ÉPILOGUE
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DANIEL MBAMI
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<< Ce n'est pas faux de dire que le temps guérit toutes les blessures, au niveau physique la guérison commence instantanément et c'est notre corps qui fait le travail. Mais lorsqu'il s'agit des relations humaines certaines blessures se cicatrisent en une journée d'autres restent vives pendant toute notre vie. Parfois nous devons nous guérir nous même et parfois notre vraie tâche c'est de guérir les autres. >>
( Kyle XY - Personnage inconnu )
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- Amo, essaie de redresser cette nappe s'il te plaît. Tout le monde en place, elle arrive.
Chacun de nous choisit un coin du salon des Brown pour s'y réfugier. Il est déjà 18 heures passées. Les lumières éteintes, nous attendons Jessy. Elle est sensée revenir de sa rééducation avec son père. Mais ce qu'elle ne sait pas, c'est qu'il y a une grosse surprise qui l'attend. En effet, aujourd'hui nous célébrons son vingt-et-unième anniversaire. Elle se dit que nous avons tous oublié, étant donné que nous avons fait le maximum pour l'éviter toute cette journée. Nous étions très occupés à préparer cette petite fête. Même si elle avait dit ne pas vouloir de fête, car n'ayant pas le cœur à ça, nous ses proches avons jugé qu'elle en avait grandement besoin.
Il faut dire que cette année n'était pas des plus faciles pour elle.
Oui, ça fait plus d'un an qu'elle se démerde pour s'adapter à cette vie d'handicapée, dans ce fauteuil roulant. Il n'a pas été facile pour elle d'accepter cette situation. Elle a été dépressive pendant des mois avant de se mettre à la rééducation. Elle en a bavé. Entre ses crises de nerfs et sa rancune constante contre son ex-copain, elle n'a pas eu le temps de profiter réellement de cette deuxième chance que la vie lui a offerte. Mais nous sommes là pour ça. Nous sommes là pour lui rappeler qu'elle n'est pas seule, qu'elle est une personne spéciale, que son handicap n'enlève rien à sa personne, forte et aimable. Nous sommes là pour lui témoigner notre amour et notre soutien inconditionnel.Mon regard balaie la pièce sombre une dernière fois, pour vérifier que tout est okay. Tout le monde est là, à sa place. Mon patron, sa femme et leurs filles, ma copine et son petit frère, l'épouse de M. Brown, le petit frère de Chris, Jenny et son nouveau petit-ami et moi. Une belle petite famille quoi.
La porte s'ouvre. M. Brown entre en poussant sa fille dans son fauteuil roulant. Ils discutent et rient. Elle tient un paquet de chips qu'elle déguste.
Son père ayant déjà connaissance de notre plan, appuie sur l'interrupteur pour éclairer la pièce.
- SURPRISE !!! Crions-nous tous en quittant nos cachettes, tout en faisant voler les confettis.
Réellement surprise, elle avale de travers et manque de s'étouffer.
- JOYEUX ANNIVERSAIRE !!!
En se remettant de la surprise, elle rit légèrement puis se met à pleurer, les mains sur son visage. Nous la laissons se remettre de ses émotions, alors qu'on lui passe un mouchoir.
- Mais... mais... vous n'aurez pas dû, dit-elle en regardant autour d'elle, cette décoration chaleureuse, et ses couverts sur la grande table de leur salon, ainsi que les personnes qui l'entoure.
Elle est toujours aussi émue, alors que nous l'embrassons chacun à tour de rôle pour lui souhaiter à nouveau un "joyeux anniversaire".
- Merci... merci... Vous êtes formidables. Merci.
Nous passons tous un agréable moment ensemble. Commentaires, plaisanteries, taquineries, rires et joie. Tout est réuni pour une ambiance chaleureuse.
Après avoir partagé ce délicieux repas en famille, chacun s'installe dans un coin ou un autre pour discuter avec tel ou tel. Jessy est avec les petits frères de Davis et Maake, et rit de bon cœur à leurs blagues. Je suis content de voir qu'elle se détend, qu'elle s'amuse. Son père discute à la terrasse avec mon patron, des verres à la main. Leurs épouses également échangent dans un coin. Jenny lasse son copain avec les jumelles et nous suit à la cuisine avec le reste de la vaisselle.

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Black and White
Genel KurguC'est assez difficile de rester indifférent face au racisme lorsque ton coloc en est un adepte... Sera-t-il facile de vivre avec lui ? De le supporter ? Ou vas-tu finir par l'apprécier malgré tous ses coups-bas ??? On n'est jamais mieux que chez soi...