Chapitre 10 : Le village de pêcheurs

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- Papa, si tu m'entends, si tu me vois... Je voulais simplement que tu saches que je pense à toi tous les jours, que je n'arrête pas de repenser à notre vie à deux, ce que tu m'appris, l'éducation que tu m'as offerte. Aujourd'hui, tu me manques terriblement, j'ai besoin de toi.

Un groupe de lézalfos se mit à traverser le pont d'Hylia sur lequel Lysia rendait son hommage. Les monstres l'avaient prise en chasse et elle pouvait entendre leurs cris d'excitation à l'idée d'attraper une proie telle que l'Hylienne l'était. Le danger se rapprochait mais la jeune femme restait là, sur place, au bord du pont à regarder le lac dans le vide en contrebas, profitant des dernières secondes qu'elle avait encore pour les consacrer à son père dont elle n'avait jamais retrouvé le corps.

- Je sais que toi, tu m'aurais raconté la vérité entière sur tout ça, sur ma naissance, ma vie... Mais le destin a fait que je dois m'en sortir seule, je suis la seule à pouvoir m'aider, et je veux juste que tu sois fière de moi...

Elle essuya la larme qui coula le long de sa joue. Marcher sur ce pont où cela s'était produit était dur, et à chacun de ses pas, Lysia sentait sous ses pieds les souvenirs que renfermait ce lieu. Son cheval qui l'attendait derrière elle se mit à s'exciter en apercevant ces grands reptiles s'approcher d'eux à une vitesse inquiétante. La blonde ferma les yeux et gardait son calme, il ne lui restait plus beaucoup de temps.

- Oncle Alan m'a dit que c'était toi le grand voleur Lambda dont tout le monde parlait à l'époque. Tous te voyaient comme une menace à l'époque. Moi, je te vois comme une légende qui a vécu sur ces terres, tu étais un homme courageux et qui rêvait de vivre entouré d'une famille épanouie, et tu étais prêt à tout pour elle, je suis fière de t'avoir eu comme père.

Malheureusement, elle dut se résoudre à s'en aller, pour éviter de remettre sa vie en danger.

- Je suis fière d'être ta fille, papa.

OoO ~ I ~ OoO

Cinq jours s'étaient écoulés depuis son départ de Labulat. Presque une semaine d'absence près de ses proches, elle n'osait pas imaginer l'état de son oncle à l'heure actuelle. Parfaitement consciente de la façon dont il l'accueillerait à son retour, elle était prête à en subir les conséquences pour trouver des pistes qui pourraient mener jusqu'à sa mère disparue. D'autres personnes commençaient à lui manquer, comme Arthur. La nuit, elle ne pouvait s'en empêcher de penser à ce qu'il faisait, comment il s'occupait durant son absence, la jeune femme espérait qu'il ne s'inquiétait pas trop et hésitait encore à lui raconter son histoire concernant le Yiga, qui remontait à quatre jours en arrière dans la semaine. Depuis cet épisode, aucun monstre ne lui avait vraiment était d'un danger mortel, Lysia en avait croisé de nombreux, certes, mais tous l'avaient rarement prise en chasse, car elle savait se faire discrète et connaissait les techniques pour passer inaperçue près d'un groupe de Bokoblins par exemple. Elle put aussi, durant son voyage, remarquer le vide et le silence dans lequel était plongé Hyrule ; en effet, mis à part trois ou quatre passants, elle n'avait croisé personne. Le royaume était comme devenu fantôme, cela était très perturbant.

Mais ce jour-là, Lysia atteignit enfin son objectif. Après avoir traversé Firone avec courage, elle parvint à l'entrée du village d'Écaraille qui s'élevait du sable de la mer s'étendant à perte de vue. Ce fut un réel de soulagement d'apercevoir ces maisons en bois circulaire parfois bâties autour d'un haut palmier. Leur toit était fait de paille, et leur taille restait restreinte. Ici, c'était le paradis des pêcheurs, autre nom du village donné parfois par les habitants des autres régions. Le cri des mouettes et le bruit des vagues s'entremêlaient, et les crabes déambulaient sur le sable pour trouver une cachette. C'était la première fois que Lysia venait en ces lieux qu'elle trouva très apaisants. Au large, quelques barques de pêcheurs flottaient sur place pour attraper des poissons, et des marchands de fruits de mer se trouvaient sur un ponton en bois aux allures fragiles. La vie ici était simple mais dure, les gens travaillaient, chassaient et pêchaient pour survivre et non vivre. La résurrection de Fléau se sentait même dans les mers, nombreux poissons et animaux marins disparurent du royaume et de la baie suite à l'arrivée Ganon, et les habitants du petit village durent s'adapter au mieux.

La Marque du PasséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant