Chapitre 26

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NASTASYA

Un accident... non non non ça ne peut pas être vrai ?

Le scénario « improbable » qui m'avait traversé l'esprit quelques secondes plus tôt est en train de devenir réalité...

La boule qui grandissait dans ma poitrine avant qu'on m'annonce la nouvelle cherche maintenant à s'échapper par ma gorge et celle-ci se comprime douloureusement. Mes yeux s'embuent et j'ai de plus en plus de mal à respirer.

-  « Je... je n'arrive pas à y croire monsieur Tskowsva » dis-je d'une voix saccadée, en m'appuyant contre le mur pour reprendre mes esprits.

- «  Je suis désolé que personne ne t'ai prévenue plus tôt. Pauvre Adrik, je ne sais pas tout à fait les dégâts de son accident mais apparemment il était sacrément amoché hier soir ! répondit mon collègue, et au fait, appelle-moi Tymon s'il te plaît, nous travaillons ensemble après tout ! » ajouta-t'il avec un sourire qui avait pour but de me mettre en confiance.

Cette nouvelle me perturba à un point que je ne fis pas attention à l'aisance de mon collègue à utiliser le tutoiement alors que nous nous sommes présentés il y a moins de deux minutes. Par peur de ne pas rester à ma place de secrétaire face à lui, je préférai continuer de garder ce respect de langage entre nous.

Sacrément amoché ?

Adrik aurait bu ?

Tout s'emmêlait dans ma tête et ma respiration pris à nouveau un rythme irrégulier.

Je veux le voir, je dois le voir.

Mes pensées prirent le dessus sur ma volonté et je déclarais cette phrase à haute voix :

- « Je veux le voir »

- « Comment ? » M'interpela Mr. Tskowsva. 

- « Je... je souhaite voir Adrik... s'il vous plait. » répétai-je plus bas consciente de l'injonction involontaire de ma phrase précédente.

Mon collègue fit une expression surprise suite à ma réponse et dit :

- « Moi aussi je me fais du soucis pour Adrik mais je te conseille de rentrer chez toi Nastasya. Adrik est sous coma artificiel. Sa mère est sur les lieux depuis tôt ce matin et je doute qu'elle te laisse entrer. Par expérience personnelle je peux te dire qu'elle est très protectrice envers son fils, unique. » M'informa-t'il avec un regard pleins de sous entendus.

Très protectrice... oui, j'en ai déjà fait les frais.

Le premier et seul contact que j'ai pu avoir avec madame Guseva remonte à hier et s'est plutôt mal passé... Le regard glacial qu'elle m'a jeté avant de partir de chez son fils me donne encore des frissons.

Et si c'était sa méthode pour faire partir toutes les filles qu'Adrik a pu fréquenter ? Débarquer chez lui et les effrayer.

Même si je dois l'affronter pour voir Adrik, je rassemblerais tout le courage qu'il me faut pour y arriver. J'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé, comment il va, quels sont les « dégâts » de l'accident.

-« Non, à vrai dire, je tiens vraiment à savoir comment il se porte par mes propres yeux ! Même s'il ne pourra pas me parler je veux m'assurer que ce n'est pas trop grave et que son pronostique vital n'est pas engagé. » ajoutai-je un peu plus bas, me rendant compte que j'avais parlé fort soudainement.

Tymon me sonda quelques secondes d'un air interrogateur, essayant sûrement de percer la vérité derrière les dernières phrases que j'avais prononcées et je me rendis compte que mon comportement n'est pas un comportement habituel pour une simple secrétaire.

La secrétaire de Monsieur AdrikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant