40 - Cœur blessé

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John

Face aux paroles du père de Gaëtan, je reste figé n'osant plus bouger.

 — Comment ça « te plaît » ? le questionne mon meilleur ami.

— Je... commence son père sans finir sa phrase.

— C'est pour ça que tu es plus aimable avec lui depuis quelques semaines ? Parce que tu ressens quelque chose pour lui ? lui demande son fils sans une once de jugement sans sa voix.

Je m'en sens rassuré. Je n'aurai pas supporter de regard méprisant. Pas venant de lui.

— Ce n'est pas le moment de régler vos comptes, intervient sa mamie.

— C'est papa qui a commencé, lui reproche son fils. Je n'y peux rien si vous ne pouvez pas garder quelque chose pour vous plus de deux secondes.

Il vient d'avouer que c'était vrai. Est-ce qu'il y a une manière correcte de réagir ?

— Tu l'aimes ? revient Steve à la charge.

— On peut en parler plus tard ? esquive son père. On passe une bonne soirée, non ?

— D'accord, accepte-t-il.

Je reste en dehors de toute conversation jusqu'à ce que les grands-parents de mon meilleur ami s'en aillent. Je n'avais pas la force de parler.

Nous débarrassons la table puis allons nous préparer pour aller nous coucher. Il est près de deux heures du matin et mine de rien, nous sommes fatigués.

— Tu viens ? m'invite Steve.

— Je te rejoins, je dois juste parler à ton père.

Il hoche la tête comprenant sûrement que moi et mon besoin de contrôle avons besoin d'explication pour ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Il monte à l'étage tandis que je rejoins Gaëtan qui est accoudé au bar plus loin dans la pièce.

— Tu vas bien ? je lui demande en voyant sa petite mine.

— C'et à toi qu'il faut le demander.

— Pourquoi ça ?

— Ça a du te mettre mal à l'aise ce que mes parents ont dit tout à l'heure, je suis désolé, s'excuse-t-il en relevant enfin ses yeux vers moi.

— Ne t'en fais pas, ce n'est rien, lui dis-je en souriant doucement tout en posant ma main sur la sienne.

Son sourire s'aligne au mien et son regard ne lâche pas mes yeux. Mon cœur s'emballe comme à chaque fois que je le vois désormais.

— Ecoute, souffle-t-il. C'est vrai que tu me plais.

— Pourquoi ça semble être une si mauvaise nouvelle ? je le questionne en fronçant les sourcils.

— J'ai le double de ton âge et tu es le meilleur ami de mon fils.

— Ce n'est pas vraiment exact.

— Tu n'es pas majeur, s'entête-t-il.

— Je le serai dans dix jours Gaëtan. Trouve au moins une excuse valable.

— Je... Désolé mais non, c'est trop pour moi.

— Je ne t'ai rien demander, je lui rappelle. Tout ce que j'ai fait c'est envoyer un message à un destinataire inconnu et il semble bien que j'ai perdu.

Je retire ma main de la sienne et me recul pour imposer une distance entre lui et moi.

— Tu savais que c'était moi, me reproche-t-il. Tu voulais me blesser.

Le jeu perdantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant