Chap 38

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CHAPITRE XXXVIII



- Je n'ai jamais dit que j'allais tenter quoique ce soit avec elle.

Ça sonne tellement faux en plus. J'ai juste la rage. En ce moment précis, j'ai seulement envie de le frapper, rien qu'en imaginant tout ce qu'il peut faire avec elle en mon absence. Je sais que c'est mon pote et jusqu'ici, je pensais le connaître assez, connaître ses limites, mais là, je pense juste à ma soeur. Miranda est assez naïve et lui, il a l'art de profiter des femmes alors ce serait facile. Mais merde. Qu'est-ce qu'il me fait ? Ça ne peut pas être vrai. C'est mon ami. Mon meilleur ami.

- Tu y as intérêt, rétorqué-je en regardant ma copine qui me fait signe de me calmer, mais c'est impossible.

Jamais je n'aurais imaginé qu'un truc pareil m'arriverait.

- Mais Boris, qu'est-ce que tu me fais là ? Toutes les filles que tu as collectionnées ne te suffisent pas ? Il faut vraiment que tu rajoutes ma soeur à cette longue liste de trophées ou de coeurs brisés ? Mais tu es malade.

- Si ça ne dépendait que de moi, jamais on n'en serait arrivé là. Ce n'est pas de ma faute, Daniel.

- Et c'est de la faute de qui ? Demandé-je, sans qu'il ne puisse me répondre. Bien-sûr que c'est de ta faute. Tu as si bien développé ces gènes de Don Juan dont tu as hérités, que draguer fait partie de ton sang maintenant. Tu ne peux pas t'empêcher de coucher avec tout ce qui porte une jupe.

- Tu exagères déjà. Et je n'aime pas ça.

- Toi aussi tu exagères en parlant de ma soeur comme une énième cible. Je suis désolé, mais ne me demande pas de sauter de joie quand tu viens comme une fleur me dire que ma petite soeur te plaît. Et ce n'est pas en me disant que tu vas arrêter tes conneries, que ça changera les choses.

- Écoute bien Mbami. Rien ne m'obligeait à t'appeler. Si je voulais profiter de ta sœur, je n'allais pas te prévenir. Si je le fais, c'est parce que je te considère, que je considère notre amitié. Même si je sais que mes sentiments sont malsains, je ne peux pas accepter que tu me parles ainsi. Donc quand tu seras calmé, on en reparlera.

Et il raccroche. Il raccroche. Je lâche un juron en lançant mon portable sur le lit, duquel la métisse s'est déjà levée. Elle vient vers moi alors que j'essaie encore de réaliser ce qui vient de se passer. Non. C'est incroyable.

- Tu ne trouves pas que tu as été un peu trop dur avec lui ? Me demande-t-elle.

Je la regarde, le visage si serré qu'elle en prend peur. Je n'ai vraiment pas besoin qu'on me fasse la morale actuellement. Je voudrais juste être au Cameroun maintenant. Juste ça. Pour être sûr que la situation ne m'échappe pas.

- Tu sais quelque chose peut-être ? Parce qu'apparemment t'as tout compris, mot pour mot, sans besoin de traduction. Miranda t'a dit quelque chose ?

- Non... non. Je dis juste que tu as été trop dur avec ton ami. C'est ton meilleur ami après tout. Tu es sensé...

- Et il n'est pas sensé me faire ce genre de coup-bas, dis-je en m'asseyant. Je peux voir ton téléphone s'il te plaît ?

Elle me regarde, sans me comprendre.

- Je veux juste vérifier un truc, avec Miranda.

Elle lâche un léger soupir.

- Bon, si tu veux tout savoir, nous avons un peu discuté avant de planifier cette farce contre toi, me dit-elle, captant ainsi toute mon attention. Elle m'a dit qu'elle avait déjà remarqué le changement de comportement de ton ami. Qu'il était devenu un peu plus présent et attentionnée avec elle. Mais bon, elle se disait que c'était par rapport à son deuil. Et même si elle avait été sûre que... tu vois. Elle n'aurait pas pu t'en parler pour éviter de causer des problèmes entre vous. Je ne pouvais p...

Black and WhiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant