7 - Rencontre

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John

L'après-midi est déjà bien avancé quand on fini de tout ranger avec Steve. Tout les invités sont partis ce matin : les cours obligent. Nous, comme d'habitude, nous séchons les cours.

Alors que nous nous installons dans le canapé du salon une fois que tout est en place, le père de Steve débarque dans la pièce avec un ami à lui.

— Vous séchez encore ? nous demande-t-il.

Je ne réponds pas, je le fixe juste me rappelant la tête qu'il avait hier soir. Je remarque les poches sous ses yeux, sa mine fatiguée mais il ne semble plus si déprimé. Même si je ne l'aime pas plus que ça, il fait parti de ma famille en quelque sorte et je m'inquiète pour lui. Steve a besoin de son père. Je sais qu'il a eu une période difficile mais qu'il a toujours gardé la tête haute pour son fils. Il ne s'agirait pas qu'il baisse les bras maintenant, je ne lui pardonnerai pas.

— Oui papa, c'était mon anniversaire hier, lui rappel mon meilleur ami.

— Je sais. Ça c'est bien passé ?

— Oui super. Merci de m'avoir laissé l'organiser, c'était vraiment bien, déclare Steve tout sourire. Tu sais que John a même fait son timide en plus de son sauveur ?

— Ah oui ? s'intéresse son père.

— Oui. Il a tout fait pour que je ne tombe pas d'une chaise devant tout le monde, alors que ça faisait trois heures qu'il était terré dans un coin de la pièce. Il a même dicté les règles de la maison !

Son père se tourne vers moi tout sourire. Voir son fils si joyeux semble le rendre heureux.

— Merci de ne pas l'avoir laissé s'étaler sur le sol.

— C'est toujours un plaisir, je réponds avec un sourire sincère.

Je passe mon temps à rattraper mon meilleur pote, ce n'est pas demain que je vais l'abandonner. Son père tend le bras vers le nouveau venu et demande :

— Steve tu te souviens de Stanislas ?

— Oui, ravie de te revoir, le salut son fils qui semble penser le contraire de ce qu'il dit.

— Moi de même, déclare l'invité surprise d'une voix trop aigu à mon goût.

J'ai toujours préféré les voix rocailleuses et graves, ça me fait plus vibrer il faut croire.

— Je crois que tu n'as jamais rencontré John. C'est le meilleur ami de Stevenson.

— C'est mon frère, le reprend-il. Il fait parti de la famille.

Le dénommé Stanislas hoche la tête et me sert la main en guise de salutation. Il laisse trop longtemps sa paume dans la mienne. Aucune poignée de main ne devrait durer autant de temps. Je la retire prestement et fait un sourire gêné sans rien lui dire. Je ne l'aime pas non plus, il me donne pas envie d'être aimable avec lui. Trop poli, trop propre sur lui avec son costume et trop tout au final. Je n'ai pas besoin de plus d'argument pour savoir que je ne veux pas qu'il s'approche trop de moi. J'ai besoin de mon espace vital et sa main dans la mienne m'a laissé un mauvais arrière goût.

— Il n'a pas tort. Il traîne plus souvent à la maison que chez lui, acquiesce son père.

— Stanislas reste pour le goûter ? je demande intrigué par la raison qui l'amène.

— Tu peux m'appeler Stan, affirme-t-il.


C'est moi ou ce vieux me drague ?

Ok, j'avoue il est plus jeune de deux ou trois ans du père de Steve sauf qu'on ne compare pas l'incomparable. D'un côté nous avons une bombe atomique aigrie et chiante mais une bombe quand même. De l'autre on a un homme qui semble s'ennuyer à mourir et qui n'a aucun sex-appeal. Il n'y a pas photo. Si je n'avais pas le choix je me réfugierais dans les bras du père de Steve sans aucun regret. Je préfère me coltiner quelqu'un de chiant que quelqu'un de coincer. Et puis je connais son corps en maillot de bain - ce qui revient au même en sous-vêtement - pas celui de Stanislas. Comme on dit : « on sait ce qu'on perd mais pas ce qu'on gagne. »

— Vous venez les garçons ? 

Je sors de mes pensées et suis les trois autres hommes jusqu'à la cuisine. Nous nous asseyons autour du bar qui la délimite de la salle à manger et commençons à nous servir des sirops alors que le nouveau prend de l'eau simple, même pas un soda. Non non, de l'eau plate. Je le regarde de travers, et je ne crois pas que c'est qu'intérieurement car Steve me donne un coup dans les côtes pour me le faire remarquer.

— Quoi ? je murmure innocemment.

— Tu as une touche mon pote.

Je vérifie qu'il est en pleine conversation et qu'il ne pourra pas m'entendre avant de parler.

— Beurk, m'en parle pas, je rétorque en faisant une mine dégoûté.

— T'es bien en kiff sur mon daron, pourquoi pas sur lui ?

— Tu as vu sa tête ? je lui demande écoeuré.

— Oui et il est parfait, renchérit-il sans comprendre.

— Justement j'aime pas, c'est louche.

Mon meilleur ami me fixe un petit moment avant de reprendre la parole :

— Ou alors il est trop jeune, me taquine-t-il.

— Arrête de dire de la merde Stevy. Je ne suis jamais sorti avec quelqu'un de plus vieux que moi, ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer.

— Tu n'as que dix-sept ans, tu as la vie devant toi. Tu n'as pas encore tenté toutes les expériences, me contredit-il.

Je n'ai aucun argument à donner à ça, ou alors je peux détourner le problème :

— J'ai peut-être déjà trouvé ce qui me plaît.

 —Je veux tout savoir, déclare-t-il en déposant son verre sur la table et en posant sa tête sur ses deux mains. Dis-moi tout, je suis tout ouïe.

Je prends un air des plus sérieux, jette des coups d'oeil aux deux autres adultes de la pièce -Steve en étant un désormais - et dis comme si c'était un secret :

— Ton père Stevy. Ton père.

Son visage reste figé quelques secondes sous le doute de la véracité de mes propos. Une fois mon sourire en coin dévoilé il explose de rire en mettant la main sur son coeur.

— Il faut vraiment qu'on arrête de plaisanter sur ça, je vais finir par y croire alors que vous ne vous aimez même pas.

— C'est justement comme ça que commence les plus belles histoires d'amour dans les livres. Non ?

— Johnson on est pas dans un bouquin et tu n'en lis même pas en plus. Résultat : tu n'en sais rien.


Et si mon attirance pour ce type était réel ?

Punaise je hais l'amour et tout ce qui s'y rapporte.


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Ce livre n'a plus de sens mais j'adore l'écrire :-D.Je verrais si je laisse « inconnu » ou non suivant vos commentaires sur qui il est. Mais ce livre je l'aime d'amour en tout cas.
Bisous <3

Le jeu perdantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant