Chap 27

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CHAPITRE XXVII

Sans réfléchir, je me précipite vers ma copine qui vient de s'écraser lamentablement contre le sol du club. Mais c'est avec l'un de ses regards les plus noirs qu'elle m'accueille. À croire que son ressenti contre moi est plus grand que sa douleur.

- Amo, ça va ?

- Qu'est-ce que tu fous là ? Me demande-t-elle en se levant avec peine.

- À ton avis ? Tu es sûre que ça va ? Tu boîtes là...

- Vingt quatre heures ne m'ont pas suffi pour apprendre à gérer mes humeurs. Il serait donc mieux que tu t'en ailles avant que je ne déverse ma colère sur toi injustement, me conseille-t-elle en prenant son sac pour se diriger vers la porte.

- Tu ne fais que ça, dernièrement, alors... Je suis venu te chercher et je ne rentrerai pas sans toi. Qu'est-ce qui ne va pas ?

Elle ne me répond pas et continue d'avancer. Je lui prends le bras pour l'empêcher d'aller plus loin, mais elle n'ose pas me regarder et garde la tête tournée de l'autre côté alors que je la tiens par la taille.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Regarde-moi, je demande sans qu'elle ne réagisse. Écoute, je sais que j'ai été dur avec toi hier, mais j'en avais vraiment par dessus la tête de ton comportement. J'étais en colère, Amo. Tu devrais le comprendre, puisque ça t'arrive tout le temps dernièrement... Tout ça à cause de ce fichu concours.

Elle pose enfin ses petits yeux tous rouges sur moi, visiblement très contrariée.

- Ce fichu concours, tu dis ?! S'indigne-t-elle alors que je réalise que j'aurais dû me taire. Lâche-moi ! C'est à croire que tout le monde est contre moi. Pardonnez-moi d'avoir des rêves...

- Non, ce n'est pas ça... Je ne t'ai jamais crié dessus, alors je te prierais de faire pareil. Tu crois sérieusement que tout le monde se ligue contre toi ? Que tous tes proches qui se sont réjouis pour ta sélection cherchent à te mettre des bâtons dans les roues maintenant ? Tu ne comprends pas que si tout le monde parle, c'est parce que c'est sérieux ? Tu exagères un peu, je trouve.

- Je ne le fais pas exprès.

- Je le sais. C'est l'excuse qui m'a permis d'être patient avec toi ces dernières semaines, mais hier, c'était de trop. Tu ne peux pas me le reprocher. Aie au moins la décence d'admettre que tu te comportes mal.

Elle passe une main nerveuse sur son visage.

- Je suis désolée, me dit-elle si bas que je l'entends à peine.

- Ces trois mots sont déjà comme un refrain. Tu les dis à tout bout de champ sans vraiment changer quoique ce soit. Je ne sais même pas si tu les penses réellement.

- Je sais que j'ai fait n'importe quoi ces jours-ci. Mais je te jure que ce n'était pas volontaire. J'étais tellement stressée et voir tout le monde me faire des reproches me donnait l'impression que tous étaient contre moi, m'explique-t-elle avec la voix étranglée, les larmes aux coins des yeux alors que mes bras passent autour de sa taille fine. Je sais que ce n'est pas le cas mais... J'avais l'habitude que toi tu arrivais à me supporter et me rassurer, du coup j'ai été brisée quand tu as réduit mes projets à une bêtise. Mais comme tu l'as dit je n'ai pas le droit de t'en vouloir après tout ce que tu as dû encaisser. Je suis sincèrement désolée.

Après l'avoir réligieusement écoutée, je garde le silence et l'observe essuyer de la main, les larmes qui trempent déjà ses joues. Puis je souris et l'embrasse délicatement sur le front.

- Tu vois que tu es plus mignonne quand tu ne cries pas.

Elle sourit faiblement.

- Moi aussi je suis désolé, Princesse. Je n'aurais pas dû te dire toutes ces bêtises. Je sais à quel point ce concours compte pour toi. Et je ne veux pas que tu t'éloignes, je suis prêt à supporter tes sauts d'humeur pendant deux jours encore si ça peut t'aider, j'affirme en souriant.

Black and WhiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant