Chapitre 26

22 6 1
                                    

Fuir. Je m'y étais désormais habituée, mais la peur qui faisait pression sur mes entrailles, elle, se renouvelait à chaque fois. J'avais toujours été terrifié lors des jeux auxquels je participais étant enfant lorsque j'étais celle poursuivie. Poursuivre les autres, même si je ne réussissais pas souvent, m'apportait un sentiment de sécurité. Mais si le choix entre poursuivre et être celle poursuivie se résumait à être méchant ou gentil, mon choix était vite fait. Alors j'étais condamnée à être terrifiée dès qu'il me fallait fuir et que j'étais poursuivie.

C'était pour cela que j'étais terrifiée.

***

Les branches m'écorchaient les jambes tandis que mon cœur battait la chamade. Je respirais difficilement et mes pieds me faisaient souffrir. Je courais le plus rapidement possible, m'efforçant de ne pas ralentir le pas. Des larmes brouillaient ma vision et m'empêchaient de voir distinctement où j'allais. Je trébuchai de nombreuses fois mais, sous l'effet de l'adrénaline, je me remettais toujours sur mes pieds sans même m'en rendre compte.

***

Une heure plus tôt

Je tremblais, de peur et d'anxiété. Iris s'affolait dans mes bras. Railey s'étendait inerte devant nous, noyée dans une flaque de sang. J'étais pétrifiée, bouger n'était plus dans mes capacités. Ma petite sœur gémissait contre mon cœur, ses larmes se mêlant aux miennes.

« Il est déjà trop tard...» Mais trop tard pour quoi, qu'allait-il se passer ?

Mon père fit signe à ses hommes de nettoyer le corps sans vie qui gisait devant nos yeux, tandis que Dylan posa une main réconfortante sur mon épaule.

- Il faut fuir, annonça mon père. Les clones ne vont pas tarder à venir.

- Les... les clones ? pleura Iris.

- Oui ma puce, lui murmurai-je à l'oreille. Mais je te promets que tout va bien se passer.

- Voilà pourquoi les clones avaient toujours une longueur d'avance sur nous, Railey les prévenait de notre emplacement, fit Harry en s'adressant à moi.

Je hochai la tête, jusqu'à ce qu'une pensée m'interpelle.

- Mais comment Railey les prévenait-elle ?

- Eh bien... Je ne sais pas trop, avoua à regret Harry.

- Moi je sais, coupa mon père qui avait suivi la conversation. Venez voir, nous pria-t-il.

Je me dirigeai avec Dylan et Harry vers le corps inerte de Railey que nous désignait mon père. Il entailla la peau fine de son bras à l'aide d'un couteau, ce qui me fit détourner les yeux. Je me mordis la lèvre et me plaquai une main contre la bouche pour m'empêcher de faire du bruit.

- Là, murmura mon père. Regardez, nous intima-t-il.

Je tournai le regard dans la direction indiquée à contre cœur, et fus prise d'une nausée. Je dû me faire violence pour ne pas vomir devant la macabre scène qui s'offrait à moi. Le bras de Railey avait été disséqué et mon père tenait dans sa paume protégée d'un gant chirurgical un appareil microscopique.

- Qu'est-ce ? demanda Harry.

- Une minuscule puce capable de traquer n'importe qui, n'importe où, répondit mon père.

- Tu es en train de dire que Railey avait une puce dans le bras ? lançai-je, frappée par la vérité.

- Tout à fait.

- Ce qui signifie que le Patriote nous traque depuis tout ce temps... conclus-je.

Mon père donna un vulgaire coup de pied dans la puce afin de la détruire.

CondamnésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant