— Amaryllis Verstappen, you win the Brazilian Grand Prix !
Les mois avaient passé et le travail n'en avait été que plus acharné.
Je hurlais dans la radio, le poing serré tellement fort que j'avais le sentiment que ma main allait s'engourdir dans la seconde. Le bonheur allait m'engloutir.
Le tour d'honneur me parut surréaliste, les acclamations du public aussi.
Elle était là, ma revanche sur la vie.
Je me hissai hors de la monoplace et me mis debout sur le halo, levant les deux poings en l'air cette fois-ci. Il n'y avait rien qui pouvait entraver cette joie de gagner un Grand Prix de Formule 1 pour la première fois. Je courus dans les bras de mon équipe. Je ne voyais plus rien, si ce n'était la fierté ornant leur visage.
Je finis par me détacher et retirer ce casque qui m'étouffait. Lorsque je me retournai, je sursautai brusquement en voyant la voiture qui venait de s'arrêter à la deuxième place.
C'était l'Alpha Tauri de Pierre Gasly.
— Pierre est deuxième ? dis-je en regardant Franz.
Il hocha doucement la tête, ne pouvant s'empêcher de sourire. J'entrouvris la bouche lorsqu'il vint à son tour féliciter l'équipe. Il me tira avec lui pour que je puisse partager la félicité de ce doublé inespéré, mais un voile devant mes yeux m'empêchait maintenant de voir clair. Abasourdie, je m'avançai et déposai mon casque à l'endroit fait pour ça. Je posai un instant mes mains sur le présentoir, comme pour reprendre mes esprits, respirer, parce que j'avais le sentiment que tout n'était qu'un rêve, et que j'allais me réveiller.
George Russell déposa sa main sur mon épaule et me fit une accolade, me tirant de ma rêverie. Il arborait un large sourire, se satisfaisant de sa troisième place. Il était immensément grand, alors je peinai à ne pas disparaître derrière lui.
— Félicitations Verstappen, tu le mérites beaucoup, me dit-il.
— Merci Russell, me contentai-je de répondre. Bravo à toi aussi pour cette course.
Je rejoignis la cool room avec lui et me laissai tomber sur un siège. J'étais exténuée. La façon dont mon corps flottait dans la combinaison me faisait sentir les quatre kilos qui s'étaient envolés avec cette course. Je bus plusieurs longues gorgées de ma bouteille d'eau, puis je discutai avec George de ce Grand Prix, avant que Pierre n'arrive.
Il entra dans la salle, la combinaison baissée jusqu'à la taille, les cheveux en bataille. Je laissai apparaître un sourire en coin. Pendant tout ce temps, nous nous étions cachés, même si certaines rumeurs suspectaient notre relation un peu trop proche. Les pilotes n'étaient pas au courant, mis à part Charles et Max, évidemment.
Mais aujourd'hui, je n'avais plus envie que notre couple soit secret.
Je tendis les bras vers lui, incapable de me relever tant la fatigue m'assaillissait. Il comprit directement le message et vint m'entourer de ses bras. Je déposai mes lèvres dans son cou, même s'il était transpirant. En réalité, je n'étais pas mieux que lui.
— Vous êtes ensemble ? murmura George quand Pierre se détacha.
La présence des caméras poussait le britannique à prendre ses précautions. J'acquiesçai doucement et glissai ma main sur la nuque du français pour déposer un baiser sur ses lèvres. Les médias allaient se ravir de cette image.
Le podium débuta. Quand je montai sur la première marche, je balayai l'assemblée du regard pour trouver mon frère. Il était là, aux premières loges, aux côtés de Christian. Je levai mon trophée d'une main, et de l'autre, tremblante, j'envoyai un baiser papillon en direction de Max.
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ANATHÈME ; Pierre Gasly
FanfictionDans le feu qui brûlait ses veines, elle n'avait qu'un mot : la liberté. - Amaryllis Verstappen, au nom de toutes ces femmes qui, dans le monde, ne sont pas libres de leurs choix.