14. Unis pour le pire

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MASON

Ses lèvres sont un régal, un pur délice. Ma langue se mêle à la sienne dans un ballet dansant. Mon téléphone vibre dans la poche de mon jean mais je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux continuer à sentir son corps contre le mien, à m'électriser de ce baiser.

Je me fiche de savoir si je respire toujours ou pas tant que je savoure toujours ce baiser. Je bande putain. J'approfondis ce doux contact avec ses lèvres en posant mes mains sur ses joues. La sonnerie de mon téléphone devient vraiment insupportable.

A contrecœur on s'éloigne l'un de l'autre pour que je puisse jeter un coup d'œil à mon téléphone. Nos respirations sont frénétiques, saccadées et ses lèvres sont légèrement gonflées à la suite de notre baiser. Mes yeux se baissent sur l'écran de mon téléphone. Le message que je reçois vient tout juste refroidir immédiatement mes ardeurs.

Le Faucon :
Je veux le fric, Reed et que vous passiez une nouvelle commande. Sinon votre chère et sexy coloc ne va pas se prendre qu'un simple ballon de basket. Sasha c'est ça ?

Un frisson me traverse. Et ce n'est pas un frisson d'extase, d'excitation ni de joie extrême. Un silence oppressant règne entre nous deux, sa respiration se calme à son tour et sa voix frêle et fragile résonne au travers du froid givrant :

– Mason ? Je t'en prie, ne me sors pas que c'était une erreur.

Et je n'ose la laisser seule dans ce froid extrême et cette neige intense. Mon stupide ego ne veut pas être le premier à s'en aller. Il attend qu'elle cède en premier. D'autant plus que par la suite, mon venin ne peut s'empêcher de s'échapper :

– Tu sais très bien que c'est complètement idiot, lancé-je.

En balançant cette connerie monumentale, je rive mon regard sur elle. Ses yeux sont profondément blessés et cela me tuait de la regarder ainsi après ce moment. Mais je suis dépassé, en colère. Mon putain d'ego a ce qu'il veut quand Sasha quitte le jardin pour rejoindre l'intérieur.

Dès lors qu'elle est hors de ma portée, je donne un méchant coup de pied dans le ballon de basket. Un cri de rage m'échappe en même temps tandis que je comprime mon téléphone dans ma main.

Quand je reviens à l'intérieur de la maison, le calme plat domine la demeure. Je monte les escaliers et passe devant les quelques chambres d'amis. Pendant quelques secondes, je reste face à la porte de Sasha, je souffle lourdement en posant mon front contre la porte. J'exhale une dernière fois, me ressaisis.

A pas feutrés, je m'apprête à regagner ma chambre mais la porte de la chambre des gars s'ouvre. Max me regarde avec son regard soucieux tandis que Cody fronce les sourcils, s'interrogeant sûrement sur ce que je fais à une heure pareille. Je m'avance vers eux pour leur montrer le message que j'ai reçu.

Leurs visages blêmissent aussitôt ; le regard de Max bifurque vers la porte dans mon dos. Cela ne concerne dorénavant plus seulement nous. Le Faucon implique également Sasha alors qu'elle n'a rien à voir dans cette histoire, et c'est hors de question qu'elle soit un quelconque dommage collatéral de nos conneries.

– Il faut qu'on règle cette merde, on n'a plus le temps de repousser aux mois à venir, exigé-je.

– Qu'est-ce qu'il se passe ? demande Nick assis sur son lit en face de Riley.

Son regard jongle entre Max, Cody et moi qui sommes plantés dans l'entrée sans entrer entièrement dans la chambre. Je pousse un lourd soupir, ce qui attire davantage l'attention de Max ; il m'agrippe l'épaule fermement, m'assurant son soutien.

ONE BREATH FOREVEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant