Chap 8

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CHAPITRE 8

- Si tu voyais ta tête ! Se moque Lily en continuant son chemin tandis que je reste sur place.

Sans vouloir me vanter, je sais que je suis bel homme. Non, je crois que je vais me vanter... Je suis beau, charismatique et aimable, il y a de quoi faire tomber les filles.

Très drôle. Bel homme hein ?

Honnêtement je n'en sais rien. Mais toujours est-il qu'aucune fille ne m'a jamais dit que je lui plaisait. C'est déjà rare de voir des filles qui osent faire le premier pas, donc ça fait toujours plaisir à entendre j'imagine. Du coup le fait que Lily me dise une telle chose m'a certes surpris mais j'étais flatté. Oui, il y a de quoi ! Lily est une très belle fille. Cependant, elle ne m'intéresse pas de cette façon. Et ça me gène donc de trouver les mots pour le lui dire clairement et poliment...

- Lily...

- Allez avance, me dit-elle en souriant, ce qui me laisse croire que ce n'était qu'une blague.

Je me remets donc à marcher jusqu'à son niveau en silence. Nous continuons à savourer nos glaces dans ce même silence, jusqu'à ce qu'elle ne le rompe à nouveau.

- J'étais sérieuse.

- Lily ! M'exclamé-je.

- Quoi ?! Fait-elle en riant. T'as déjà une copine ?

- Non mais... Je ne te vois pas du tout comme ça.

Cette phrase m'a arraché un sourire triste et résigné en pensant à ma discussion de ce matin avec Jessy. Elle m'a tenu exactement les mêmes propos.
Je ne te vois pas comme ça... Pourquoi ? Pourquoi est-ce si difficile que la personne qu'on aime nous aime en retour ? Pourquoi est-ce qu'on ne s'intéresse pas à la personne qui s'intéresse à nous au profit de quelqu'un qui ne nous calcule pas ? C'est trop compliqué...

.

Il devait déjà être 16 heures passées lorsque je suis rentré à la maison. La journée s'était plutôt bien passée en compagnie de Lily malgré ses multiples blagues. C'est en souriant que je poussais la porte de l'appartement pour m'y engouffrer. Le spectacle qui m'y attendais était sans pareille...
Il y avait des ouvriers qui travaillaient ou plutôt, qui mettaient le salon sans dessus dessous sous les ordres de la mère de Chris. Elle ne m'a pas entendu entrer, du moins je crois, vu qu'elle ne m'a pas jeté un seul regard. Je reste là à les observer pendant quelques minutes pour essayer de comprendre ce qu'il se passe.

Ils sont en train de diviser le salon...

Ils divisent le salon !

Ils divisent le salon !

Plus je le réalise, plus ça m'amuse ! Elle en est à ce stade ? Je ne m'offusque point, bien au contraire, je trouve cette manœuvre totalement ridicule. Stupide à la limite... Elle a quel âge à la fin ? Je la trouve plus immature que son fils. Mais bon, si elle pourra être apaisée en imaginant que de cette façon, son fils ne sera pas contaminé par mes pseudos microbes, je ne peux pas lui en vouloir. Faudrait pas que mes gènes de singe aient plus d'impact sur lui...
De plus, cette initiative m'arrange bien plus qu'elle ne l'imagine. Ainsi je n'aurais pas à supporter le bazar de Chris, si jamais il respecte les limites fixées par sa génitrice.

Je me décide à avancer.

Je m'avance vers l'un des gars qui séparent les fauteuils pour essayer de l'aider à porter un canapé jusqu'à l'autre bout du salon mais surtout pour montrer à la mère de mon colocataire que cette manœuvre ne m'affecte le moins du monde. À peine je pose mes mains sur le fauteuil qu'elle gronde :

Black and WhiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant