5. Appel à l'aide

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Horacio

Dieu du ciel, elle n'a rien fait. Elle me fait si peur lorsqu'elle utilise ses deux neurones.

Je ne l'entends plus. Même pas ses pleurs. Je sais qu'elle ne va pas bien. Pas besoin de lui poser la question.

- Mon ange ?

Aucune réponse. J'ai peur qu'elle se soit faite du mal. Est-elle inconsciente ou simplement endormie ?

- Natasha ?

- Oui ? renifle-t-elle.

Elle va bien.

- Tu souhaites que je vienne ?

Elle ne répond pas. Cependant, sa respiration semble s'accélérer. De quoi a-t-elle peur ?

- Non. Il ne faut pas. Tu ne peux pas venir, débite-t-elle à toute vitesse.

Son comportement est vraiment étrange. Je sais que revenir ici lui était un supplice, mais de là à se blesser le premier soir ?

Il s'est forcément produit quelque chose sur j'ignore. Mais quoi ?

- Demain, viens à la maison. Tu le peux ?

- Oui. À quinze heures.

Si tôt. Peu importe. Le plus important, c'est de la voir. Il faut que je voie comment elle va, car ce soir n'est que le début des problèmes. Je le vois bien.

Si Natasha ne me révèle rien, je me vois obligé de venir à l'improviste chez elle. Après tout, je me suis fait passer pour son petit ami. Une chose que j'aurai dû lui dire.

- Tu vas dormir ? demande-t-elle d'une voix triste.

- Pas encore.

Pas avant de lui avoir parlé. Avant de fermé mes paupières, j'ai le besoin de lui parler. Parce que c'est le seul moyen pour atténuer mes cauchemars.

Parce que c'est de ma faute s'il n'est plus là.

- D'accord, répond-elle seulement.

Sa voix est de plus en plus faible. Que puis-je faire pour qu'elle se sente mieux ? Avoir rechuté n'est pas un problème. Pas pour moi.

Je ne sais pas ce qu'elle endure, mais je sais à quel point elle peut souffrir. Simplement parce que j'ai vu Foster dans le même état de souffrance.

Et jamais je ne vais laisser quelqu'un d'autre se détruire de la sorte. Parce que la première fois, j'ai laissé Foster sombrer. Je ne ferai plus la même erreur. Cette fois-ci, je ne vais pas laisser tomber un proche.

- Tu es allongée ?

- Non. Je suis assise par terre.

- Peux-tu le faire, s'il te plaît.

Elle acquiesce. Toutefois, je n'entends pas les bruits des draps. C'est le bruit de l'eau qui coule. Natasha est probablement en train de nettoyer ses blessures.

À l'instant présent, je revois son visage grimacer face à la douleur. Comme lorsqu'on était à la maison, au Mexique.

Environ cinq minutes après, je l'entends glisser sous les draps. J'imagine son visage posé confortablement sur son oreiller moelleux. Ses yeux clos et son corps détendu.

- C'est fait.

- Je vais rester avec toi jusqu'à ce que tu réussisses à dormir. Ça te convient ?

- Oui.

Ce soir, Natasha n'est pas très bavarde. Je le comprends parfaitement. C'est comme avec Foster, il faut occuper leur esprit pour éviter de penser au pire.

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