L'héritage des Highlands - Tome 1 : Lachlan MacKinnon

Épilogue

Lachlan était assis devant l'âtre de la grande salle, Neil sur ses genoux. Darren, Guillaume, Cailean et Craig avaient placé leurs sièges de façon à former un arc de cercle avec lui. Ils écoutaient tous attentivement l'histoire que le Français s'amusait à narrer en variant les voix et les gestes.

Dun Ringill connaissait des jours calmes depuis déjà quelques mois. Peu après les fiançailles de Catriona et Lachlan, Guillaume et Craig étaient revenus de Stirling, porteurs de bonnes nouvelles. Ils n'avaient pas fait le déplacement seuls puisque le roi Jacques avait décidé de faire un tour dans les Hébrides pour régler lui-même les problèmes de dissidences. Alistair avait été exécuté par la couronne, transférant officiellement le pouvoir à Euan.

Tandis que Sa Majesté séjournait à Dun Ringill — et avec son accord — on avait célébré le mariage tant attendu dans la simplicité et la festivité. Une union bénie par le roi avec autant d'implication ne pouvait que donner de bonnes choses. Jacques Ier avait profité de son séjour avant de repartir, assuré une nouvelle fois de la dévotion complète de ses anciens sauveurs.

Guillaume s'apprêtait à apporter le point final à son conte lorsque Catriona entra, resplendissante dans sa robe vermeille. Le tissus matelassé mettait en avant son ventre déjà bien arrondi. Neil sauta sur le carrelage froid et se précipita vers sa mère pour enlacer ses jambes. Lachlan se leva, rapidement suivi par ses hommes, mais fut le seul à venir jusqu'à elle pour l'embrasser. Les autres la saluèrent respectueusement, à l'exception de Craig.

— Si tu continues à grossir comme ça, commença-t-il avec un sourire goguenard, tu ne rentreras plus dans aucune robe.

— Et si tu continues à faire ce genre de commentaire, tu n'auras plus la moindre occasion d'avoir de la descendance, Craig.

Lachlan glissa une main dans le bas du dos de sa femme et la guida jusqu'au fauteuil qu'il venait de quitter.

— Ne l'écoute pas, tu es magnifique. Tu n'as qu'un mot à dire pour que je lui fasse couper la langue.

Il avait parlé juste assez fort pour que Craig entende. Son frère de cœur leva les yeux au ciel, amusé.

— Fais attention, je pourrais me laisser tenter, plaisanta Catriona.

— Vous devriez, dame Catriona, commenta Guillaume, ça lui éviterait de m'insulter à chaque fois que je lui mets une raclée.

— En même temps, tu ne me ménages pas ! s'exclama le pauvre Craig, les bras croisés sur son torse.

— À la guerre, on ne te ménage pas.

— C'est bon, j'ai déjà dit que l'idée m'était passée, vous pourriez peut-être arrêter de vous acharner.

Darren et Guillaume échangèrent un regard complice.

— Nay, répondit le Campbell, ce serait bien moins amusant.

Lachlan secoua la tête en souriant et posa une main sur le ventre de Catriona.

— Comment te sens-tu ? demanda-t-il, le regard plongé dans le sien.

— Un peu fatiguée. Je suis impatiente que cette petite montre le bout de son nez.

— Ce sera peut-être un garçon.

La lady du clan MacKinnon haussa les épaules.

— D'après Moira, le bébé est trop haut pour que c'en soit un, mais je suppose que nous ne le saurons pas avant le terme.

— Quoi qu'il en soit, murmura Lachlan en lui caressant la joue, cet enfant sera le plus beau cadeau que tu puisses m'offrir.

Elle leva la main jusqu'à lui et l'attira à elle pour l'embrasser délicatement. Elle allait les enjoindre à reprendre leur activité lorsque Duncan pénétra dans la grande salle, le souffle court. Il avança jusqu'au demi-cercle dont l'attention était focalisée sur lui.