Chapitre 19

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NASTASYA

Depuis ce matin, une boule d'anxiété est logée dans mon estomac.

Ce soir, quand Adrik viendra me chercher, je devrais lui donner ma décision. Celle qui changera mon quotidien ou au contraire, me laissera prisonnière de mes clients.

J'y réfléchis depuis ce matin et cela me travaille énormément.

Mon cœur bat lourdement dans ma poitrine car j'ai peur. Peur d'accepter sa proposition et que mes parents le découvrent.

Après tout, vu comment ils me prennent pour leur esclave et m'exploitent, je pense qu'à partir du moment où je continue à rapporter de l'argent tous les soirs, ils ne devraient pas avoir leur mot à dire !

Malgré tout, je ne pense qu'au négatif : Et si mes parents découvraient par imprudence de ma part, l'existence d'Adrik et qu'ils s'en prenaient à lui comme ils s'en sont prit à moi le seul soir où je n'ai pas ramené d'argent à la maison ?

Je me souviens du regard haineux de mes deux parents. De la douleur qui s'est encrée dans ma peau durant des heures après avoir reçu leurs coups et de mes frères et sœurs terrorisés dans le couloir qui ont vu du sang couler de mon nez et entendu mes cris qui suppliaient mes parents d'arrêter.

Depuis ce jour, je me restreins au strict minimum quand il s'agit de les croiser, de leur parler. J'aide aux taches ménagères en silence et ne réplique pas car je sais de quoi ils sont capables.

J'ai peur de mes propres parents.

Un, deux, trois, quatre clients. Des habitués, ma journée est ennuyante et je n'attends qu'une chose : qu'Adrik vienne me chercher pour que je me débarrasse de cette douleur qui comprime ma poitrine.

Entre chaque client, je me suis remise en question, j'ai posé le pour et le contre et évidemment, je n'ai pas trouvé grand-chose à noter dans la case contre.

Vingt deux heure.

Il reste 30 minutes avant de finir mon dernier service de la journée.

Aujourd'hui, mon client, qui vient anonymement depuis presque un an, m'a payé un service... original...

En effet, j'ai dû aller chercher dans le placard de ma chambre, tous les outils de nettoyage qui étaient à ma disposition et juste, faire le ménage devant lui. En plus de cela, il m'a indiqué une robe de soubrette qu'il avait remarquée dans le hall de l'enseigne et il a tenu à ce que je la mette pour « rendre tout ceci plus réaliste ».

Cela fait donc presque une heure que je joue le rôle d'une femme de ménage séduisante qui prend du plaisir à nettoyer la saleté, pendant que lui me regarde les yeux dévoreurs allongé sur le lit.

Parfois, il se lève et me murmure à l'oreille :

-  « Il reste de la poussière ici ».

Je m'exécute en me baissant pour nettoyer une poussière invisible au sol tandis qu'il se rince l'œil grâce à mon déguisement ridiculement court.

Ce client anonyme est marié car j'ai remarqué au cours de nos séances, son alliance. Peut être est-il aussi père de famille ?

Son toucher sur mon corps me dérange, me dégoûte. Souvent je m'imagine les vies que mes clients ont en dehors des services et cela me donne envie de vomir rien que d'y penser.

Malgré cela, je reste professionnelle et j'essaie de ne pas frustrer mon client et de ne pas paraître agacée car j'espère ainsi, pouvoir perdre quelques minutes sur sa séance.

Plus vite il jouira, plus vite il partira je me répétais.

En quelques minutes ce fut tâche accomplie, l'homme qui avait la quarantaine à peu près était à bout de souffle et commençait à se rhabiller.

La secrétaire de Monsieur AdrikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant