Younès x Aïcha

XXXV

P. Younès : t'as toujours pas répondu espèce de would al haram que tu es

Younès : j'étais avec ma femme, elle parle trop cette meuf

Un énorme silence s'est installé et tous les regards se sont obscurcis, il est peut être temps pour moi de faire mon entrée.

Moi : déjà tu mens c'est toi qui prenait grave du temps à faire je ne sais quoi

Je m'attendais à une explosion de joie et je dois dire que je recevais tout le contraire. Des sourcils froncés, des larmes et des points serrés. Wow je vois qu'ils sont très heureux de me revoir...

On est restés ainsi un certain temps jusqu'à ce que ma mère se décide à rompre le silence en se jetant vers moi, il était temps. Je pense que vous me connaissez maintenant j'ai pas réussi à tenir en voyant tout le monde me prendre dans ses bras j'ai fini en larme. Mais j'aurai préféré faire durer ce moment un peu plus longtemps car maintenant cela signifie que je dois rencontrer mes enfants et je ne pense pas du tout être prête.

Issa : pourquoi on était pas au courant

Idriss : qu'elle s'était réveillée tout ça

Moi : bah pour la surprise

Papa : on s'en fou le principal c'est que tu sois là maintenant

Maman : bon, ils dorment dans leur chambre, on y va ?

J'ai d'abord voulu avancer mais mes jambes se dérobèrent. On a voulu me relever mais j'en ai pas eu l'envie. Tout ces gens forment ma famille mais j'ai honte... J'ai pas envie de leur révéler la nature de cette semi paralysie mais pourtant il le faut

Moi : je suis désolé... mais je peux pas, je n'y arrive pas

Les larmes sont les seuls sont percevables à présent. J'ai senti des bras m'entourer ? Ma mère, puis les jumelles, puis les jumeaux, puis nos pères.... Mais malgré cet amour je me sentais pas capable de faire quoi que ce soit

Younès : bon ça suffit

Il écarta tout le monde de moi et me traina vers la chambre que je suppose être la leur. Et je m'arrêtais en furie

Moi : Younès ! J'AI DIT NON !

Une affreuse image se dessine dans ma tête, je me met à trembler inconsciemment je me rend compte que malgré les efforts, ça ne me quittera vraiment jamais. Je pensais pouvoir la contenir mais cette haine et cette peur qui réside au plus profond de moi ne demande qu'à sortir et je doute pouvoir la garder plus longtemps. Alors quand il s'approche de moi, je repense à ses gestes à ce qui s'est passé, à ce qui nous as conduit ici aujourd'hui. Une grande question me taraude à présent, est ce que je vais réussir à oublier ? Nan, à vrai dire c'est tout bonnement impossible, après plusieurs mois c'est toujours douloureux. Alors est ce que je vais réussir à pardonner ? Je l'ignore....

Younès : écoute moi bien, tu le sais pas encore mais tu les aimes d'accord ? Tu les as portés pendant 7 longs mois, tu as failli perdre ta vie pour eux. Tu as fait d'innombrables sacrifices. Je dis pas que tu as fait le plus dur parce qu'il reste encore à les élever et Dieu sait ce qu'ils nous feront comme dingueries mais voilà tu as fait la base. La chose la plus dure physiquement alors maintenant il te reste plus qu'à franchir cette porte, les voir, les porter et te dire "j'ai réussi". Et enfin, tu te laissera submergée par la joie d'être mère.

Moi *pleures* : je te pensais pas capable de débiter autant, mais c'est pas la peine je n'y arrive pas.

Il me regarde d'abord choqué, je pense que je l'insupporte mais c'est pas de ma faute c'est inexplicable, j'ai honte et je ressens de la haine contre moi même mais je sais pas. Avant que je puisse le regarder j'entendis la porte s'ouvrir et mon corps entrer dans la chambre. Puis il me souleva jusqu'à leur berceaux.

Younès : t'avais juste besoin d'un petit coup de main

Moi : mes enfants...

Je les regardais d'un œil intrigué et fasciné c'est comme si je voyais deux morceaux de moi vivant au delà de mon corps. Mes yeux brillaient et au moment où je me décidais à les porter les larmes coulaient sans que je puiss faire quoi que ce soit pour les en empêcher

Younès : on leur accordera la plus belle vie qu'ils pourraient avoir, je te promet que je ne te décevrai jamais plus, que tu vivras comme tu l'entend. T'aura plus à pleurer pour quoi que ce soit et je t'assure qu'ils manqueront de rien que ce soit matériellement ou mentalement .

Et il me fit tout un tas de promesse tout en essuyant mes larmes d'un revers du pouce. J'aurai voulu y croire mais pourtant....

6 mois plus tard

[...]

Juge : suite à l'analyse du dossier numéro 5637, je déclare la requête de madame **** Aïcha refusée.

Je savais que sans le témoignage de la famille ou des preuves ou une situation économique stable ça passerai pas. Pourtant je ne voulais impliquer aucune des familles don j'en ai parlé à personne quel échec.

Procureur : Nous vous informons que si vous décidez de faire appel en complétant votre dossier avec les documents requis, il vous sera tout à fait possible de divorcer en bonne et due forme. Mais en vu de votre état de santé et de votre situation économique instable, la garde exclusive d'Aissa ***** et de Omar ***** sera accordée à monsieur Younès *****.

Juge : bien, la séance est levée.

Mon avocat m'avais prévenu et maintenant il ne me reste plus que mes yeux pour pleurer.

Younès : tu savais très bien qu'il en serai ainsi alors pourquoi tu t'étonne ?

Moi : Je te déteste

Younès : rien à foutre, monte dans la voiture on y va

Moi : je rentre pas avec toi

Il me regarde, puis souris entre dans la voiture et démarre. Je vous jure qu'il a un sérieux problème ce mec.

J'appelle Inès pour qu'ils viennent me chercher un peu plus loin du tribunal parce que honnêtement je tiens pas à ce qu'ils sachent, d'ailleurs vous aussi vous êtes pas au courant.

Je vous explique ?