Chapitre 11

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_Quand vous avez dit que nous allons prendre le petit déjeuner dans le village le plus proche, je m'attendais à ce que ça soit dans un restaurant ou une cafétéria ou un tout autre endroit plus calme et moins bondé surtout un endroit où nous n'aurions pas eu à faire la queue pour avoir quelque chose à se mettre sous la dent.

_Oh arrêtez de râler monsieur Lewis, ça ne fait qu'approximativement dix minutes que nous sommes là. D'ailleurs nous avons eu de la chance, d'habitude il y'a beaucoup plus de monde chez Jamila. Ses beignets sont très convoités, elles sont un pur régal pour les papilles gustatives.

_Des beignets ? Ne me dites pas que nous sommes entrain de patienter depuis une bonne dizaine de minutes déjà pour...des beignets . Demanda t'il éberlué.

Hugo n'arrivait pas à y croire.

_Pas n'importe lesquels, insista la jeune femme. Ce sont les beignets de Jamila.

_Des beignets restent des beignets peut importe qui les prépare mademoiselle Williams. D'ailleurs qui est cette Jamila ?

_Ce n'est...

_C'est moi ! Déjà une dispute de si bon heure jeune gens ? S'enquit une voix douce, bienveillante et débordante de sagesse si bien qu'Hugo porta enfin son attention sur la vendeuse.

La vielle dame leur adressa un sourire radieux et presque attendri. La peau noire et ridée de la belle dame contrastait merveilleusement avec sa dentition aussi blanche que le kaolin. Et que dire des ses cheveux crépus grisonnés par le temps. L'Africaine était magnifique.

_Mila aide moi à faire comprendre à ce monsieur que tes beignets sont les meilleurs de tout le pays.

La belle dame ria légèrement de la raison de cette dispute entre de ses deux clients.

_Allons Doris, laissons le y goutter et peut-être que comme ça il reviendra sur ce jugement saugrenu. Alors qu'est ce que je vous sers les tourtereaux ?

_Les tourtereaux ? S'enquiert Hugo en levant un sourcil interrogateur.

_Non..enfin..Mila je..

Doris s'empourpra jusqu'à la racine de ses cheveux alors que Hugo luttait pour ne pas éclater de rire. Il suffisait d'un rien pour que les pommettes de la jeune femme virent au rouge, couleur que certaines femmes ne pouvaient obtenir qu'après des heures de coloriage minutieux devant le miroir. Elle était naturelle, sans artifice et Hugo aimait cela.

_Servez moi une de vos spécialités gente dame. Et toi, qu'est-ce que tu prends mon amour ?

Mon amour ?

Doris avala de travers sa salive si bien qu'elle partie dans une quinte de toux.

_Tu vas bien ma chérie ? Demanda t'il en affichant un air soucieux qui en réalité n'en était rien. Elle prendra la même chose que moi . Dit-il finalement à l'adresse de la vendeuse.

Doris le foudroya ostensiblement du regard mais il l'ignora .

_Vous formez un si joli couple, ça me rappelle ma jeunesse. Renchéri l'Africaine avec un regard rétrospectif et presque rêveur. Comment vous êtes vous rencontré ? Demanda Jamila en s'évertuant de faire frire leur commande.

_Oh ça madame, c'était une rencontre des plus impromptues. Je pensais que l'histoire de ses séductrices chevronnées qui attiraient sans cesse les marins dans leurs filets étaient en réalité un mythe jusqu'à ce que je la rencontre elle, ma petite sirène aux cheveux d'ébène et aux iris émeraudes. Tout est parti d'une audition, une rencontre digne d'une bénédiction. Elle m'a envoûté.

Délivrance ( Une rencontre impromptue )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant