes ses douleurs physiques. Ébloui par le paysage que s'offrait à lui, Hugo eu l'impression d'être au centre du paradis.

_Bienvenu dans la lagune aux sept couleurs monsieur Lewis.

La lagune aux sept couleurs...Hugo n'eut pas besoin de poser des questions sur cette appellation. Devant ses yeux s'imposait un grand lac constitué de sept nuances de bleu. Désireux de voir cette eau presque irréelle de plus près, il laissa tomber son sac sur le sable blanc avant d'avancer prestement sur le ponton qui menait un peu plus loin dans la lagune. Au ponton était amarré un bateau de pêche. Le reflet du couché du soleil rendait l'eau si limpide qu'on pouvait par moment apercevoir la faune et la flore aquatique, le bouclé en resta émerveillé.

_C'est si beau. Toutes ces nuances de bleu, c'est fascinant. J'ignorais qu'il existait de tel phénomène. S'émerveilla t'il en rejoignant la fleuriste qui était restée en retrait sur la plage.

_Je sais . Ma première fois ici, j'ai eu l'impression d'être...

_Au paradis ! Termina t'il en lui adressant un sourire indéchiffrable que Doris lui rendit.

Leurs regards s'accrochèrent pendant un instant. Hugo se surpris à se perdre dans les profondeurs de ce vert captivant. À chaque fois que son regard se perdait dans ses yeux, il avait l'impression de s'engouffrer dans un puit sans fond. Et plus il s'y perdait, plus un sentiment aussi dangereux que mystérieux l'étreignait au point d'intensifier son regard d'habitude empreint d'une lueur amusée. La puissance émanant de son regard sombre déstabilisa Doris qui finit par baisser les yeux.

_Nous ferions mieux de nous installer avant le couché du soleil. Dit elle en mettant ainsi fin à cette dangereuse attraction.

_Nous n'allons tout de même pas nous installer sur le sable humide, rassurez-moi ?

_Si !

_Si ?

_Mais non voyons. Levez la tête !

Hugo obéi. Perchée entre quelques palmiers entrelacés, deux cabanes en bois dont les toits étaient faits en paille se dressaient joliment. Les poutres qui soutenaient le toit laissaient une ouverture d'ensemble sur toute l'étendue de la forêt y compris sur le ciel dépourvu de nuages.La hauteur tant bien raisonnable, il n'aperçut aucun escalier ou même ascenseur leur permettant d'y accéder.

_Et puis-je savoir par quel miracle sommes-nous censés y accéder ?

_C'est simple, il nous suffit de grimper. Dit-elle en tirant sur une longue corde nouée un peu partout. Les cordes sont bien épaisses et solidement attachées de sorte à supporter tout type de poids dans la mesure du raisonnable.

_J'ai demandé à faire une randonnée pédestre, pas une séance de sport intensive mademoiselle Williams. Se plaignit le bouclé munie d'une moue boudeuse.

Doris éclata de rire face à cette mine enfantine, un rire éclatant, franc et enchanteresse qui insuffla un regain d'énergie au bouclé qui tirait une tronche semblable à celle d'un gamin de sept ans.

_Je vous interdis de vous moquer, fit-il alors qu'un lent sourire frétillant déjà sur ses lèvres charnues.

_Votre comportement est à la limite puéril. Pour une personne ayant fait du scoutisme, vous êtes drôlement mou. Fit-elle en s'abaissant pour attacher ses lacets qui s'étaient défait au cours de leur longue marche.

Ainsi accroupie, la jeune femme lui offrait innocemment une vue imprenable sur toute la naissance sa plantureuse poitrine. Le galbe de ses seins était parfait, si parfait qu'Hugo en tressaillit. Aussitôt son regard passa d'une colère naissante à une excitation naissante si bien que son sexe en tressauta. La peau diaphane de la jeune femme était d'une blancheur laiteuse...si crémeuse. Hugo lutta pour détourner le regard avec la sensation d'empiéter l'intimité de la jeune femme.

Quand elle se redressa enfin, il coula un regard brûlant sur ce corps aux courbes alléchantes qui était sans aucun doute un appel à la perdition. Les jambes et une partie des cuisses de la jeune femme étaient dénudées par le mini short taille haute qu'elle avait braillé d'un t-shirt assez large au col en V. L'innocence dans le regard et dans les gestes de la jeune femme l'ébranla encore plus. D'un geste fluide et presque sensuel, elle rejeta en arrière les quelques mèches de cheveux qui agaçaient son visage marqué par de jolies tâches de rousseurs alors que le bouclé serait les dents pour réprimer les pulsations de son sexe maintenant pleinement éveillé.

_Vous n'imaginez pas à quel point je suis dur jeune fille. Dit-il d'une voix de gorge obligeant la jeune femme à sonder son regard.

Ses petits yeux s'écarquillèrent lui confirmant qu'elle avait bien comprit l'allusion salace qui flottait dans sa phrase. Petite perverse ! Se dit-il intérieurement avec l'esquisse d'un sourire sardonique. Doris se racla la gorge refusant de croire qu'elle venait vraiment de penser à...inévitablement son regard se perdit sur l'entrejambe du bouclé.
Elle s'empourpra violemment. Consciente de ce qu'elle venait de faire, elle détourna immédiatement le regard alors que ses joues avaient viré au cramoisi. Pire encore, elle eu l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds en se rendant compte que le bouclé avait bien suivi la trajectoire de ses yeux. Doris était rouge de honte .

_À quoi pensez-vous ? Vous êtes toute rouge.

Doris pria pour que le sable l'engloutisse entièrement.

_Je..vou.s..êtes..je...Bégaya t'elle lamentablement.

_Je suis extrêmement dur en affaires mademoiselle Williams. Reprit il sur un ton sérieux. J'ai été très pris par le travail ces derniers temps. J'ai passé plus de temps assis sur une chaise à traiter des documents que d'aller sur le terrain. Alors excusez-moi si je ne suis pas aussi requinqué que vous petite sirène.

Affaires ? Donc...! Idiote, s'admonesta t'elle intérieurement.

_Vous allez bien ? S'inquiéta t'il en voyant la jeune femme pâlir une main sur la poitrine.

_Mon..m.on inhalateur !

Hugo fronça des sourcils pendant un moment avant de comprendre lorsqu'elle se mit à fouiller rapidement le sac qu'elle portait. Immédiatement, il l'aida à fouiller dans le sac avant de lui tendre l'objet dans la seconde. Suite à la panique, l'inhalateur était passé plusieurs fois sous ses yeux. Doris s'empressa de porter l'objet à sa bouche sous le regard toujours inquiet du bouclé.

_Vous allez mieux ? Demanda t'il en la sentant se calmer.

_O.oui merci !

_ Allez vous rafraîchir un peu, je vais me charger de monter nos affaires dans nos cabanes respectives.

Doris acquiesça simplement. D'un pas nonchalant, elle se dirigea vers la mer bleu en sentant le regard pesant du bouclé dans son dos .

Délivrance ( Une rencontre impromptue )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant