Recueil de One Shot SpideyPool

Undead - ECHOCTOBER 2020 (7/11)

Peter marchait le long de cette allée caillouteuse qu'il ne connaissait que trop bien. Comme toujours, il était perdu dans ses pensées, guidé par ses pieds qui connaissaient le chemin par cœur.

Cela faisait déjà plus d'un an.

Un vent frais lui fouetta le visage, le forçant à enfoncer sa tête dans son écharpe tricoté par sa très cher tante et ses mains au fond des poches de sa veste.

Il était mitigé entre l'envie d'être là et celle de fuir à l'autre bout de la ville à coup de toiles.

Il devait le faire.

C'était pour lui le seul moyen d'aller mieux.

Même si cela faisait mal.

Après quelques pas, il s'arrêta enfin, fixant l'herbe à ses pieds, comme si cela pouvait retarder ce qui aller suivre.

Il sentait cette boule devenue familière se former dans son ventre, nouant son estomac. Il se mordit l'intérieur de la joue pour éviter que ses émotions ne le submergent.

A chaque fois, c'était la même chose.

A chaque fois, il avait envie de fondre en larme, de crier, de fuir, de se laisser abattre.

A chaque fois, ça lui faisait mal.

A chaque fois.

Mais à chaque fois, il revenait.

Il finit par lever doucement la tête.

Ses yeux noisette détourèrent lentement le bloc de ciment semi enterré dans le sol avant de se diriger vers les gravures inscrites qui commençaient à s'user à cause des aléas du temps et de la météo.

Wade W. Wilson

1976 – 2020

« Tu l'as pas vu venir celle-là ? »

Cette dernière phrase tordit un peu plus les boyaux de l'araignée.

En effet, il ne l'avait pas vu venir.

Que l'on parle du mercenaire, de ce qui avait suivit leur rencontre ou même de sa mort.

Il déglutit péniblement avant de réussir à ouvrir la bouche, fuyant à nouveau la tombe du regard.

- Salut, Wade...

Il n'attendait pas spécialement de réponse mais il avait besoin de lui parler. Afin de pouvoir faire son deuil.

- J'espère que ça se passe bien pour toi là où tu es...

Il laissa échapper un soupir faussement amusé face à la situation.

Il faisait pitié. Là, totalement en train de mourir de froid tout en parlant à une tombe comme si tout était normal.

A l'intérieur de sa poche gauche, ses doigts se mirent à jouer avec l'anneau d'argent qu'il portait.

- Tu me manques.

Il sentit sa gorge se serrer en disant ses mots, comme si cela lui était une épreuve. Il passa nerveusement sa main sur son visage puis dans sa nuque avant de détourner les yeux de la sépulture.

- Aujourd'hui... ça aurait fait 5 ans... que l'on avait commencé à... faire équipe.

L'émotion semblait l'empêcher de sortir les mots de sa bouche. Il sentait son cœur battre douloureusement dans sa gorge.

- Je sais que... c'est... c'était important pour toi ce genre de date.

Il resta silencieux quelques temps, sentant les souvenirs l'assaillir. Ses yeux fixèrent à nouveau la pierre tombale, relisant une énième fois l'épitaphe.

Il n'arrivait plus à parler. Il sentait pourtant ce besoin irrépressible d'extérioriser. Les mots se bousculaient au bords de ses lèvres.

- T'avais promis. T'avais promis que je revivrais pas un autre deuil parce qu'avec toi c'était totalement impossible.

Il sentit les larmes lui monter aux yeux et il rejeta la tête en arrière pour empêcher de les faire couler.

- Et voilà où on en est...

Il entendit sa voix se briser et dû prendre sur lui pour reprendre ses esprits. Il essuya rageusement ses yeux avant de se mettre à se balancer sur ses pieds, mal à l'aise.

Le jeune homme sentit un léger frisson dans sa nuque. Ce n'était pas un signal d'alarme, ce qui signifiait que la personne qui s'approchait de lui ne lui voulait aucun mal.

Cela devait très probablement être tante May, elle avait l'habitude de le trouver ici à la mort de ses parents, à celle de Ben ou même plus récemment avec Wade.

- Hey, Baby-boy.

Peter se figea. Cette voix. Sa voix. Non, il était en train de rêver. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait. Cela ne pouvait pas être réel.

Mais pourtant quelques chose au fond de lui, lui ordonnait de se retourner. De vérifier.

Son cœur battait tellement fort dans sa poitrine qu'il commençait à le faire souffrir.

Il se retourna lentement. Mais malgré ça, la scène qui se jouait devant ses yeux lui fit tourner la tête.

Il était là.

Avec sa salle gueule. Son sweat à capuche. Son jean Troué. Ses rangers.

- Je vais te tuer, Wade.