1. Nouvelle année

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SASHA

Cette année est la bonne.

C'est cette année et pas une autre. Rien ne sera en travers de mes objectifs. Je vais m'investir à fond, vivre une année d'étudiante à fond sans me préoccuper de tout.

C'est ce que je me dis tous les matins en me levant depuis le début de l'été alors que la rentrée approche à grands pas. J'ai décidé de vivre le jour, le jour. De tout changer.

J'entame ma deuxième année à l'université. Dans une autre université. J'ai fait toutes les demandes possibles et les paperasses inimaginables pour être acceptée, et je l'ai été.

Mais avant de démarrer sur les chapeaux de roues, je dois signer des documents pour l'appartement que j'ai en colocation avec d'autres étudiantes. De probables nouvelles rencontres.

Toute excitée, je me rue sous une pluie à torrents vers l'intérieur de l'administration du campus. Je me dirige vers le comptoir derrière lequel une dame se tient. Je me penche légèrement pour attirer son attention visiblement très concentrée sur son ordinateur.

— Bonjour, ce serait pour signer des papiers au nom de Sasha Evans, quémandé-je délicatement.

— Je vais vous passer un badge et vous pourrez régler toutes les formalités sur la tablette juste à côté de vous, m'explique-t-elle, visiblement désintéressée. Je reviens.

Et elle s'efface pour revenir avec un badge. Accompagné de ce badge, il y a des clés, sûrement le précieux appartement. La secrétaire décrète qu'elle ferme son bureau et je me retrouve rapidement seule face à la tablette illuminée. Un peu prudente, j'approche le badge de la tablette qui le scanne et je tombe sur ma fiche.

J'ai été assignée dans un appartement à l'extérieur du campus mais pas très loin de l'université. Je signe l'ensemble et repars avec les clés. Je tremble tellement que j'ai hâte de découvrir mon nouveau chez-moi. Je gare ma voiture sur le parking devant le bâtiment et m'empresse de rejoindre le hall.

Bordel la pluie ne va donc jamais s'arrêter.

Seulement je me fige en freinant d'un coup sec alors que je vais heurter le dos d'un type qui embrasse sa copine à pleine bouche. Écœurant. En plus, ils me barrent le passage des escaliers. Je mime du dégoût en fronçant les sourcils. J'hésite à prendre l'ascenseur mais je n'ai pas de temps à perdre.

Je toussote pour leur indiquer qu'ils ne sont pas seuls mais la brune n'en a que faire et amplifie son baiser avec le gars. Je vais leur foncer dessus et ça va être moche.

— Il y a des chambres pour ça, vous savez ? leur lancé-je en croisant les bras. Voire même un ascenseur que vous pouvez bloquer, incroyable, non ?

Le gars se détache de sa meuf et me détaille brièvement de ses yeux noirs. Terriblement noirs. Son visage fermé donne une condescendance stupide à sa manière de me regarder. La maigre séparation qu'ils se sont accordée me permet de me faufiler pour atteindre les escaliers.

J'espère qu'ils ne seront plus là quand je descendrai pour aller chercher mes cartons. Je regarde le numéro qu'on m'a assigné. Chaque étage contient deux appartements, les portes l'une en face de l'autre. J'atteins enfin le quatrième étage. La porte à gauche est la bonne. Je toque mais personne vient ouvrir alors je me permets d'entrer.

ONE BREATH FOREVEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant