ONE BREATH FOREVER

8. Voiture pour voiture

MASON

    Cela fait bien deux heures qu'on est revenus du repas de chez mes parents qui s'est extrêmement bien passé malgré le fait que je dois emmener kitty cat au prochain repas avec les gars. Ce qui ne va pas être une tâche aisée, étant donné son amour pour moi.

   Si je l'amadoue avec ma petite moue triste en évoquant mes parents et en parlant de la cuisine de ma mère, peut-être que ça la fera craquer.

    C'est un espoir que je nourris en tout cas. Il faut bien être optimiste parfois dans la vie. La concernée est d'ailleurs entrain de squatter le canapé devant sa petite série qu'elle ne peut évidemment pas regarder dans sa chambre.

    Je suis dans notre salle d'arcade avec Nick à jouer au billard tandis que Max suit attentivement la série de notre coloc lorsque la porte d'entrée s'ouvre sur un Riley complètement affolé comme s'il vient d'assister à une scène apocalyptique.

– Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu tires cette gueule ? se moque Nick.

– Euh... Mason, tu devrais venir voir, m'interpelle Riley Taylor étrangement calme.

     Son intonation prudente me surprend et me met aussitôt en alerte, prêt à affronter n'importe quel obstacle. Néanmoins, Riley m'intime juste de le suivre en dehors de l'appartement. Je me tourne vers Nick en fronçant les sourcils tandis que Max nous guette du canapé, curieux lui aussi.

     En même temps, un Max pas curieux n'est pas un Max Rivera.

     Ainsi, je suis Riley qui me mène en bas de notre bâtiment. Il passe la porte et me guide sur le parking jusqu'à s'arrêter devant ma voiture. Aux premières apparences, rien ne semble avoir été changé jusqu'à ce que mon regard se baisse à la hauteur des pneus.

     Bordel de merde...

    Je crois défaillir en voyant le massacre proféré à l'encontre de mes pneus. Pendant un court instant, je reste sonné, choqué par ce que je viens de constater. Mes pneus ont été crevés.

     Putain. Je vais en tuer une. Car évidemment je suis persuadé que c'est elle. Je n'ai même pas besoin de mener ma propre enquête ; elle s'est vengée pour ce que j'ai fait à sa voiture. Mais merde, je lui ai cassée qu'une seule vitre ; elle a crevé tous mes pneus.

– T'as de la chance que le garage soit juste en face, lâche Riley en me tapotant l'épaule en soutien.

– Tu consoles vraiment mal, Taylor. Putain, elle vient d'exploser tous mes pneus, craché-je, amèrement.

– Je pense que tu devrais faire plusieurs exercices de respirations avant de remonter en haut, me conseille Riley.

– Tu peux te les mettre là où je pense tes foutus exercices à la con. Je vais plutôt la monter en l'air.

     Riley m'interrompt immédiatement en secouant son index sous mon nez en émettant un drôle de bruit par la bouche, me dissuadant de faire ce que j'évoque.

– Ttt, mauvaise idée, Reed. Elle est en colère. Une femme remplie de haine, ça fait peur, mec, m'assure Riley.

     Je le fixe en me demandant sérieusement s'il n'avait pas déjà vécu une situation similaire vu qu'il a l'air d'en connaître un tas de conseils de ce genre. Riley accentue l'emprise de sa main sur mon épaule en me regardant droit dans les yeux :

– Tu as créé un monstre, mon pote. Si j'étais toi, je ferais gaffe à mes affaires et fermerais mon clapet, voire même je m'extraderais en Nouvelle-Zélande...