Chapitre 40

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Yuna n'aurait jamais pensé pouvoir être un jour aussi heureuse et soulagée qu'elle ne l'était en l'instant de voir Cygnus accompagné de Yukio et Hachiro.

À l'entente de la voix fatiguée de la jeune femme, Tenma posa le regard sur elle, remarquant son inquiétante pâleur. Elle était épuisée. Son cerveau n'arrêtait un seul instant depuis des mois et des mois pour percer à jour le mystère des signatures et mettre un visage sur celui qui les menaçait.

De son côté, Azamu rongeait silencieusement son frein. Il n'avait absolument pas prévu cette tournure, d'autant plus que l'absence de Miro l'inquiétait. Qu'avait-il pu bien se passer depuis son appel anonyme ?

— Enfoiré de Cygnus, gronda-t-il. Je peux savoir pourquoi vous êtes ici alors que vous devriez être en train de courir à la rescousse de Yuna à plusieurs dizaines de kilomètres de là ?

Tenma fronça les sourcils et sortit de la cuisine, suivi de Yukio et Hachiro. Son regard était perçant et rempli de haine dirigée vers son envers son ancien compagnon.

— Ça fait plusieurs semaines que je m'interroge sur la possibilité qu'un traître soit parmi nous, expliqua-t-il. J'ai analysé tout le monde sans jamais trouver quoi que ce soit de concluant. En revanche, quand je me suis souvenu de ton comportement avant que tu ne crève tragiquement dans cette villa, je me suis rapidement rendu compte que t'était étrange. Tu semblais nerveux, agité, menaçant, et surtout t'avais cette horrible manie de toujours regarder autour de toi lorsqu'on partait en mission.

Azamu grinça des dents tout en le fusillant du regard. De toute évidence, il n'avait pas été aussi méticuleux et discret qu'il ne l'avait imaginé.

— J'ai longtemps pensé que tu ne faisais que vérifier que personne ne nous suive, poursuivit-il. Mais ça, c'était jusqu'à ce que je comprenne que ce n'étaient pas de potentiels ennemis que tu surveillais, mais nous, tes camarades. Tu nous craignais, t'avais peur qu'on remarque ton manège avec tes signatures. C'est quand même dingue que tu te décides à te montrer au grand jour pile quand j'ai enfin réuni assez d'éléments pour en parler à Yuna.

Tout le long de ses explications, Azamu n'avait pu s'empêcher de tiquer. Il avait vraisemblablement sous-estimé ses anciens camarades. Il s'était bien trop focalisé uniquement sur Yuna, oubliant que les trois autres étaient tout aussi dangereux et observateurs.

Non, en réalité, il avait surtout oublié à quel point Cygnus était observateur.

Du coin de l'œil, il vit Yuna tanguer avant d'être stabilisée par Aki qui se rapprocha d'elle pour l'aider à rester debout. Un sourire en coin s'esquissa que les lèvres de l'ancien Pégase. Il tenait une dernière pique qui terminerait d'achever toute trace de compassion dans l'esprit de la jeune femme. Il fallait qu'elle le haïsse de tout son être pour l'affronter de toutes ses forces, en employant toutes ses capacités. Il voulait qu'elle ait plus que tout envie de le tuer. De cette façon, sa victoire serait totale.

— Je vois que je vous ai sous-estimé, mais vous n'en restez pas moins pour moi qu'une bande d'émotifs inutiles, pesta-t-il. Et toi, Yuna, t'es sans doute la pire de tous. Tu te caches derrière ton ridicule masque d'indifférence alors que tu vomis tes tripes dans la rue après avoir manqué de te faire violer une nouvelle fois.

La jeune femme écarquilla les yeux. Il n'allait tout de même pas oser ? Il n'allait pas parler de toute cette histoire maintenant ?

— Faut dire que ces brutes t'avaient vraiment pas loupées aussi, enchaîna-t-il. Ils t'avaient vraiment amochées dans tous les sens et de la pire façon qui soit. Mais avoue que rester bloquée là-dessus, même huit ans après les faits, c'est quand même bien ridicule.

La Sentence Des Astres (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant