L'héritage des Highlands - Tome 1 : Lachlan MacKinnon

Chapitre 40

Lachlan sellait les chevaux avec ses hommes quand un bruit attira son attention. Silencieusement, il sortit son poignard et marcha prudemment vers la sortie des écuries. Une silhouette encapuchonnée tentait de se fondre dans le décor pour rejoindre le château. Son sang ne fit qu'un tour. Il se précipita dans sa direction en faisant fit de la réserve nécessaire. La personne, se sentant suivie, commença à hâter le pas, jusqu'à courir pour le distancer.

Lachlan mit à profit les années militaires qui l'avaient tant traumatisé. Il allait plus vite. Alors ce ne fut pas compliqué de bondir sur l'inconnu pour le faire tomber. Cela lui arracha un cri aigu tandis qu'il roulait l'un avec l'autre sur le sol. Au-dessus de lui, Lachlan le menaça de son Sgian Dubh en criant :

— Qui êtes-vous ?

Des sanglots à demi étouffés lui parvinrent et il retira la capuche qui masquait le visage de l'espion. Ou aurait-il dû dire espionne. Cette jeune fille, malgré le peu de luminosité octroyé par la lune, il la reconnaissait. Il l'avait vu parler avec Catriona à de nombreuses reprises.

— Je... je suis désolée, sanglota-t-elle, je ne voulais pas trahir notre laird, je... je...

Le MaKinnon se radoucit immédiatement.

— Calmez-vous.

Il rangea son arme et l'aida à se relever.

— Votre laird ne vous punira pas. Que s'est-il passé ? Où est Catriona ?

— Oh, c'est vous, hoqueta-t-elle. Je... je l'ai aidée à partir. Elle pensait pouvoir rejoindre des... des hommes de votre clan supposés arriver. Elle a sellé un cheval et je l'ai ac... accompagnée jusqu'au bois pour éviter le village.

Bon sang, elle avait vraiment entrepris une telle folie en pleine nuit ? Elle était inconsciente ! Et lui aussi pour s'être jeté sur Inaya de la sorte, sa blessure le faisait de plus en plus souffrir.

— Vous avez été courageuse. Expliquez à Euan, votre nouveau laird, ce que vous avez fait. Il vous récompensera. Maintenant, si vous ne m'en voulez pas, je vais vous fausser compagnie, nous devons retrouver notre guérisseuse.

Inaya acquiesça frénétiquement, incapable de prononcer le moindre mot. Lachlan la laissa là, sans prendre la peine de la raccompagner. Son temps était compté pour retrouver Catriona. Si, et il insistait bien sur le « si », elle parvenait à retrouver les autres membres du clan, elle prenait de gros risques à les déranger au milieu de la nuit. Fatigués et aux aguets, ils risquaient de la blesser en la prenant pour une ennemie.

Bon sang ! La situation devenait de plus en plus compliquée ! Et comme si ça ne suffisait pas, il sentait déjà son énergie le quitter petit à petit.

— Catriona essaie de rejoindre nos renforts, expliqua-t-il en rejoignant ses hommes. Nous devons y aller au plus vite.

Il avait la voix faible, symbole de son état actuel.

— Vous ne pouvez pas monter seul, laird.

— Je te remercie, Cailean, mais ça ira.

On allait insister, mais il saisit le harnais de Teàrlach avant qu'ils en aient le temps.

— Allons-y, ordonna-t-il en montant tant bien que mal en selle.

Depuis quand était-ce si difficile de se tenir droit sur sa monture ? Il n'avait pas le choix, il devait y arriver. Le sang de sa plaie finirait bien par arrêter de s'écouler tout seul. D'ailleurs il avait peur de regarder l'état de sa chemise. À coup sûr, elle serait bonne à brûler. Il lança Teàrlach à brides abattues, suivi de près par les trois autres cavaliers.