ONE BREATH FOREVER

22. Âmes enlacées

SASHA

    Il était là. Les yeux brillants d'adoration. Dès que je tendis ma main vers lui, il arriva immédiatement à mon chevet. Mason prit une chaise qu'il avança jusqu'à mon lit et saisit ma main, déposant une multitude de baisers sur la paume de ma main.

    Les larmes qui coulaient à flot rendaient flou ma vision. Malgré tout, je parvenais à ôter mon masque pour pouvoir lui parler. Je le posais contre moi tandis qu'il me regardait, les yeux écarquillés presque paniqués.

– Tout va bien, lui assurai-je.

– Ce devrait être à moi de te dire ça, pas toi, répondit Mason, la voix tremblante. Bon sang, kitty cat, je suis désolé, je suis trop con.

– Ce n'est pas grave, je comprends, répondis-je en caressant ses cheveux mouillés par la pluie à l'extérieur. T'es mon con, à moi.

– Tu aurais dû me le dire...

– Tu aurais été un véritable pot de colle, Mason.

– Et je vais l'être, m'assura t-il en rigolant doucement.

    Sa confiance, sa présence et son odeur m'emplissaient d'émotions. Je n'étais plus seule. Il était là alors tout ira bien. Je fermais les yeux, un instant, inspirant lourdement. Mason écarta une mèche de mes cheveux qui était tombé sur mon visage affectueusement.

    D'un coup, une immense peur me prenait aux tripes. Peur de ce qui pourrait se passer. Peur que cette fois-ci, je n'y arrive pas. Mes pupilles devinrent de nouveau humides, tout comme mes joues.

– J'ai peur, Mason, avouai-je d'une voix brisée. Tellement peur.

    Aussitôt il se redressa, se penchant vers moi. Désormais je n'avais plus que son beau visage dans mon champ de vision et j'étais dans un rêve. Son regard était empli de cette inquiétude ainsi que de cette admiration.

– Si il y a bien une chose que je sais, c'est que tu n'as pas à avoir peur. Je suis là et je ne laisserai rien t'arriver, d'accord ? Rien. Je serai à tes côtés à chaque moment, m'assura t-il en caressant mes cheveux à son tour.

    J'opinais de la tête. Son nez frôlait le mien tandis qu'on semblait échanger nos souffles comme s'il voulait changer nos places, être à ma place. Dans un geste désespéré, je happais ses lèvres avec les miennes pour l'embrasser tendrement.

    J'avais l'impression d'être libérée de toutes les souffrances. Il était ma liberté, mon souffle de vie. Et personne ne pouvait changer cela. On se détacha, à court de souffle et il posa son front contre le mien.

– Il faut que tu te reposes, tu dois être fatiguée.

– Tu seras là quand je me réveillerai ? demandai-je en serrant sa main dans un geste presque désespéré.

– Toujours, princesse.

    Il déposa un doux baiser sur la paume de ma main et s'installa dans le fauteuil à proximité, gardant un œil permanent sur moi. Le sommeil reprenait le dessus sur le peu d'activité que j'avais eu.

    En effet quand je me réveillais, Mason était toujours là, mais cette fois-ci profondément endormi. Cela ne devait pas être confortable dans cette position mais je prenais quelques minutes pour admirer les traits apaisés de son visage endormi.

    Un sourire rêveur se dressait sur mes lèvres tandis qu'il changeait légèrement de position. Mason sortit de son sommeil lorsqu'un médecin arriva dans la salle. Relarguant de nouveau une énième dose, je soupirais de lassitude.