Chapitre 15

58 8 11
                                    

C'était le grand jour. J'étais certes très nerveuse, mais je me sentais, désormais, à ma place. Oui, je le savais maintenant, c'était ma destinée. Je serais une rebelle en combattant l'impossible par l'imprévisible.

Il était onze heures passées, et ma cérémonie avait lieu dans deux heures. J'étais toujours emmitouflée dans mes draps, habillée d'un pyjama que j'avais trouvé dans l'armoire. Je m'éclipsai nonchalante du lit pour me diriger vers la salle de bain. Rien de mieux qu'une bonne douche pour se réveiller. J'avais passé une superbe nuit, si confortable que je m'en étais voulu de profiter de ce luxe tandis que d'autres en étaient privés.

J'ôtai de mon corps le jogging et le tee-shirt léger qui m'avaient servi de pyjama, pour me retrouver nue. Mes cheveux emmêlés me donnaient l'air d'une sorcière, je me faisais peur à moi-même. Je m'observai dans le miroir. J'avais toujours détesté certaines parties de mon corps, comme mes cuisses, mes hanches ou encore mon ventre. Un frisson de dégoût me parcouru le dos. Je saisis entre mes doigts le surplus de graisse de mes cuisses, avant de le serrer si fort qu'il en devint rouge. Je relâchai mon emprise et pris mon visage entre les mains, que je rinçai d'eau fraîche.

Je regardai mon reflet trouble dans l'eau au creux de mes mains. Prise de rage, je m'éclaboussai avec. Je fis couler l'eau de la douche, avant de m'y retrouver dessous. Je laissai l'eau dévaler le long de ma peau nue et inonder mes cheveux gras. J'attrapai un savon et me frottai le corps avec. J'enduis mes cheveux d'un shampoing, puis d'un après-shampoing. Une fois propre et mes cheveux séchés, je m'enroulai dans une serviette de bain, et me dirigeai vers ma chambre. Une tenue à mon intention était disposée sur un mannequin. Je l'admirai, ne pouvant m'imaginer la porter. Pourtant, je le voulais, elle me plaisait. Je pris une profonde inspiration, et commençai à m'en habiller. Après avoir enfilé des sous-vêtements basiques, je m'attaquai au reste. Je me vêtis d'un pantalon cargo noir qui avait une poche sur le côté. Il me serrait la taille d'une ceinture de cuir noir, dont le surplus pendait dans le vide.

Je me nippai d'un top court noir dont la forme mettait en valeur ma poirtrine. Il était à bretelles épaisses et décolleté. Pour finir, je me couvris d'une veste en jean noir dont les coutures étaient blanches. Celle-ci aussi était courte en longueur, cependant, les manches étaient trop longues pour moi, et me recouvraient les mains. Je supposai que ce détail faisait partie du style que les jumeaux m'avaient attribué. J'avais eu droit la veille à une séance où l'on avait pris mes mesures et ils m'avaient enseigné ce que je devrais faire lors de la cérémonie. Comme chaussures, ils m'avaient choisi des bottines à talons de quatre centimètres de haut et en cuir noir. Une fois ma tenue complète, je ris de mon look. J'avais l'air d'une agente de la mafia. Pourtant, dedans, je me sentais invincible, prête à tous les sacrifices pour terminer ma mission. Quelqu'un frappa à ma porte. Je regardai l'heure. Midi. J'ouvris et me retrouvai face aux jumeaux.

- Coucou Agathe, me lança Brenda d'un ton enjoué et impatient.

- Salut beauté, me dit Bryon avec un clin d'œil.

Je leur souris. Je les aimais bien, ces étranges jumeaux... Brenda s'était lissé son carré d'un blanc-argenté, ce qui encadrait merveilleusement bien son visage. Elle s'était légèrement maquillée, et brillait dans une tenue entièrement blanche. J'avais appris la veille que seul l'initié - soit moi - devait être vêtu de noir, et les membres de l'Infini qui assisstaient à la célébration devaient être tous habillés de blanc. Bryon, quant à lui, n'avait pas touché à ses boucles naturelles et portait un costard et un pantalon lisse blancs. Ils étaient beaux et harmonieux, comme à leur habitude. Tous deux me regardèrent, sidérés. Je souris nerveusement.

- Tu es encore plus belle que je le pensais ! sourit Brenda.

- Je suis complètement d'accord, renchérit son frère.

CondamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant