L'odeur de la viande grillant sur les braises du feu me parvint aux narines. Mon estomac gronda rien qu'en pensant au repas qui m'attendait. Je m'appuyai sur les coudes pour observer le feu qui brûlait à quelques mètres de moi. Dylan retournait régulièrement la viande tandis qu'Harry et Sébastien venaient de partir chercher de nouvelles branches pour le feu. Je rejoignis Dylan près du feu, laissant Iris seule sur le matelas de feuilles.
- Salut, fis-je à Dylan en m'agenouillant à ses côtés.
- Salut, me répondit-il en souriant.
La nuit tombait de plus en plus et les minces couleurs du crépuscule laissèrent place à l'obscurité enivrante de la nuit. Quelques étoiles parsemaient le ciel pour le tacheter de leur clarté.
Harry et Sébastien revinrent avec du bois sous les bras et le déposèrent non loin du feu. Sébastien rajouta une branche au feu pour laisser place à de nouvelles étincelles. Il me salua d'un signe de tête auquel je répondis d'un sourire léger. Je pris le temps de détailler ce nouveau venu avec plus d'intérêt. Il n'était pas très grand et ne possédait pas beaucoup de cheveux. Il avait le teint pâle et quelques rides lui durcissaient le visage, mais son sourire réchauffait le cœur.
- On va pouvoir commencer à dîner, annonça Harry.
Iris se dirigea vers le feu et prit place à mes côtés. Dylan s'assit en face de moi, entouré d'Harry et Sébastien. Harry prit le morceau de viande qui grillait sur un bâton et le découpa à l'aide de ses mains en cinq parts. Je saisis la mienne et commençai à la grignoter. En tant normal, j'aurais été difficile à l'idée de manger une viande d'un animal que nous venions d'abattre mais, dans de telles circonstances, la faim ne laissait place à aucune hésitation.
- Quelle est cette viande ? demanda Iris.
- Crois-moi, tu ne veux pas le savoir, répondit Harry.
Ma petite sœur hocha la tête et continua à manger à pleines dents. Je lui passai une mèche blonde derrière l'oreille avant de m'adresser à elle :
- Iris, je sais que tu n'as pas envie d'en parler, mais c'est important que je le sache. Quand tu étais avec Railey sur le bateau, rien ne t'a paru étrange ?
- Car c'était le bateau du Patriote qui vous a retrouvé grâce à la puce de Railey, renchérit Dylan.
Iris plissa les yeux comme elle avait l'habitude de le faire lorsqu'elle réfléchissait.
- Je ne pense pas... commença-t-elle incertaine.
Quelques secondes passèrent avant qu'elle se redresse et s'écrie :
- Si ! Railey participait régulièrement à des réunions avec les commandants du bateau, sous prétexte qu'ils discutaient du trajet restant.
- Je vois, fis-je en hochant la tête.
- Mais j'ai une question, commença Sébastien. Pourquoi le Patriote n'a-t-il pas enlevé Iris en échange du remède ou autre ?
- Parce qu'il savait pertinemment qu'Éric ne céderait pas, répondit Dylan sans l'ombre d'une hésitation.
- Et ramener Iris avec Railey était signe de confiance, renchérit Harry. Personne n'aurait imaginé la véritable identité de Railey.
- Je suis désolée si je vous ai causé des problèmes, murmura ma petite sœur en baissant la tête.
- Ne dis pas de telles sottises voyons ! ripostai-je. Tu n'as causé de problèmes à personne, je t'assure. Tout est la faute de Railey et du Patriote.
- Agathe a raison, m'appuya Dylan.
Iris acquiesça puis releva les yeux en nous souriant. Elle dégusta sa viande jusqu'au dernier morceau, tandis que mon estomac me jouait des tours. Décidant d'ignorer la petite voix dans ma tête qui me nouait l'estomac, je mangeai ma viande en me délectant des moindres saveurs. Tout le monde avait fini son repas, mais Harry paraissait tracassé. Je lui lançai un regard lourd de sens pour lui faire comprendre que je n'étais pas dupe et que je voyais bien que quelque chose n'allait pas. Il soupira en comprenant qu'il ne pouvait pas me cacher ce qui le tracassait, et se résolut à prendre la parole.
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Condamnés
Science FictionÉté 3104, la Terre que nous connaissons aujourd'hui n'est plus qu'un lointain souvenir. La Terre est divisée en deux factions. D'une part, le Patriote - gouvernement sans pitié mené par son intransigeante présidente - n'a qu'une idée en tête : prend...