Chapitre 4

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C'était le soir, chacun était dans sa chambre. J'avais été contrainte de dormir dans la même chambre qu'Iris pour laisser la mienne à Railey. Il était deux heures vingt-quatre du matin. Je n'arrivais pas à trouver sommeil. J'avais vraiment envie d'écrire dans mon journal, que j'avais déplacé juste à temps de mon ancien lit à mon nouveau que je partageais avec ma sœur - qui heureusement était large - . Cependant, je ne pouvais réveiller Iris en allumant la lumière afin d'écrire. J'eus alors une idée. Je me levai prudemment et soulevai délicatement le bout du matelas afin de prendre mon journal. Je sortis de la pièce sur la pointe des pieds et m'installai au haut des escaliers qui menaient au couloir des chambres. J'étais donc à l'air libre, ce qui m'inspira :

Cher journal, me revoilà,

J'écris encore une fois pour te faire part de mes nouvelles mésaventures. Comme je te l'ai dit précédemment, nous nous sommes rendus au port pour faire le plein. Malheureusement, les clones ont été plus rapides que nous et j'ai bien failli perdre mes proches. J'ai eu la plus grande frayeur qu'il ne me soit jamais arrivé. J'ai littéralement assisté à une scène d'horreur. Je ne saurais la décrire parfaitement. Tout paraissait si lent et rapide à la fois... Bref, l'important est que tout le monde s'en soit tiré sain et sauf.

Je fis une pause, avant de reprendre mon écriture.

A vrai dire, je pensais qu'écrire cela suffirait à apaiser ma conscience pour aujourd'hui mais, je me rends compte que quelque chose d'autre me tracasse... Une nouvelle fille est venue parmi nous, et elle est intéressée par Maxime. Railey a tout pour elle, ce qui m'inquiète beaucoup. J'ai peur que Maxime voit en elle de nouvelles choses qu'aucun de nous deux ne voit en moi. Je ne doute pas de Maxime, c'est d'elle que j'ai peur. J'ai

Je fus interrompue par des bruits de pas qui émanaient du couloir des chambres. Intriguée, j'attendis quelques instants et descendis. La porte de chambre de Railey était entrebâillée, aussi jetai-je un coup d'œil à l'intérieur. Personne. Il n'y avait personne non plus dans le couloir. J'avançai discrètement et m'aperçus de quelque chose de suspicieux. La porte de Maxime était également entrouverte. Je glissai un œil dedans et ce qui se passait me rendit muette. Railey ! Elle était en train de se glisser sous la couette de Maxime, à ses côtés. J'étais paralysée de stupeur, je n'arrivais pas à bouger. J'étais condamnée à assister à cette horreur. Maxime dormait à poings fermés. Railey se hissa délicatement sur lui. Celui-ci murmura quelque chose d'incompréhensible tout en dormant. Elle se pencha vers lui et caressa sa clavicule du bout de son doigt. Elle effleura de ses lèvres celles de Maxime. Tout d'un coup, il se réveilla en sursaut. Elle ne se priva pas de regarder son torse nu, qu'il cacha rapidement avec sa couette.

- Railey ! Qu'est-ce que tu fous là ! s'énerva-t-il.

- Je passais voir comment allait ta joue, minauda-t-elle.

- Écoute, je ne veux pas que l'on commence sur de mauvaises bases toi et moi, mais j'ai une copine que j'aime alors ne refais plus jamais ça.

Mon cœur se calma, Maxime semblait contrôler la situation.

- Tu ne peux pas nier ce qu'il se passe entre nous, la manière dont tu as plongé pour me sauver sans hésiter en témoigne.

- N'importe quoi ! Je t'ai sauvée car tu étais en détresse !

- Je sais que tu en as très envie... Je comprends si c'est encore trop tôt mais sache que je t'attendrai, glissa-t-elle, assez fort pour que je l'entende, dans le creux de son oreille.

Maxime la poussa délicatement. Elle se rapprocha et l'embrassa fougueusement. À ma stupeur, Maxime ne la retint pas. Ils continuèrent ainsi à s'embrasser pendant quelques instants, jusqu'à ce que je réussisse à hurler. Sous la surprise, tous deux bondirent du côté opposé du lit. Maxime me vit et paniqua, tandis que Railey regardait la scène, fière d'elle.

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