Younès x Aïcha

XXXVIII

J'ai à peine eu le temps de me calmer que mon coeur s'est remis à s'emballer.
Putain c'est une blague ?
Qu'est ce qu'il fais la?

Moi : qu'est ce que tu fais la ?

Younès : commence pas

Médecin : y'a t'il un soucis ?

Younès : non du tout, commençons

Médecin : j'ai le regret de vous annoncer que les résultats des analyses ne sont pas bons.

Moi : le traitement ne fonctionne pas ?

Médecin : le traitement vous maintient en vie mais ne change pas le niveau de risque

Younès : quel risque ?

Médecin : le risque de mort

Moi : et je peux pas rester hospitalisée ?

Médecin : si bien sûr mais cela ne causerai aucun changement

Moi : c'est à dire ?

Médecin : d'après nos études, l'hôpital est un lieu stressant et étouffant et c'est ce qu'on cherche à vous retirer alors cela n'aurai aucun intérêt de plus votre traitement fonctionne alors y'aurai aucun autre traitement administré

Younès : on fait comment alors ?

Médecin : ce qui se passe c'est que votre cœur aspire anormalement le sang donc cela augmente la pression du sang sur la paroi de vos artères. Le comportement de votre cœur peut être dû à plusieurs facteur comme être en compagnie d'une personne violente qui vous provoque du stress ou une malnutrition ou encore un mauvais cycle de sommeil

Moi : donc qu'est ce que vous me conseillez de faire ?

Médecin : identifier ce facteur et éliminez le

Moi : donc imaginons je vis avec une personne violente qui me cause du stress si je m'éloigne d'elle j'irai mieux

Médecin : oui ça peut être une possibilité s'a

Il a peine eu le temps de finir sa phrase que Younès sort avec une envie de tuer quelqu'un.

Médecin : que lui arrive t'il ?

Moi : je sais pas du tout, c'est sûrement lié au fait que je peux mourir à tout moment

Médecin : hmm je comprend, au moins vous avez quelqu'un à vos côté

Moi : c'est tout à fait ça. Vous disiez ?

Médecin : oui, s'ajouterait à cela une consommation de certains aliments qui peuvent faire baisser votre HPA

Il me donne un tas d'autre conseils, j'ai pris des notes en espérant que ça puisse m'aider ensuite je le remercie et je m'en vais.

C'est rare ce genre de maladie à mon âge. Je pense que c'est lié au fait que je vivait dans un monde tout beau tout rose et que j'ai jamais eu à avoir affaire à du stress ou un mal être refoulé. Alors forcément l'entrée de Younès dans ma vie a tout chamboulé, ses actes de violence répétés et ma sensibilité ont fait que voilà mon cœur peut lâcher à chaque instant.
C'est très très grave quand même.
Je me dit que si j'aurai pas été autant timide et sensible les choses aurait pu se déroulé autrement. J'aurai du m'endurcir maintenant je peux m'en prendre qu'à moi même.

En sortant de l'hôpital je vis une voiture roulée et ralentir à côté de moi. J'avais pas envie de monter mais j'avais pas envie de marcher...

Younès : monte

J'obéissais sans attendre.
Le début du trajet se fit dans le silence, changeons ça.

Moi : t'a entendu ce qu'il a dit ?

Aucune réponse.

Moi : ça implique plus seulement mes envies mais aussi ma santé maintenant.

Aucune réponse.

Moi : je peux éviter de mourir alors je compte bien le faire, j'ai des enfants à voir grandir

Aucune réponse.

Moi : je sais que je peux m'en aller et divorcer, mais sans la garde des enfants mon bonheur ne sera jamais complet

Aucune réponse.

Moi : en plus je sais pas à quoi la garde te servirait vu que t'es jamais là

Aucune réponse.

Moi : on pourra être de bon co-parents avec le temps

Aucune réponse.

Moi : mais si je meurs il te restera plus qu'à les élever seuls

J'ai constater qu'après chaque phrase il accélérait et ses mains se crispait sur le volant.
J'ai nullement envie de mourir dans un accident alors je me taisais. Je risque déjà de mourir alors je vais pas provoquer ça bêtement.

Je m'appuyais donc contre la vitre et je réfléchissais à ma vie. Puis j'ai enfin réaliser que je pouvais mourir donc une larme s'est échappée de mon œil... bref.

On passa par la pharmacie, puis on décida d'aller acheter des pizzas vu que nos frères et sœurs étaient à la maison. Et quand ils sont ensemble ils ne peuvent faire autre chose qu'être ensemble.
J'ai commandée ce que je prenais habituellement avec mes frères et il a commandé ce qu'il prenais habituellement avec ses sœurs. Y'a eu de brèves interactions ensuite le silence s'est réinstaller et on est rentrés.

Une fois arrivé, on est descendu dans le silence, monter dans le silence mais une fois arrivé devant la porte il m'arrêta.
Il me regardait dans les yeux mais ne parlait pas.

Moi : si t'a rien à dire on peut rentrer je suis fatiguée là.

Younès : tu comptes leur dire maintenant

Moi : je sais pas encore, étant donné que ça peut arriver maintenant comme dans 30 ans je pense qu'ils méritent de savoir

Younès : du coup tu comptes leur dire quand

Moi : je sais pas, quand je serai prête à le faire

Younès : tu me préviens avant de le faire

Moi : pourquoi faire même

Younès : fais le c'est tout

Moi : tu sais quoi je l'annoncerai à tout le monde en même temps que notre divorce

Younès : tu forces

Moi : c'est pas mon problème, et puis je me dit que si jamais on divorce ça se trouve j'aurai même pas à leur annoncer vu que ça se trouve je mourrais pas

Younès : c'est bon arrête tu forces, on va pas divorcer fin

On tenais cette discussions sur le pas de notre porte mais heureusement que c'était insonorisé parce que les larmes commençaient à couler et je comptais bien lui dire le fond de ma pensée

Moi : mais pourquoi tu t'obstines alors que tu me fais du mal et que tu me détestes hein ? Il est où l'intérêt dans tout ça ? Tu veux juste savoir combien de temps ça va durer avant que je crève c'est ça ? Je sais pas ce que je t'ai fait pour que tu me détestes tant putain

Je pleurais mes meilleures larmes, j'attendais une réponse, n'importe laquelle mais au lieu de ça il