Yuna marchait à un rythme soutenu, impatient d'arriver à ce qu'elle aimait qualifier comme étant son QG. Elle déambulait dans les rues avec l'agilité et la souplesse d'un chat sauvage, surveillant que personne ne la suive ou la remarque. Le fait qu'Aki soit parvenu à la suivre – certes, sur une petite distance – avait contribué à l'éveil instinctif de tous ses sens.
Face à la porte du hangar, elle s'arma de son poing et la frappa comme elle le faisait toujours, au rythme d'Andromède. Elle s'engouffra insouciamment dans le vieux bâtiment, mais à peine eut-elle posé un pied à l'intérieur que sa gorge entra en contact avec le froid mordant de la lame d'un poignard. Son épiderme se déchira, laissant ruisseler une fine coulée de sang jusqu'au sol.
Le contact désagréable s'interrompit aussitôt que l'auteur du geste se rendit compte de l'identité de la personne qu'il menaçait.
— Putain Andromède ! vociféra Tenma. Tu pouvais pas prévenir que t'arrivais ? T'étais censée être avec les keufs là ! Il te sert à quoi ton foutu bigot ?
Le visage de Yuna s'étira en un large sourire amusé. D'une voix faussement enfantine et innocente, elle demanda :
— Bonjour à toi aussi Cygnus. Je vais très bien, merci. Où est Pégase ?
— J'rigole pas putain ! continua Tenma dans son sermon. J'ai failli te buter !
Yuna se retourna dans sa direction, l'incendiant de son regard devenu instantanément plus noir que la nuit. Toute trace de gaieté semblait avoir déserté son esprit, laissant place à une aura purement hostile et meurtrière.
Tenma ravala difficilement sa salive, apeuré de la soudaine attitude de sa camarade. Soudaine, mais pas inhabituelle. Et pourtant, même après cinq ans de travail commun avec Yuna, il craignait toujours autant pour sa vie quand elle arborait cette expression. Dans ces moments, plus rien ne semblait être familier à la dénommée Andromède, si bien qu'avec Hachiro et Yukio, ils avaient pensé que c'était une tout autre personne qui possédait le corps de Yuna pendant ces courts instants.
— Dis pas de connerie, le réveilla-t-elle. Tu sais mieux que moi que je t'aurais tué bien avant que tu n'aies eu le temps de réaliser ce qu'il se passe.
Ce regard menaçant, ce sourire sadique collé sur son visage, cette voix glaciale... Bien que temporaires, ces attraits n'étaient aucunement la preuve de la manifestation d'une deuxième âme habitant le corps de Yuna.
Non. Il s'agissait là de son véritable visage.
Tenma émit un long soupir et baissa le regard, preuve qu'il abandonnait ce débat qu'il savait perdu d'avance.
— Pégase est sorti il y a une heure, prononça-t-il du bout des lèvres. Il était furieux quand il a appris ton arrestation. Je suppose qu'il est juste parti prendre l'air. Il ne devrait plus tarder.
La cession de son ami arracha un sourire satisfait à Andromède qui répondit gaiement :
— Je te remercie.
Le revoilà, ce changement d'attitude. Brutal et extrême.
Cette femme est complètement tarée, ne put-il s'empêcher de songer.
— C'est malin, reprit-il pour prolonger son sermon face à l'innocence déroutante de son amie. Tu vas avoir une cicatrice à cause de ta connerie.
Les yeux de Yuna se noyèrent dans la mélancolie alors qu'elle passait machinalement sa main droite sur son flanc gauche.
— Elle ne fait que s'ajouter à tant d'autres, murmura-t-elle.
— Certes, mais celle-là, contrairement aux autres, tu ne pourras pas la dissimuler sous tes vêtements. Tu comptes leur dire quoi à tes camarades de classe ? Que t'as essayé de te disséquer ? Pas sûr que ça passe.
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La Sentence Des Astres (Terminée)
Gizem / Gerilim/!\ Cette histoire est destinée à un public averti, des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains /!\ Elle, se fait appeler Andromède et règne depuis plus de huit ans à la tête d'un groupe de meurtriers. Lui, se surnomme Light et est chargé...