22. ...À tout prix

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Natasha

C'est définitif, je ne veux plus voir Horacio. Où Shawn, c'est pareil.

Il est revenu pour moi, mais c'est lui qui m'a renvoyé ici. J'étais seule pendant deux semaines et il pense pouvoir revenir tel une fleur ? Il est loin du compte. Si je dois lui faire regretter ses mains et ses actes alors je le ferais, parce qu'il m'a fait du mal.

Est-ce qu'il s'est qu'un cœur brisé met environ trois mois avant d'être complètement guérit ?

Nous n'avons jamais été ensemble, je lui accorde, mais je lui ai fait part de mes sentiments. Il le savait et il a quand même décidé de m'éloigner de lui alors non, je ne vais pas revenir vers lui simplement parce qu'il me le demande.

Dans un sens, je sais que je veux laisser ma rancœur de côté et lui tomber dans les bras, mais ce ne serait que dommage. Tant que nous ne mettons pas les choses à plat, il est impossible qu'il s'immisce dans ma vie comme avant. Et dans le cas contraire, je sais que je vais succomber à ses doux mots.

Je ne le dois pas.

Pourtant, je le veux.

N'oublie pas que ça t'a permis de te mutiler !

C'est reparti. Chaque jour, je me bats contre elle, cette voix qui revient lorsque je suis au plus mal, comme à présent. Pourquoi ne veut-elle pas me laisser en paix ? Je n'ai rien demander de plus que de vivre une vie normale, comme tout le monde.

Sans me changer ni retirer mes escarpins, je m'allonge dos au lit et fixe le plafond. J'ai beau essayer de me le sortir de la tête, mes pensées sont toujours dirigées vers lui. Je ne dois pas succomber à la tentation de vouloir être proche de lui.

Je soupire et me lève pour fermer la fenêtre de la chambre d'hôtel. Lorsque j'aurais plus d'argent en poche, je quitterais cet endroit pour me trouver un vrai appartement. Vivre ici n'est pas dérangeant, mais ça devient lassant au bout du compte.

On frappe à la porte. À deux heures du matin ? Qui est l'imbécile qui vient me déranger ?

Je masse mes tempes alors que le mal de crâne me prend, puis j'ouvre la porte sans me soucier de la personne qui peut être devant moi. La porte est entrouverte, je dévoile simplement mon visage et ça suffit pour que je puisse voir la silhouette d'Horacio.

— Comment sais-tu que j'héberge ici ? Je demande en ouvrant en grand la porte.

— Disons que Paula m'a filé un tuyau.

Bien sûr, j'aurais dû m'en douter. Je lui fais confiance, mais j'avoue que j'aurais dû garder le silence sur ma position. C'est vrai que pendant ces deux semaines, j'ai été très mal, c'est elle qui m'a aidé à remonter la pente petit à petit et je lui en suis reconnaissante.

C'est la seule amie qui a été là pour moi et c'est la seule qui compte à mes yeux. Je n'aurais jamais pensé qu'en peu de temps, on pouvait créer une forte amitié. Paula est la preuve qui montre que c'est possible.

— Je te l'ai dit il y a une heure, je ne veux pas te parler.

— Tu es pourtant en train de le faire.

Je baisse ma tête vers mes pieds et tente de garder mon calme. Horacio veut jouer avec moi à mes risques et périls parce qu'il sait que je peux lui donner ce qu'il veut en un claquement de doigts.

Je peux probablement le surprendre.

— Je veux seulement qu'on discute de nous.

— Parce qu'il y a eu un « nous » ? C'est vrai, pourquoi dis-tu ça alors qu'à la première occasion que tu as eu c'est de m'éjecter de ta vie ?

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