ADRIK
Ce soir, je ne suis pas retourné voir Mademoiselle Nastasya. Je ne veux pas la forcer et être comme ses autres clients. Donc l'autre jour, je lui ai juste laissé ma carte de visite en espérant qu'on lui passe. Je veux qu'elle sache que je suis là si elle en a besoin. Même si je sais que demander de l'aide à quelqu'un que l'on connaît à peine est plus que difficile.
Plus d'une semaine est passée sans que je retourne la voir, sans que je reçoive de nouvelles. Son odeur me manque et sa douceur aussi. Mais je ne peux lui redemander un service car je ne veux pas devenir un de ses clients habitués du vendredi. *
Je veux être plus qu'un client pour elle.
En ces temps-ci, je dois souvent me rendre à Moscou pour donner des entretiens en dehors de mon cabinet. Alors, j'ai pris l'habitude depuis, de me garer près de l'enseigne où travaille mademoiselle Nastasya même si le quartier n'est pas très bien fréquenté et que je prends le risque de me faire rayer ma voiture . Je garde toujours espoir de la croiser à l'angle d'une rue et de la ramener chez elle ou chez moi si elle le souhaite.
J'eus donc aujourd'hui une réunion avec un client et d'autres associés dans Moscou. Je sortis très tard de celle ci car nous avons mangé un bout en ville avant de repartir chacun à nos voitures.
Seul à vingt trois heures dans les quartiers éloignés du centre ville, à quelques pas de ma voiture j'entendis au loin, une voix féminine crier à l'aide.
Je tendais l'oreille et me dirigeais vers l'origine du cris car cette voix me semblait familière.
- « A l'aide ! Mmhh ! Non ! Ne me touchez pas ! » Cria la femme.
Je reconnu immédiatement à qui appartenait cette dernière: Mademoiselle Nastasya.
Je couru à travers les ruelles vides et sur ma droite, dans une impasse isolée de la lumière des lampadaires, je me trouva nez à nez avec un homme qui essayait de dévêtir la jeune femme.
Lui, était déjà torse nu et déchirait les vêtements de sa victime avec violence.
Elle était recroquevillée au sol tandis qu'il essayait de l'empêcher de crier mais c'était trop tard, je l'avais retrouvée.
Sans hésiter j'avançais droit vers lui et tenta de défaire mademoiselle Nastasya de l'emprise de son agresseur. Je le pris par le bras et le plaqua contre le mur le rouant de coups de poing dans le ventre. La jeune femme terrifiée se cacha derrière un bac à ordures en pleurs.
L'agresseur s'avéra robuste car il me poussa à terre et essaya de m'étrangler.
Un coup de genou dans ses parties intimes me permis de me libérer de son emprise mais alors qu'il se releva le regard plein de haine, je me rappela que j'emportais toujours avec moi un petit poignard au cas où car je sais que les rues ici, dans la banlieue de la capitale sont dangereuse dès la nuit tombée.
Je fis mine de remettre ma veste en place et enfouis l'arme dans ma manche de blazer. L'agresseur se rua sur moi prêt à en finir mais lorsqu'il fut assez proche, je laissa ressortir la lame qui vint se planter sous son diaphragme puis au niveau de son ventre. Il appuya ses deux mains contre les plaies ensanglantées et suffocant de douleur, il tomba à terre. Mort.
Il l'avait bien mérité. S'attaquer à une pauvre fille car il ne sait pas contrôler ses pulsions sexuelles est impardonnable.
Mademoiselle Nastasya n'avait pas bougé de sa cachette, pétrifiée, elle avait assisté à toute la scène . Elle se remit à pleurer.
Je m'approcha doucement d'elle et fit de mon mieux pour la rassurer.
- « C'est fini Mademoiselle Zaysteva, avez-vous mal quelque part ? Lui demandais-je
elle secoua la tête de gauche à droite incapable de prononcer un mot. J'essuyais alors ses larmes avec le dos de mon index.
- Venez avec moi je vais vous ramener chez vous. Vous n'avez plus rien à craindre » ajoutais-je le plus calmement possible.
Elle se leva lentement et garda ses bras autour de sa poitrine. Je remarqua alors que ses vêtements étaient en piteux état et que de ce fait, ses sous-vêtements étaient visibles. Rapidement j'enlevai mon blazer et lui mit sur les épaules. Il était si grand pour elle qu'il la couvrit jusqu'aux genoux.
Elle devait être frigorifiée.
Encore sous le choc elle ne disait pas un mot mais m'adressa un regard en signe de remerciement.
Nous sortîmes donc de l'impasse sombre, laissant derrière nous l'homme qui avait osé toucher à Mademoiselle Nastasya. Ma protégée.
Il n'y avait pas un chat dans les rues de Moscou, pas un bruit, et nous marchions en direction de ma voiture. Elle se tenait proche de moi et nous restions silencieux.
La pauvre femme s'était faite agressée en rentrant chez elle après le travail. Ses parents ne venaient donc même pas la chercher, elle devait rentrer seule, dans le froid et le danger de la nuit.
Arrivés à la voiture, je lui ouvrit la porte et elle s'assit sur la banquette arrière le regard dans le vide.
Je mis le contact et lui demanda son adresse. Elle attendit un instant avant de me répondre puis elle m'indiqua le chemin. Que suis-je sensé faire ? La ramener à ses parents et leur expliquer son retard ? Leur dire la vérité ? Ou la laisser un peu avant sa porte ?
Mademoiselle Zaysteva a sûrement dû lire dans mes pensées car quand nous arrivâmes près de chez elle, elle me demanda d'une voix timide si je pouvais la laisser un peu avant sa maison.
Nous arrivâmes dans un quartier éloigné du centre de Moscou mais plus fréquentable que celui où je m'étais garé plus tôt. Elle m'indiqua sa maison et je m'arrêta donc trois maisons avant la sienne. Avant de sortir de ma voiture, elle marqua un instant d'arrêt et me dit :
- « Merci monsieur, je ne sais pas dans quel état j'aurais été en ce moment même si vous n'étiez pas arrivé pour me sauver. Je, je ne sais pas quel hasard nous a réunis à nouveau mais je vous en suis indéfiniment reconnaissante! Une larme coula sur sa joue droite. Que puis-je faire pour vous remercier ? Me demanda-t'elle ?
-Oh vous n'avez pas à me rendre de service en échange, je n'ai fait que mon devoir. Lui répondais-je en me tournant vers la banquette arrière.
-S'il vous plaît, laissez moi vous offrir quelque chose ou vous aider dans ce que vous voulez ! » Me suppliait-elle.
Je réfléchis un instant et déclarais :
- « Bon, si cela vous soulage voici ma demande ; je ne veux plus que vous rentriez seule le soir.
Vous et moi le savons parfaitement, les rues de Moscou la nuit ne sont pas sures pour une jolie femme comme vous. Laissez moi vous ramener chez vous après vos services du soir. Si vous préférez ainsi, je vous déposerez comme ce soir mais j'attendrais que vous rentriez pour repartir l'esprit serein.
- Je, je ne peux pas accepter ceci monsieur, c'est moi qui étais sensée vous rendre service me dit elle affolée.
- En m'assurant de votre sécurité vous me rendez un très grand service mademoiselle. Lui affirmais-je.
-Mais -
- Chh...Pas de « mais », je serais garé près de votre travail tous les soirs pour vous récupérer à la fin de votre votre service de vingt et une heure. Je déclarais fermement.
-Merci monsieur » me dit-elle les joues toutes rouges.
Elle ouvrit la portière de la voiture et sorti puis je descendis ma fenêtre et lui dis avant qu'elle parte :
- « Nastasya, avant que vous partiez, promettez moi de toujours prendre soin de vous, de votre santé mentale et physique avant toute autre chose.»
Elle hocha la tête timidement me sourit puis partit en direction de sa maison, un petit édifice délabré.
Avant d'arriver elle sembla prendre une grande respiration sur le palier et ouvrit la porte de chez elle délicatement.
Une minute plus tard, une lumière s'alluma en haut de la maison et je la vit par la fenêtre.
Ma protégée est maintenant en sécurité, je remis le contact et partit rassuré à Korolev.
VOUS LISEZ
La secrétaire de Monsieur Adrik
RomanceNastasya Zaysteva est une jeune femme qui vit en Russie dans les années 1980. Aînée d'une famille nombreuse, ses parents perçoivent de très maigres revenus et la forcent à se prostituer pour aider la famille à vivre... Un jour où la clientèle se fut...