Chapitre 20

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ADRIK

Tous les soirs, sur la route du retour vers chez moi, ma voiture est bien vide, je suis vide.

Même si Nastasya vient tout juste de me quitter, je n'ai qu'une envie : la revoir le plus vite possible.

Après, chez moi, c'est toujours la même routine.

Quand je passe la porte de mon appartement, la solitude me revient plus forte et plus douloureuse.

Seul dans cet appartement beaucoup trop grand pour moi, beaucoup trop vide.

Un ou deux verres de vin, je défais mes vêtements et m'écroule sur mon lit, exténué.

Parfois, souvent, tout le temps, je pense à Nastasya avant de m'endormir et je sombre dans les bras de Morphée.

Ce soir, pas de vin.

Je veux avoir les pensées claires quand je me remémorerais nos moments ensemble.

Quand je dessinerais dans ma mémoire son visage que j'ai si bien encré.

Quand je me donnerais du plaisir en pensant à elle.

Peut importe si elle a besoin de temps, si elle n'est pas sure d'elle.

J'attendrais. J'attendrais jusqu'à ce que notre amour lui devienne une nécessité.

Peut importe si elle ne sait pas comment faire, si elle n'a jamais connu le vrai amour comme moi.

Je lui apprendrais. on apprendra ensemble.


NASTASYA

Je pars de chez moi à l'heure habituelle du lundi, l'air de rien. Ma mère me dit rapidement au revoir, mon père, lui, est déjà partit depuis plusieurs heures.

Tout le week-end, j'ai angoissé. Je m'en suis rongé les ongles court, j'ai eu du mal à m'endormir mais aucun de mes deux parents ne s'en est aperçu. Heureusement.

J'ai déjà utilisé la navette Moscou-Korolev avec ma mère pour faire des achats alors le chemin se passe sans problème.

J'ai l'impression d'être une hors la loi car je pars travailler ailleurs et mes parents n'en ont aucune idée.

Étant la première de la famille et devant montrer l'exemple, je n'ai jamais enfreint les règles imposées dans la maison. La preuve en est que, j'ai vendu mon corps sous les ordres de mes parents pendant deux ans sans jamais manquer un jour de travail pour ne pas leur désobéir.

On va dire que, leur cacher mon nouvel emploi, Adrik qui me ramène tous les soirs depuis plusieurs mois et mon envie de faire un pas supplémentaire avec lui est une façon pour moi de me rebeller.

Je descends de la navette et jette à nouveau un coup d'œil à la carte d'Adrik :

Guseva & associés

Monsieur Guseva Adrik, 812 rue de ****** KOROLEV

Ligne n°744083 opérateur 47 

Je marche regardant chaque nom de rue de ce quartier raffiné de Korolev.

809,810.... 812 !

C'est bon j'y suis.

Vu de l'extérieur, le cabinet est une maison élégante, grande et collée à d'autres cabinets d'avocats, comptables, huissiers etc.

J'ai peur d'entrer car une fois la porte poussée, tout commencera. Ma nouvelle vie.

Je fais quelques pas vers la porte et remet mes vêtements bien comme il faut, une chemise noire classique entre-ouverte et une jupe crayon assortie avec par dessus, mon gros manteau.

La secrétaire de Monsieur AdrikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant