Elle n'aimait pas les Hommes. Yuna Hiruma haïssait la race humaine du plus profond de son être. Dès son plus jeune âge, elle avait été confrontée à la perfidie de la gent masculine, les abhorrant eux uniquement dans un premier temps. Mais elle avait par la suite compris que les femmes n'étaient pas en reste, et avait fini par englober l'espèce humaine dans son entièreté. Elle détestait les Hommes mais avait pourtant fait le choix paradoxal de ne consacrer sa vie qu'à les sauver.
Yuna tentait de se frayer un chemin parmi l'amas d'étudiants qui campait devant la porte de l'amphithéâtre. Quand enfin elle parvint à entrer dans la salle, l'étudiante en sixième année de médecine constata avec regret qu'elle était pleine à craquer et bruyante à souhait. Un frisson désagréable lui courut le long de l'échine. Toutes ces présences l'oppressaient, elle qui donnerait tout pour troquer le brouhaha et la foule contre le calme et la solitude.
Elle fit abstraction de ses états d'âme pour se ruer sur l'une des seules places isolées encore disponibles. Yuna n'avait pas d'ami et n'appréciait que très peu ce terme ainsi que la notion d'attache qu'il impliquait. Vivre signifiant devoir forcément mourir un jour, les attaches générées par les liens ne finissaient que par devenir souffrances et regrets. Étudiant la médecine depuis maintenant six ans, Yuna savait à quel point la mort pouvait frapper à des moments imprévus, de façon brutale et impitoyable. Elle avait également appris que, dans ce monde où régnait la tromperie et la perfidie, les liens n'étaient en réalité qu'éphémères face à la vanité de la Nature humaine.
La porte de l'amphithéâtre s'ouvrit sur le professeur de cancérologie qui entra à son tour. Yuna prit place sur sa chaise et – comme tous les étudiants autour d'elle – entreprit de sortir sa trousse pour prendre des notes.
— Ne sortez pas vos affaires, les interrompit l'enseignant. Seulement de quoi écrire et réfléchir.
Yuna se figea, le cœur palpitant. Elle releva les yeux et constata que son professeur distribuait des copies. Elle balaya la salle d'un regard, cherchant à analyser les expressions de ses congénères. À en croire leurs airs éberlués, personne ne s'attendait à composer sur une copie aujourd'hui. Et quand elle se rappela qu'elle assistait à un cours magistral, l'esprit de Yuna croula sous les questions. Ce cours n'étant pas obligatoire, les enseignants n'étaient pas censés les évaluer de façon officielle. Alors, à quoi tout cela rimait-il ? D'autant plus que ça ne ressemblait pas à ce professeur de perdre inutilement du temps sur le programme.
Yuna fronça les sourcils puis se concentra sur la feuille face à elle. Elle survola les questions en entrouvrant légèrement la bouche au fur et mesure. Ça n'avait véritablement aucun sens. Cette interrogation n'avait rien de compliqué. Yuna la trouvait même trop facile. Ce contrôle n'avait aucun intérêt. Il devait forcément exister une raison logique qui expliquait la signification de ce contrôle surprise.
Elle répondit rapidement aux questions tout en analysant la situation. Comme à son habitude, elle fut la première à rendre sa copie et à quitter la salle.
D'habitude, Yuna aimait prendre le temps de rentrer chez elle pour se reposer avant le soir. Mais aujourd'hui, elle savait qu'elle ne trouverait pas l'occasion de prendre un peu de temps pour elle. Il fallait qu'elle s'arrête boire un coup dans un bar.
Sur le chemin, elle observait et écoutait tout ce qui l'entourait, ne laissant rien échapper à sa vigilance. Elle essayait de dénicher des informations complémentaires quant à l'origine douteuse du contrôle qu'elle avait été forcée de réaliser. Parce que Yuna en était persuadée, une telle chose ne pouvait qu'être l'œuvre du gouvernement.
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La Sentence Des Astres (Terminée)
Mystery / Thriller/!\ Cette histoire est destinée à un public averti, des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains /!\ Elle, se fait appeler Andromède et règne depuis plus de huit ans à la tête d'un groupe de meurtriers. Lui, se surnomme Light et est chargé...