Plongeon

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TW : Suicide

Marre.

Wade n'en pouvait plus.

Il n'en pouvait plus d'entendre les voix. N'en pouvait plus de la vie qu'il menait. N'en pouvait plus d'être la pire raclure que le monde avait porté.

Non. Ce qu'il voulait. C'était en finir. Même s'il savait que cela lui était totalement impossible. Et pourtant il essayait encore et encore et encore. Malgré la douleur, malgré les séquelles.

Et cette fois-ci encore, il essaya de plonger du haut d'un des plus hauts buildings de New York.

Sauf que cette fois-ci, son corps ne s'éclata pas sur le bitume.

Il percuta quelque chose, le faisant ouvrir les yeux alors qu'il sentait toujours le vent fouetter son corps.

Il voyait les buildings de New York passer devant son regard, sentant des bras puissants autour de lui et le premier réflexe qu'il eut fut de lui rendre son étreinte, comprenant de qui il s'agissait.

Après quelques minutes, ils atterrirent sur le toit d'un immeuble et Wade ne fut pas posé avec délicatesse.

Non, ce fut plus tôt un coup de poing contre la tempe qui l'accueillit.

- Espèce d'abrutis, Wade !

Il savait pertinemment que s'était mérité, et c'était pour cette raison qu'il baissa tout simplement la tête dans l'attente d'un autre coup.

Mais ce fut plutôt son masque que l'on retira.

Il ne voulait pas lever son visage. Il ne voulait pas le voir énervé contre lui. Il ne voulait pas le voir déçu par ce qu'il avait voulu faire.

- Tu m'expliques ce qu'il t'est passé par la tête ?! A quel moment tu t'es levé un matin en te disant tiens il est six heures du mat et je vais aller éclater mon vieux crane d'œuf sur le trottoir pour accueillir les gens qui vont travailler ?!

Il se sentit tirer par le col de son costume, le forçant à relever la tête et ferma fortement les yeux pour ne pas avoir à faire à lui.

Il le sentit soupirer contre sa peau meurtrie, comme s'il essayait de contenir sa rage.

- Wade, s'il te plait regarde moi.

Après quelques secondes d'hésitation, il décida enfin à ouvrir ses orbes oculaires. Et ce qui le choqua immédiatement fut la peur qui se lisait sur le beau visage de Peter.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ?

Sa demande ressemblait à un supplice, comme s'il cherchait à obtenir une excuse valable à ce qu'il venait de se passer.

Mais Wade n'en avait pas.

- Parce que je suis une pauv'e merde.

Peter lui asséna un coup de tête par pur réflexe qui leur fit tout les deux mal.

- Mais espèce de triples buses ! Est-ce que tu réfléchis deux secondes dans ta tête vide ? Est-ce que tu penses à Ellie qui aurait vu demain aux infos une photo de toi en charpie sur le sol ? Est-ce que tu penses à la Fouine qui aurait encore fait un arrêt cardiaque ? Est-ce que tu penses à moi ?

Wade écarquilla les yeux, se sentant terriblement égoïste face à ce qu'il lui disait.

Parce que non, il n'avait pensé qu'à lui. Qu'à ce qu'il ressentait. Pas à ce que ressentaient ces proches.

Ses yeux s'emplirent peu à peu de larmes et il sentit à nouveau les bras de Peter entourer son corps pour le serrer contre lui. Il se joint à l'étreinte, enfonçant son visage dans sa nuque.

- Je fais quoi moi sans toi, Wade ?

- Tu te porterais mieux sans un boulet à gérer comme moi...

- Sauf que je veux gérer ce boulet parce que je l'aime.

Wade retint un sanglot dans sa gorge à ses mots. Il n'arrivait toujours pas à s'y faire lorsque Peter lui disait qu'il l'aimait, comme s'il s'agissait à chaque fois de quelque chose qu'il avait imaginé de toute pièce.

L'araignée le força à rompre l'étreinte avant de prendre son visage au creux de ses mains.

- Je t'aime. Ellie t'aime. On a besoin de toi, autant l'un que l'autre. Je sais que c'est dur. Que ta vie d'immortel est dure et je peux comprendre que tu aies envie d'en finir mais là, dans cette période de ta vie, tu as des gens qui ont besoin que tu sois là. Qui ont besoin que tu les aimes, qui ont besoin que tu les fasses rire, qui ont besoin que tu sois là. Ne l'oublie pas. Ne nous oublie pas quand tu as des idées comme ça.

Cette fois-ci les larmes roulèrent le long de ses joues, alors que les sanglots l'empêcher de lui répondre des paroles sensées.

Il n'avait même pas envie de répondre. Il avait juste envie de pleurer, évacué tout ce qu'il avait de coincer au fond de la gorge depuis des jours, des mois, des siècles.

Parce que la chaleur des mains de Peter sur ses joues lui faisait du bien.

Parce que les mots de Peter avaient frappé son cœur.

Parce qu'il avait envie de prendre sa fille dans ses bras.

Parce qu'il avait envie de les faire rire tous les deux.

- Promets-moi de penser à nous, s'il te plait.

- Je te le promets, Peter. 

Recueil de One Shot SpideyPoolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant