Chapitre 9

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ADRIK

Attendre tout le week-end fut horriblement long. Malheureusement, je ne pourrais la revoir qu'après la tombée de la nuit car le travail m'attend.

Rester concentré sur mes dossiers s'avéra plus dur que prévu. L'unique pensée de son nom me fit tourner la tête. Si je ne peux pas la revoir ce soir, je pense que je deviendrais fou. Je veux pouvoir la prendre dans mes bras et l'embrasser comme la première fois. Lui faire comprendre que je ne suis pas comme ses clients habituels, que je ne lui ferai pas de mal. Je veux lui faire ressentir tout le plaisir qu'elle m'a donné le jour de notre rencontre.

Réunion après réunion, dossier après dossier, ce ne fut que à dix neuf heures que je quitta mon travail. J'étais excité de la revoir. Quand je rentrais dans ma voiture et posais les mains sur mon volant, je m'imaginais déjà poser les mains sur ses courbes fines et mon excitation se fit ressentir dans mon pantalon.

Le trajet Korolev-Moscou fut très rapide à ma plus grande joie. Je me garais et marchais en direction de l'enseigne où j'allais enfin retrouver mademoiselle Zaysteva. Celle-ci se trouvait dans un quartier reculé du centre-ville de Moscou. Les rues étaient sombres et je sentais des regards sur moi.

En effet, quittant le travail en toute hâte, j'avais oublié que j'étais encore vêtu de mon ensemble chic et que ceci créait un fort contraste avec l'allure des badauds de la rue mal fréquentée. Malgré tout, je marchais en m'écartant de ces derniers.

L'un d'eux s'approcha de moi et me dit « eh monsieur c'est une jolie montre que vous avez là ! » .

Je continuais de marcher en l'ignorant mais ne lâchant pas l'affaire il tenta de m'arracher ma montre en me donnant un coup de poing au visage auquel je répondit par un seul et unique coup qui le mit au sol. Le pauvre homme ne s'était pas attaqué à la bonne personne. En règle générale je ne me bat presque pas mais cela ne veut pas dire que je n'en ai pas les capacités.

Je partis donc laissant ce type à moitié sonné sur le trottoir.

Arrivé à la maison close, les deux mêmes filles que l'autre jour s'approchèrent de moi en se dandinant mais je les ignorais car je venais d'apercevoir,

en retrait,

au fond du hall d'entrée,

Mademoiselle Zaysteva.

Rapidement je demandais au monsieur derrière son comptoir si mademoiselle attendait un client ou si il lui restait un créneau. Fort heureusement, il lui restait deux créneaux, un à dix neuf heures trente et un à vingt et une heure. Je payais donc pour le plus tôt et m'avançais vers elle.

- « Nastasya ! Tu as un client, c'est reparti ! Hop hop ! » déclara le monsieur de l'accueil.

Nastasya poussa un soupir triste puis respira un grand coup avant de fausser un sourire pour accueillir son client professionnellement. J'eus de la peine pour elle.

La jeune femme devait s'attendre à devoir s'occuper de l'un de ses vieillards car quand elle leva la tête dans ma direction et qu'elle croisa mon regard, elle s'arrêta net, surprise et le rouge lui monta aux joues.

Je souris, heureux de revoir son visage d'ange.

- « Qu'est ce que tu attends Nastasya ? Tu ne va pas faire patienter Monsieur dans l'entrée jusqu'à ton prochain service hein ? s'écria son supérieur impatient.

- Heu... oui... oui monsieur tout de suite. » répondit t-elle les joues cramoisies.

Elle m'invita à entrer timidement en évitant mon regard puis ferma la porte à clef derrière moi.


La secrétaire de Monsieur AdrikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant