Le dîner s'était déroulé dans une ambiance plutôt silencieuse. Railey avait pris sa portion et s'en était allée dans sa chambre sans m'adresser un regard. Iris avait semblé me faire la tête, peut-être n'avait-elle pas appréciée mon comportement lors du déjeuner. Arthur, lui, avait paru jovial, quant à Harry, il n'avait pas parlé sauf pour répondre par « oui », « non » ou « je ne sais pas ». Maxime n'était pas venu. Il avait préféré sauter le repas en faisant mine de ne pas avoir faim. D'une certaine manière, je m'en étais sentie responsable. J'étais dans ma chambre avec Iris; elle était allongée sous sa couette.
- Qu'est-ce qu'il ne va pas ? lui demandai-je.
- Rien, répondit-elle.
- Ne me mens pas, continuai-je.
- Maxime et toi... commença-t-elle d'une voix incertaine.
Je compris et ne dis rien.
- Vous n'êtes plus ensemble hein ? ajouta-t-elle.
- C'est compliqué Iris.
- C'est toujours compliqué avec toi de toute façon...
Mon cœur se serra à la suite de ses paroles, tandis que les larmes me montèrent aux yeux. Etais-je si compliquée ? Je ne voulais pas la blesser, mais je ne souhaitais pas répondre non plus. Je quittai la chambre en la laissant seule. Il était vingt-et-une heures trente-trois. Je montai sur le pont, Maxime était là. Il me regarda arriver et me sourit d'un air triste. Je ne dis rien, ne voulant pas entamer la conversation.
- Je voulais que tu saches que... Railey et moi...
Je respirai profondément en chassant mes larmes.
- Je sais. C'était une erreur, tu ne le referas plus et tu es désolé, avançai-je d'une voix brisée.
- Pas totalement, renchérit-il d'un ton hésitant.
Je ne répondis pas, le laissant parler. Je n'osais pas l'interrompre de peur que ma voix ne me trahisse. Mes cheveux détachés cachaient en partie mon visage ce qui me laissa espérer qu'il ne remarqua pas mes larmes.
- J'étais consentant, elle avait raison sur ce point.
Mon cœur se fendit en deux. Je l'avais vu de mes propres yeux, bien sûr, mais lui entendre dire... Je tentai en vain de reprendre un souffle normal. Malheureusement, mes émotions m'échappèrent lâchement et je laissai échapper un sanglot.
- Pourquoi me dis-tu ça ? réussi-je à articuler nettement.
- Je ne sais pas, j'en avais besoin. Je l'ai laissée m'embrasser, et c'est bien mon plus cruel regret.
Je hochai la tête avec peine. Il quitta le pont d'un pas lent et incertain. Je m'effondrai sur le pont, en pleurant à pleins poumons. Pourquoi ? Pourquoi ! J'étais déchirée. Petit à petit, tout m'était volé. Tout. Je m'autorisai à boire un peu afin d'évacuer tout ce que je ressentais. Je n'avais même plus la force d'écrire. Je me dirigeai vers notre stock, restreint, d'alcool et attrapai une bouteille de champagne qui avait servi à désinfecter Maxime. J'en bus une gorgée, foudroyante. Elle me fit l'effet d'une puissante raclée. J'en bus une deuxième, puis une troisième. Bientôt, j'avais descendu toute la bouteille. Je le regrettai aussitôt. Je n'étais plus entièrement maître de mes idées, elles se brouillaient progressivement. Je remis la bouteille, vide, dans le pot en prenant sur moi pour ne pas la lâcher. Je n'avais jamais autant bu, ce n'était vraiment pas dans mes habitudes. Je tentai de me contrôler sans grand succès. Je m'assis et pleurai en pensant à Maxime. L'alcool n'avait pas totalement aidé, je ne pouvais juste plus réfléchir posément. J'entendis des pas approcher. J'essuyai vivement mes larmes et me raclai la gorge. Je me remise debout et fis mine d'observer la mer. Quelqu'un se posta à mes côtés. Harry.
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Condamnés
Ciencia FicciónÉté 3104, la Terre que nous connaissons aujourd'hui n'est plus qu'un lointain souvenir. La Terre est divisée en deux factions. D'une part, le Patriote - gouvernement sans pitié mené par son intransigeante présidente - n'a qu'une idée en tête : prend...