[Chapitre un peu plus long que d'habitude! TW: agression/ Vocabulaire grossier (un peu XD)/ maltraitance ]
NASTASYA
Ce matin, quand je me regardais dans le petit miroir sale accroché au mur de ma chambre, mes yeux étaient encore rouges et gonflés à cause d'hier soir.
Une fois la porte d'entrée franchie, je n'étais même pas passée par la cuisine car mes parents s'y trouvaient et je ne voulais pas qu'ils remarquent que mon maquillage avait coulé. J'avais juste déposé ma paie du jour sur le meuble de l'entrée puis grimpé trois par trois les marches inégales des escaliers pour me réfugier dans ma chambre.
Dos contre ma porte, mon souffle était irrégulier et ma gorge serrée.
J'avais encore envie de pleurer mais comment était-ce possible alors que j'avais déjà déversé toutes mes larmes quelques minutes plus tôt ? Peut être suis-je un puits sans fin ? me questionnais-je.
Rapidement j'avais enlevé mes vêtements puis je m'étais changée et démaquillée avant de me recroqueviller sous ma couette.
Je n'avais qu'une envie, dormir profondément et me réveiller paisiblement le lendemain réalisant que tout cela, toutes ces révélations n'étaient qu'un mauvais rêve.
Malheureusement, ces choses là n'arrivent pas que dans les cauchemars ou dans les livres. Tout cela est bien vrai et dans quelques heures, je devrais affronter la réalité.
Retourner au cabinet d'Adrik, travailler à ses côtés en prétendant que tout se passe bien, jouer la secrétaire souriante puis, en fin de journée ou pendant notre pause, écouter ses mots que je redoute tant.
Je suis pitoyable, stupide...pensais-je en me regardant dans le miroir . J'ai réussi dès mon premier jour de travail à me fâcher avec mon « supérieur ».
Le problème est que je n'en ai aucune envie. Je ne veux pas perdre Adrik. Je suis toujours amoureuse de lui, il est le premier homme dont je suis tombée amoureuse, celui à qui j'ai offert ma virginité symbolique celui qui a su me redonner espoir...
Et si on ne se réconciliait pas et que je venais à perdre mon emploi après un seul jour à travailler ?
J'ai tout quitté pour son offre d'emploi et sans ce travail je n'aurais plus de revenus.
Je commençais à angoisser et ma respiration devint difficile.
Je ne veux pas perdre mon travail, je ne peux pas en fait . Les conséquences de ne rien ramener à la maison, je les ai déjà expérimentées, plusieurs fois même. Et un jour, j'ai peur quelles me soient fatales.
Si un soir j'osais rentrer à la maison sans ma paie quotidienne, je savais d'office que ma peau serait parsemée d'hématomes violâtres le lendemain...
Mes frères et sœurs sont épargnés de la violence de mes parents, et heureusement.
Mais je suis l'aînée alors c'est moi qui reçoit toute cette pression et cette colère inéxpliquée qu'ils ont en eux .
L'ignorance qu'ils portent à la fille à laquelle ils ont donné naissance et à la fois l'intérêt pour ce que je leur rapporte tous les soirs me donne envie de leur crier à pleins poumons ma rage, de courir jusqu'à en perdre haleine et de ne plus jamais revenir.
Les laisser dans leur merde.
Ils exploitent leur propre fille, la marquent de coups, la forcent à vendre son corps depuis des années sans remords.
N'en ai-je pas fait assez?
N'ai-je pas assez donné ?
J'aimerai tellement avoir le courage de leur hurler le fond de mes pensées à la figure, d'en finir une fois pour toute...
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La secrétaire de Monsieur Adrik
RomanceNastasya Zaysteva est une jeune femme qui vit en Russie dans les années 1980. Aînée d'une famille nombreuse, ses parents perçoivent de très maigres revenus et la forcent à se prostituer pour aider la famille à vivre... Un jour où la clientèle se fut...