Les larmes aux yeux, je me précipite vers la chambre d'Adrik pour m'habiller en vitesse .
Fais-je donc aussi partie de ces filles de pacotille ?
A peine quelques secondes après que la porte d'entrée ait claqué derrière Mme Guseva, Adrik frappa à la porte de sa chambre que j'avais verrouillée derrière moi.
- « Nastasya, s'il te plaît, ouvre moi » me demanda-t'il d'un timbre triste.
Je ne lui répondis pas car j'ai peur d'avoir à lui faire face et d'affronter la vérité, si ce que sa mère a dit est vrai. Si je ne suis rien pour lui, si je me suis attachée comme une idiote.
- « Nastasya, je... je ne savais pas que ma mère avait prévu de passer ici. Elle et moi ne sommes pas en très bon termes et elle cherche toujours à salir mes relations... S'il te plaît, fais moi confiance... »
Cela ne me dit toujours pas si Adrik est un coureur de jupons, si ses relations ne signifient rien pour lui, si il compte me lâcher comme les autres dans les jours à venir ?
Je suis mitigée, perdue. Cela fait plusieurs mois que nous nous connaissons, Adrik et moi, mais il est vrai qu'il ne m'a jamais parlé de son passé, ni même de ses parents. Après tout je n'ai pas non plus osé lui demander... La seule chose que je sais sur sa famille est qu'il est fils unique et que ses parents avaient un grand écart d'âge (comme nous) mais c'est tout .
J'ai fini de m'habiller et m'assois dos à la porte de sa chambre. Je sais que lui aussi est dans la même position de l'autre coté car je vois son ombre en bas de la porte.
Je me remémore ses paroles avant que sa mère arrive.
Ses vœux pour le futur, ses regards, ses touchers. Tout semblait si sincère. Mais le doute m'envahit maintenant.
La peur de faire partie de ces filles qui ne signifiaient rien, la crainte que tout ça n'était qu'un jeu d'acteur. Un jeu tout court.
J'ai été trop naïve.
Les larmes remontent au précipice de mes yeux et ma vue se trouble à nouveau. Un sanglot tente de s'échapper de ma bouche mais je l'en empêche en plaçant ma main dessus.
Je n'ai pas envie qu'Adrik m'entende pleurer ainsi, alors mes larmes dévalent sur mes joues en silence. L'une d'entre elles coule jusqu'à la commissure de mes lèvres et leur goût salé me revient.
Adrik ne parle plus mais j'entends sa respiration à travers la porte.
J'aimerais tellement revenir comme toute à l'heure sur le canapé, dans son embrasse, au chaud mais maintenant je ne sais plus à qui j'ai à faire. Un frisson me parcours le long de ma colonne vertébrale quand ma dernière larme se loge dans mon cou.
J'attends peut-être deux minutes puis je me lève de la porte en faisant le moins de bruit possible. Adrik remarque mon mouvement et se lève aussitôt car la lumière passe à nouveau à travers le bas de la porte.
Dans quelques secondes je vais sortir et il sera là. Je vais croiser son regard et mes larmes reviendront en cascade.
Après quelques inspirations et expirations profondes, je tourne la clef dans la serrure et la lumière du couloir m'éblouit. Adrik est juste là, sur le coté de la porte, un peu en retrait et je n'ose pas lever les yeux de peur de croiser son regard. Quand il me voit sortir de la pièce, il fait un pas vers moi et ses mains touchent mes avants bras. Ceci ne dure que quelques secondes car je me décale et rompts le contact.
- « Nastasya, laisse moi te parler... » dit il à faible voix.
Mon regard est pointé vers le sol car l'unique son de sa voix me fait remonter les larmes aux yeux.
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La secrétaire de Monsieur Adrik
Storie d'amoreNastasya Zaysteva est une jeune femme qui vit en Russie dans les années 1980. Aînée d'une famille nombreuse, ses parents perçoivent de très maigres revenus et la forcent à se prostituer pour aider la famille à vivre... Un jour où la clientèle se fut...