Délivrance ( Une rencontre impromptue )

Chapitre 36

_Maman regarde ce sapin comme il est joli, s'éleva la voix joyeuse de Victoria.

_Il est magnifique ma puce mais je doute fort qu'il tienne dans la maison, dit elle avec un petit rire en se baissant à la hauteur de l'enfant. Choisis en un légèrement plus petit. Tiens, regarde ceux là bas .

Doris lui montra du doigts un amas de sapin plus adapté pour la maison et elle couru pour les regarder.

La petite Vicky était trépignante de joie et débordante d'énergie. Une joie immense ornait son visage comme la plupart des enfants présents dans le magasin de décoration pour Noël. Cette ambiance festive ne manqua pas de la rendre nostalgique. Depuis le décès de sa mère, Doris avait renoncé à célébrer Noël. Pour cause, Amanda était la seule à donner un sens à cette fête. Mais aujourd'hui Vicky était celle que le lui donnait.

_Ça ne te dérange pas qu'elle t'appelle ainsi ? S'enquiert Blanca qui avait proposé de les accompagner pour faire quelques courses avant le réveillon.

_Ça me bouleverse toujours autant que la première fois qu'elle m'a appelé comme ça, mais non ça ne me dérange pas. Tant que ça la rends heureuse, je le suis également.

En effet, Victoria avait commencé à l'appeler maman le jour où elle avait vu son père l'embrasser ardemment dans la cuisine de la penthouse. Si au début elle avait appréhender la réaction d'Hugo, celui-ci n'avait pas fait d'objection sur ce choix qu'avait fait sa fille. Dès lors c'était devenu une habitude.

Décembre touchait bientôt à sa fin. L'hiver était pour Doris sa saison préférée de l'année. Le givre sur les arbres, le décor enneigé, les décorations festives, les chocolats chauds et toutes ces friandises...tout cela faisait la magnificence de cette période de l'année.

Deux mois venait de s'écouler depuis qu'elle avait remis les pieds sur Manhattan et ces dernières semaines furent les plus merveilleuses de toutes sa vie. Hugo lui avait fait redécouvrir la ville en compagnie de la petite Victoria. Tellement de choses avaient changé depuis son départ que la fleuriste avait l'impression de n'y avoir jamais vécu. La ville était somptueuse et regorgeait de merveilles plus fascinante les unes que les autres.

_Elle t'apprécie vraiment beaucoup, Vicky est de nature très réservée pourtant avec toi, le courant est très vite passé. Souligna Blanca une fois devant les décorations du sapin.

_J'ai appris à l'aimer autant que si je l'avais moi-même engendré, dit-elle en prenant quelques guirlandes pour le sapin.

Doris monta sur un tabouret pour saisir l'étoile sur une des étagères avant d'être saisie par un violent tournis qui la fit descendre en titubant.

_Tu vas bien ? S'enquiert Blanca en l'aidant par les épaules à se redresser. Viens assieds-toi ! Ajouta t'elle en l'aidant à s'installer sur l'un des bancs du magasin.

_Oui, c'est juste un léger malaise ! Je n'ai rien mangé ce matin ça doit être pour ça.

La bouche pâteuse, Doris cligna plusieurs fois des yeux pour faire disparaître les effets du vertige.

_Mais enfin Doris, pourquoi ? Mon frère a bien insisté sur le fait que je devais prendre soin de toi.  Il va me trucider s'il apprend que je te laisse négliger ta santé.

_Tu es folle, dit elle avec un rire devant l'inquiétude de la blonde. Je n'ai pas besoin de baby-sitter Blanca. Ton frère exagère.

_Voyons, tu es toute pâle.

Elle la scruta avec une attention particulière.

_Qu'est ce que c'est que ces regards Blanca Lewis ? Hmm ?