Yuna sentait son cœur battre furieusement contre sa poitrine. Elle était à la fois terrifiée et terriblement en rogne. Sentant contre le sol que les pas se rapprochaient dangereusement de sa personne, la jeune femme se redressa péniblement. Son corps entier la faisait souffrir, sa tête tournait à cause du sang trop peu pompé par son cœur fatigué, ses membres tremblaient en réponse à ses muscles tétanisés.
Elle se releva, lentement, fixant avec haine celui qui se tenait devant elle. Si l'état de son corps pouvait laisser planer quelques doutes quant à sa forme physique, il était évident de constater que Yuna était toujours belle est bien vivante à la simple vue de son regard. Ses saphirs n'avaient jamais dégagé autant de haine, même envers Pégase après sa trahison. C'était une haine vieille est longue de vingt-quatre années qui se manifestait à travers ses deux grands orbes bleus.
— J'avais pensé que cet abruti aurait réussi à te buter mais il faut croire que c'était trop lui demander. Il n'y a décidément pas un espion pour rattraper l'autre dans cette organisation pourrie, ils sont vraiment tous plus incapables et benêts les uns que les autres.
Yuna sentait une rage pure et plus intense encore monter en elle. Jamais elle n'aurait cru être capable de ressentir une telle fureur envers une personne. Et pourtant, elle savait que même toute la haine du monde ne serait pas suffisante pour cet être.
— Si je ne m'abuse, c'est pourtant toi qui as fondé cette organisation toute pourrie.
— Ne sois pas aussi sèche avec moi, Yuna. Je l'ai certes fondée, mais ce n'est pas moi qui gérais les éléments qui étaient engagés. Et maintenant avec ta petite connerie, je risque bien de ne plus rien gérer du tout. Ne crois pas t'en tirer à si beau compte.
Le cinquantenaire sortit une arme à feu de sa veste et pointa le canon sur Yuna.
La jeune femme ne broncha pas, laissant son géniteur réduire à néant la distance physique qui les séparait. Elle ne cilla pas non plus quand elle sentit le froid du canon se poser durement contre son front. Elle savait parfaitement ce que son timbré de père voulait faire, et elle comptait bien le laisser mener la danse un petit temps.
C'était sa seule chance de survie en l'état actuelle des choses.
Un violent coup de genou dans son abdomen déjà meurtri la plia en deux. Son père l'agrippa par la gorge et la plaqua violemment contre le sol froid avant de lui asséner une gifle magistrale.
Mais s'il pensait que cet effet de surprise aurait déstabilisé Yuna, il se trompait en réalité. Car depuis le départ, c'était elle qui contrôlait tout. Elle avait prévu que son père ne la tuerait pas immédiatement, qu'il prendrait son pied à faire durer le plaisir. Elle avait anticipé qu'il tenterait d'anéantir sa psychologie avant de lui donner le coup de grâce.
Elle avait parfaitement conscience de tout ça, et elle comptait bien rentrer dans son jeu jusqu'au moment opportun.
C'est pourquoi elle ne broncha pas quand il se mit à la battre comme il l'avait fait par le passé, elle voulait le laisser entrevoir cette puissance qui lui avait tant manqué. Elle voulait le laisser espérer pour ensuite mieux le faire déchanter.
— Ça te rappelle des souvenirs hein ? Tu n'imagines même pas à quel point ça m'avait manqué de sentir ton corps craquer de la sorte. Et en plus de ça je suis doublement gagnant parce que l'adulte que tu es devenue me rappelle en quelque sorte la façon dont je m'occupais aussi de ta catin de mère. Tu lui ressembles tellement. Tu imagines comme je suis bouleversé ?
Yuna savait que son géniteur espérait la faire sortir de ses gonds en évoquant ainsi sa défunte mère. Il était persuadé que la jeune femme était attachée à sa mère qui n'avait jamais levé la main sur elle. Mais en réalité, Yuna ne portait pas plus d'amour à cette dernière qu'elle n'en portait à une parfaite inconnue. À ses yeux, sa mère n'était qu'une traître de plus. Elle avait osé se donner la mort et abandonner sa fille entre les griffes de son timbré de père. Si elle l'avait réellement aimée, elle l'aurait tuée elle aussi pour lui éviter tous ces sévices. Si elle l'avait aimée comme elle le prétendait, elle n'aurait pas été aussi égoïste.
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La Sentence Des Astres (Terminée)
Misterio / Suspenso/!\ Cette histoire est destinée à un public averti, des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains /!\ Elle, se fait appeler Andromède et règne depuis plus de huit ans à la tête d'un groupe de meurtriers. Lui, se surnomme Light et est chargé...