CHAPITRE XXXII
J'ai horreur du mensonge...
Je me dirige à nouveau vers ma penderie et prends au hasard un pull-over que j'enfile au dessus de mon débardeur et du pantalon que je porte.
- Où est-ce que tu vas ?
- J'ai besoin d'être un peu seul, dis-je en ramassant mes clés, mes écouteurs et mon téléphone sur la table de ma chambre.
- Alors, j'y vais moi. Je te laisse seul, me propose la métisse en essayant ses joues trempées de larmes.
- Non, j'ai besoin de marcher. Reste là si tu veux. Ton père est sorti de bonne heure et ta mère sait que t'es ici.
Elle s'assoie au pied du lit, la tête entre les mains et se remet à pleurer. Ça me fait de la peine de la voir comme ça. Mais si je ne suis pas dur avec elle, j'ai peur qu'elle simplifie la situation actuelle alors que pour moi c'est sérieux, c'est grave. Si notre relation est fondée sur les mensonges, on n'ira nulle part. Même si ça me fait mal de l'admettre, elle a perdu la confiance que j'avais en elle. Et ça n'a pas de sens d'être en couple si on ne peut pas se faire confiance l'un à l'autre, si on doit toujours se méfier, craindre, douter...
- Tu sais que je n'aime pas te voir pleurer, je déclare en la regardant, la main sur le poignet de la porte.
Elle lève la tête vers moi.
- En plus, ça n'arrangera pas la situation. Je vais parler à Greg, conclue-je avant de quitter la pièce sans attendre sa réponse.
Dehors, j'envoie énième un message à mon ami qui bien-sûr ne me répond pas. Je décide d'appeler... Et évidemment, ça tombe sur le répondeur !
- Salut Greg. J'espère que tu vas bien. Je ne sais pas si tu le fais exprès mais tu ignores tous mes messages et appels. Je sais qu'après ce qui s'est passé hier, rien ne sera plus pareil. Mais j'ai vraiment besoin de discuter avec toi. J'ai été tout aussi surpris, mais le fait de s'éviter n'arrangera rien. Alors si tu as un peu de temps à m'accorder, j'aimerais qu'on se voie aujourd'hui. Si tu écoutes ce message et que tu es partant, donne-moi juste une heure et un lieu. À toute.
Dans quoi je me suis fourré ?
J'aurais vraiment dû me concentrer sur mes études et l'argent. Ça m'aurait évité tous ces problèmes dès le départ.
C'est juste... incroyable, en fait.
Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? Pourquoi ? Je ne sais même pas quoi faire là... Et même si j'arrive à discuter avec mon ami, je ne sais même pas ce que je lui dirais. Je ne sais pas. Parce que rien ne pourra soigner son cœur meurtri. Mais je n'y suis pour rien, tout de même...
Enfin bref. Il faut que je résolve tout ça aujourd'hui, parce que dès mardi, j'ai des examens qui m'attendent. Et je n'ai pas passé des semaines à les préparer pour relâcher et m'embrouiller si proche du but. Alors, il faut que tout ça cesse.C'est tout las que j'entre dans le premier cafétéria qui se présente sur mon chemin. On dit chez nous que c'est le ventre qui porte la tête. Alors si je veux bien gérer tout ça, il faut que je prenne un petit déjeuner conséquent.
Après avoir rattrapé mon petit déjeuner de ce matin, je quitte l'établissement à 11h13 précises en me demandant ce que je pourrais bien faire de ma journée.
Croyez-moi, je me pose cette question presque tous les dimanches, étant donné que c'est mon seul vrai jour de repos. Mais d'habitude Lily a la réponse. Elle me sort souvent de ces programmes farfelus et la journée devient moins ennuyante. De toutes façons, on ne s'ennuie jamais avec elle.
Normalement à cette heure, nous devrions tous être à l'église, mais ça fait deux semaines que je n'y vais pas. Je ne saurais vous dire pourquoi. Mais bon... Je ferai l'effort d'y retourner la semaine prochaine.
Pour l'instant, je me contenterais bien de passer mes examens. Alors, je fais demi-tour et rentre à la maison. Lily n'est pas dans ma chambre, c'est tant mieux. Je récupère vite fait quelques cahiers et documents et les fourre dans mon sac à dos avant de refermer derrière moi. Je prends un taxi pour la boutique où je travaille. Vu qu'on n'ouvre pas aujourd'hui, j'espère y trouver le calme dont j'ai besoin pour réviser, étant donné qu'à la maison c'est quasi impossible. Je m'enferme à l'intérieur et m'installe derrière le bureau d'où je sors mon PC oublié la veille. Mon téléphone sous silence, une bouteille d'eau à portée de mains, le stress constant, mes cours et exercices à côté... C'est bon, je peux me concentrer.
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Black and White
General FictionC'est assez difficile de rester indifférent face au racisme lorsque ton coloc en est un adepte... Sera-t-il facile de vivre avec lui ? De le supporter ? Ou vas-tu finir par l'apprécier malgré tous ses coups-bas ??? On n'est jamais mieux que chez soi...