Chapitre 16

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Nul n'a le droit en vérité de me blâmer, de me juger et je précise que c'est bien la nature qui, est seule responsable si, je suis un homo comme ils disent.  - Charles Aznavour


Chapitre sous le point de vue de Max 

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Chapitre sous le point de vue de Max 

Je reposai le cellulaire, les yeux rougis par la peine, la gorge serrée par la haine. Le protocole de sécurité que je venais de mettre en place pour ma petite sœur n'était qu'une fantaisie. Une putain de fantaisie. La seule chose bien que j'ai pu faire pour elle, pourtant si artificielle. Pendant toutes ces années, elle avait subi sa folie et je n'avais pas été capable d'être là pour elle. Je me détestais. 

Je ne voulais plus qu'il l'approche. Paradoxalement, le mal avait était fait. Je ne pouvais pas dormir, la vision des blessures de ma sœur tournant en boucle dans ma tête. Je repensais à tous ces moments où je voulais qu'il arrête, à ses mains . Rien ne pouvait expliquer ce que je ressentais ; ce feu ardent qui me consumait puissamment. Je le détestais. 

Il était tard ce soir-là. Je faisais tourner la boîte de médicaments entre mes doigts et me maudissais qu'elle soit presque vide. Combien en avais-je avalé ? Deux, cinq, peut-être dix. Je ne comptais plus. Je devais faire attention à ça, je le savais, mais il n'y avait rien d'autre que cette substance à l'effet sédatif pour calmer les battements de ce cœur beaucoup trop vif. 

J'avais besoin de le voir lui. 

J'enfilai un sweat-shirt noir, puisque l'hôtel de la concurrence n'était qu'à quelques mètres. Je me décidai à marcher, les mains fourrées dans le fond de mes poches, affrontant la brise catalane du milieu de la nuit. Elle n'était pas calme cette nuit, en ce week-end de Grand Prix. Ce mouvement paraissait habituel ; l'ambiance agitée de Barcelone éternelle. Je me rappelais d'Amsterdam, sa fête, sa drogue, ses prostituées et son château hanté. Monaco me manquait souvent, pas comme la ville de mes tourments. 

J'avais peur qu'on m'arrête dans la rue. Pour une fois, j'étais reconnaissant de pouvoir me fondre dans la masse. Vu l'heure, la masse ne voyait plus clair, la vision brouillée par la fin d'une nuit de débauche souvent amère. 

J'arrivai devant l'hôtel de la Scuderia, la gorge irritée. La prochaine fois, je penserais à boire de l'eau avec mes comprimés. 

Il me fallut quelques secondes pour écrire un message. 

« Tu dors ? » 

Je fixai un instant ces deux mots envoyés. J'avais l'impression que le chronomètre s'écoulait à une vitesse hallucinante, que le temps était trop long et la raison, absente.

ANATHÈME ; Pierre GaslyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant