Condamnés

Chapitre 25

Je n’avais pas pu continuer ma conversation avec mon père, j’avais été trop déboussolée. Dylan me rejoignit et me passa une main à la taille. Mon père nous regarda avec un grand sourire et annonça :
- Je dois préparer le sérum avec les nouveaux ingrédients que m’ont apportés les membres de l’Infini. En attendant, j’aurais besoin que certains d’entre-vous aillent cueillir des fruits avec les membres de l’Infini. Je suis navré de vous imposer ça mais j’ai envoyé la plupart de mes hommes te chercher, Agathe, alors il n’y a pas assez de personnes pour la cueillette !
- D’ailleurs, quand reviendront-ils ? demandai-je.
Je voulais à tout prix revoir Brenda et Bryon, pour leur expliquer pourquoi j’étais partie entre autres.
- Pas dans très longtemps, garantit mon père, mais je ne souhaite pas prendre le risque de leur parler par radio de peur que le Patriote capte le signal et remonte notre trace.
- Je suis partante pour la cueillette ! s’exclama Iris.
- Merci ma belle ! répondit mon père en lui adressant un regard plein d’étoiles.
- Je viens avec toi, Iris ! clama Railey.
- Merci beaucoup Railey ! la remercia mon père.
- Je vais rester ici avec Agathe, fit Dylan en resserrant notre étreinte.
- D’accord, bonne idée ! Je serai dans mon laboratoire en train de faire le sérum, conclut mon père.
Nous nous saluâmes tous et ma petite sœur et Railey partirent avec les cinq membres de l’Infini qu’ils restaient, y compris Stevenson. Je demeurais donc dans ce souterrain avec mon père et Dylan. Mon père commença à s’éloigner de nous pour se rendre dans son laboratoire lorsque Dylan me serra la main.
- C’est le moment ou jamais, Agathe, me chuchota-t-il en m’invitant des yeux à interpeller mon père.
Je hochai la tête, je ne pouvais plus fuir la vérité. Il était temps pour moi d’obtenir réponses à mes questions.
- Papa ! lançai-je.
- Oui, Agathe ? fit mon père en se retournant pour me regarder.
- J’ai besoin qu’on parle, papa.
- Ça ne peut pas attendre, ma puce ? Je dois concevoir le fameux sérum, et le plus tôt sera le mieux !

Je me mordis la lèvre. Bien sûr que ce que j’avais à dire était moins important, que j’étais moi-même moins importante… Captant mon hésitation, Dylan répondit à ma place.
- Non, Éric, ça ne peut pas attendre.
- Bon, eh bien… bégaya mon père, pris au dépourvus. Dans ce cas… J’arrive, Agathe, laisse-moi juste le temps de ranger quelques fioles.

Sur ce, il partit en se grattant les cheveux, comme il avait toujours eu l’habitude de le faire lorsque quelque chose le contrariait.
- Merci Dylan, fis-je en le fixant droit dans les yeux.
- Je t’en prie, princesse.
Son regard sombre comme le chaos laissa paraître une flamme qui les illumina. Mon père revint et me sourit en m’indiquant deux chaises qui trônaient dans un coin de la pièce.
- Je vais vous laisser, dit Dylan en relâchant son emprise sur ma taille.

Il s’éclipsa dans une autre pièce en m’adressant un dernier regard, rempli de ces étoiles que j’aimaient tant admirer.
- Donc, Dylan et toi… commença mon père en se coupant pour laisser la suite sous-entendue.
- Je crois bien que oui, souris-je.
- Tu l’aimes ?

C’était difficile pour moi d’écouter mes sentiments et de me persuader de l’amour que j’éprouvais pour Dylan, mais je le savais, je l’aimais. Je secouai la tête, il ne fallait pas que je me distraie.
- Là n’est pas le sujet, répliquai-je en fixant mon père droit dans les yeux.
- Je t’écoute Agathe.
Je soufflai un bon coup, puis me lançai.
- J’ai entendu ta conversation avec Stevenson, nous l’avons tous fait. Je veux savoir ce dont tu parlais au sujet de maman.

Il soupira et se prit la tête dans les mains.
- Papa, insistai-je les larmes aux yeux, j’ai le droit de savoir. J’ai besoin de savoir !
- Je savais que ce moment viendrait, se lamenta mon père.
- Je suis prête.
- Tu ne comprendras pas, Agathe…

Je détachai de mon cou le pendentif de ma mère et en sortis le mot. Je le tendis à mon père qui le saisit et le parcourut du regard.
- Je suis prête, répétai-je.