Tout à l'intérieur était plongé dans l'obscurité. Je tâtonnai à petits pas les murs qui m'entouraient dans l'espoir d'y trouver un interrupteur. Rien. Je soupirai. Je caressai du bout des doigts les parois. Elles étaient plus propres que ce que j'aurais imaginé. A mon étonnement, l'air ambiant était plutôt doux. Mes mains s'attardaient sur quelques meubles sombres lorsqu'elles rencontrèrent plusieurs cierges. J'eus une idée.
- Quelqu'un fume ?
Même à travers l'obscurité, je devinai le visage surpris de Maxime.
- Oui, moi, répondit une voix.
- Tu peux me passer ton briquet s'il te plaît, demandai-je en tendant la main.
- Tiens, répondit Railey en me le déposant au creux de ma paume.
J'étais plutôt ébahie par son geste. Elle n'avait pas bronché, ou fait une quelconque remarque sur moi.
- Merci, la gratifiai-je sincèrement.
Je fis tourner la roulette du briquet plusieurs fois, sans résultat. Ce dernier avait dû être mouillé et ne devait alors pas très bien fonctionner. Au bout de quelques minutes de patience supplémentaires, une flamme timide surgit. J'allumai les cierges – qui s'avéraient être des chandelles – et les disposai aux quatre coins du bunker. La lumière inondait les recoins qui m'avaient paru obscurs. Je pris le temps de réellement examiner ce bunker. Il était assez petit. Nous y avions abouti par une trappe par laquelle nous étions descendus. A la droite de celle-ci se trouvaient un petit réfrigérateur et une table accompagnée de chaises; à la gauche, deux grands lits. Un peu plus loin, la pièce se terminait sur un canapé autour duquel demeurait un tabouret avec une radio posée dessus. Les murs et le sol étaient faits d'acier et de roche. Ce bunker avait dû prendre des années entières à être construit. Il était enseveli sous la terre, ce qui le rendait encore plus dur à trouver.
Je déballai nos réserves de nourriture pour les placer dans le réfrigérateur. Il n'y avait pas beaucoup de place, aussi priorisai-je les aliments à maintenir au frais. Je rangeai également nos gourdes dedans lorsque le bunker trembla. Des pas couraient par-dessus. Je sentis mon pouls battre à tout rompre, j'appréhendais le pire. Allaient-ils s'arrêter ? Allaient-ils découvrir la trappe ? Je fis signe à mes amis de ne pas faire de bruit. Tous n'étaient pas rassurés non plus. Une main se glissa dans la mienne. Iris. Je lui serrai les doigts, tachant de me faire réconfortante. Les bruits se faisaient de moins en moins prononcés, jusqu'à totalement s'arrêter. Je risquai un coup d'œil par la trappe pour m'assurer de leur absence. Plus personne. Je refermai la trappe à clef et rejoignis mes amis.
- C'est bon, il n'y a plus personne, assurai-je.
- C'est quand même très étrange que, dès qu'on aille à un endroit, les clones sont de la fête. Et pourquoi sont-ils venus dans cette direction ? Il y avait bien d'autres possibilités, avança Harry.
Arthur se contenta d'hocher la tête tandis que Maxime, Railey et moi débattions dessus. Nul ne pouvait nier que la présence des clones sur nos pas à chaque fois était étrange. Il se faisait tard et nous n'avions pas diné. A vrai dire, personne n'avait faim ou la force de manger, si bien que tout le monde se décida à aller se coucher. Railey décréta sans attendre l'opinion des autres qu'elle dormirait sur le canapé, occupant une place à elle seule. Arthur, qui ne semblait pas parmi nous, m'assura qu'il souhaitait dormir seul et qu'il allait s'installer sur le tapis. J'étais en train de protester lorsqu'Harry nous rappela que, dans tous les cas, quelqu'un devrait dormir par terre. « Autant que ce soit un volontaire ! Je me dévoue ! » m'avait affirmé Arthur. Je lui avais accordé, à contre cœur, sa demande. Harry, quant à lui, s'était gentiment proposé de dormir au côté d'Iris. Maxime et moi occupions donc le deuxième lit.
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Condamnés
FantascienzaÉté 3104, la Terre que nous connaissons aujourd'hui n'est plus qu'un lointain souvenir. La Terre est divisée en deux factions. D'une part, le Patriote - gouvernement sans pitié mené par son intransigeante présidente - n'a qu'une idée en tête : prend...