Chapitre 41

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Ils ne se détachèrent qu'un long moment après sous les regards attentifs de leurs spectateurs. Bon sang, qu'elle détestait ce genre de situation ! Chez les MacDonald, ils se cachaient, leur relation n'appartenait qu'à eux. Elle ne voulait pas que ça se sache. Elle craignait les répercussions sur Lachlan et refusait d'en être responsable.

Elle l'observa comme elle n'avait pas pu le faire à son arrivée. Il était très pâle et, même à la lueur du feu, elle discernait les nombreux cernes qui encadraient ses yeux.

— C'est lui qui t'a fait ça ?

Catriona entendit la voix de Lachlan au moment où elle remarqua l'étendue rougeâtre qui poissait sa chemise. Son cœur marqua un temps d'arrêt. Elle baissa les yeux sur son propre décolleté, à présent taché de sang.

— Mais tu es complètement inconscient ! s'emporta-t-elle en posant une main tremblante sur ses lèvres.

Elle reconnut vaguement le rire de Cailean, mais l'ignora.

— Tu es en train de te vider de ton sang ! reprit-elle avec autant de vigueur. Que s'est-il passé ?

— Je m'intéresse à ton visage, Catriona. Réponds-moi. Ce n'est qu'une écorchure.

Le mensonge lui brûla les lèvres. Maintenant qu'il l'avait retrouvée, il sentait le contrecoup le balayer d'un revers puissant.

— Nay, ce n'est pas qu'une écorchure. Tu es complètement stupide d'avoir galopé jusqu'ici dans cet état !

— Je me suis assuré qu'Alistair ne ferait plus de mal ni à notre clan ni à toi !

— Et je t'en remercie, mais ce n'était pas une raison pour risquer ta vie !

— Bien sûr que si. Et je te prierai d'attendre pour tes reproches que nous soyons seuls, ce n'est pas le moment.

Catriona soupira bruyamment. Elle s'apprêtait à surenchérir quand elle croisa les regards amusés des autres MacKinnon. Non, elle ne dirait rien maintenant. Ce n'était en effet pas le moment. Et puis... elle ne lui en voulait pas, elle avait seulement peur de son état.

— Il faut que nous rentrions rapidement, ordonna Lachlan. Nous dormirons à Armadale.

Une main sur le creux des reins de Catriona, il regarda ses hommes ranger le campement et détacher les chevaux.

— Tu ne peux pas monter seul, lança-t-elle d'une petite voix.

L'ombre d'un sourire survola son visage.

— Ça tombe bien, je voulais que tu montes avec moi.

Pour une fois, elle ne protesta pas. Elle était trop inquiète de voir tout ce sang continuer de s'étendre. Ils attachèrent la monture qu'elle avait utilisée à la selle de Teàrlach et se mirent en route. Le laird resta un peu en retrait pour conserver de l'intimité. L'absence de Catriona l'avait trop secoué pour qu'il accepte de la partager pour l'instant.

— Laisse-moi regarder, proposa-t-elle en se tournant vers lui.

Il secoua la tête, concentré sur sa route.

— Nay, pas maintenant. Ce n'est rien.

— C'est lui qui t'as poignardé, n'est-ce pas ?

— Il avait rendu les armes et a joué les fourbes. Rien qui, finalement, n'était très surprenant venant d'Alistair MacDonald.

Elle ne répliqua rien sur le moment et attendit quelques instants avant de répondre à la question qu'il lui avait posé bien plus tôt.

— J'ai essayé de m'échapper, tu sais.

L'héritage des Highlands - Tome 1 : Lachlan MacKinnonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant