XXIX

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Moi : bon j'ai quelque chose d'assez délicat à vous annoncer donc je vous prierez de pas m'interrompre et ne pas me juger

Quand j'ai voulu rouvrir la bouche la porte sonna.
C'est quel foutaise ça encore ?

Issa va ouvrir et reviens accompagné de Younès. Mais c'est un sorcier ce mec ?

Il salue tout le monde, ils discutent brièvement et quand il m'atteint il me prend dans ses bras.
Attendez quoi ? Il me prend dans ses bras ?

Younès : c'est la dernière fois que t'éteins ton téléphone sans me dire où t'es tu m'as fait trop peur

La scène était extrêmement bien actée.
Mes parents en avaient le sourire jusqu'au oreilles et mes frères ont juste envie de le planter.
Ma mere lui proposa de s'asseoir parce que du coup on était comme des clowns mais il refusa prétextant que comme il était tard il est passé me récupérer mais il doit bosser demain. Donc on s'apprêtait à partir

Mon père : mais du coup tu voulais nous annoncer quoi ?

Issa : ce fameux truc délicat

Ibrahim : et compliquer

Il se retourna sèchement et esquissa un regard noir puis se reprit en feignant d'être enjoué.

Younès : tu leur a pas dit mais t'attend quoi, ils le prendront bien

Ma mère : mais de quoi vous parlez ?

Je stressais, je savais pas ce que je devais dire, ce que je devais faire et je me sentais pas de le dire devant lui mais je me sentais pas de mentir non plus.

Je commençais à trembler ils allaient le remarquer. Il me tenait la main me faisant comprendre que j'avais pas intérêt à le dire.

Moi : je suis enceinte....

Il y a eu un silence.
Un énorme silence.
Un énorme énorme silence.
Tout les regards étaient rivés sur moi.
C'est la première fois que je ressentais un quelconque jugement de la part de ma famille.
Et aussi étonnant que ça puisse paraître la seule présence de Younès m'a semblé réconfortante.
Je sens un vide se placer en moi.
Un vide qui demandera uniquement à être comblé, un vide que je ne peux laisser à la merci de Younès car il est hors de question de tomber dans cela. Jamais

Idriss : donc en plus de ken vous faites des gosses ?

Ma mère : je vais te cacher ta bouche hein

Issa : mais il a raison est ce qu'on f

Mon père : ça suffit

Ils se taisèrent et après avoir scruté Younès et moi ils décidèrent de sortir la haine brûlant dans leurs yeux.

Ma mère décida de sortir du silence et de me féliciter, mon père pareil.
Mais ce n'était pas nécessaire. Je suis leur fille et je les connais. Je sais qu'ils sont réticent, ils pensaient que j'allais privilégier et réussir mes études mais ils ne pourront rien dire car ils pensent encore qu'ils sont entièrement coupable.
Alors ils sont déçus mais ne peuvent parler.
Et ça me déchire le cœur, vous ne comprendrez sûrement pas mais je sais au fond de moi qu'à présent plus que jamais, tout à changé.

Le silence se poursuivi dans l'immeuble comme dans la rue jusqu'à dans la voiture. Jusqu'à ce qu'il décide de couper le contact et verrouiller les portes.

Younès : à quoi est ce que tu joues ?

Moi : laisse moi tranquille

Je le survole pour déverrouiller les portes et il me plaque sur lui. C'était prévisible.

Younès : tu commences à prendre la confiance

Je me détache et sors de la voiture.
Je tente d'arriver à la maison en premier mais une fois chose faite il me plaque contre le mur du couloir.
Il a un sérieux problème ce mec, à croire que c'est quelque chose de normal de martyriser les enfants des gens comme ça.

Younès : on va faire simple. C'est la dernière fois que tu me fait ça. Là tu vas avoir le droit de sortir et de faire ta vie. Mais si jamais tu tente d'aller chez tes parents ou de dire quoi que ce soit pour divorcer je t'enfermerai à vie. C'est clair ?

J'hochais la tête du mieux que je pouvais.
Je m'attendais à ce qu'il me lâche mais il a pas l'air d'en avoir envie.
Il me regardait dans les yeux, il avais l'air de penser à ce qu'il avait fait, à ce qu'il allait faire et c'est uniquement quand il réfléchis à ce qu'il fait qu'il me lâche.
Puis il sort sans un mot.
C'est devenu une habitude maintenant.
















4 mois plus tard

Je suis à présent à 6 mois de grossesse.
Je dois dire que ça fait bizarre, mon ventre s'est déjà bien arrondi et j'ai les fameuses envies de femme enceinte.

Avec Younès, y'a juste rien.
Il m'a donné un numéro que je pourrais contacter 24h/24 et le pire c'est que c'est vraiment vrai, à chaque fois que j'ai des envies même en plein milieu de la nuit on me répond.
Encore une fois peut importe à quel degré on est « potes » je pourrais pas faire ça même si ils alternent.

Après dire qu'il y'a rien serai mentir.
Cela fait maintenant 1 mois, que tout les soirs il vient dans ma chambre, pose sa main sur mon ventre et parle avec le bébé.
La première fois que j'ai remarqué j'ai fait semblant de dormir par peur de ce qu'il pouvait me faire. Puis j'ai vu,  j'ai compris et j'ai rien dit. Vous pouvez me juger je me juge moi même de toute façon mais je sais pas pourquoi je le laisse faire. C'est peut être parce que je peux presque trouver ça mignon ?
Et à cause de ça, croyez le ou non je reconsidère presque mon projet de divorce.
Parce que en vrai il m'a pas frappé depuis alors on a juste a développer le dialogue et notre enfant pourrait peut être naître dans un environnement stable.
Non ?

[...]

Ibrahim : après je lui apprendrais à se battre

Inès : et tu lui apprendras le zouk hein

Moi : ptdr vous enfaîtes pas

Inès : et tu décideras quand de nous dire si c'est un garçon ou une fille ?

Ibrahim : j'avoue depuis tu gardes le mystère

Moi : mais même moi je sais pas enfaite je veux avoir la surprise

Inès : bah nous on veut pas

Moi : mais fait un gosse et comme ça t'aura le choix

Elle a pas à peine eu le temps de parler qu'on entendit la porte s'ouvrir puis claquer violemment

Purée il m'affiche ce mec.

Younès x AïchaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant