Chapitre 30

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— Debout là-dedans !

Le martèlement contre la porte de sa chambre, combiné à la voix agacée de Yuna sortirent Aki de son sommeil dans un bond. Ses yeux fatigués se dirigèrent sur le réveil digital qui affichait 5h25. Le jeune homme laissa mollement le haut de son corps retomber sur le matelas. Il ne pensait pas devoir se réveiller aussi tôt. S'il l'avait su, il n'aurait pas veillé aussi tard hier soir.

Il s'étira et bailla grossièrement avant de se redresser à nouveau pour allumer la lampe de chevet. Maintenant que ses yeux étaient un peu plus décidés à lui montrer l'environnement avec netteté, il s'accorda une petite observation de la chambre. Il devait avouer que la décoration était sobre, presque morose. Les murs étaient blancs, il n'avait ni frise ni tableau. Pour tout ameublement, une commode et un placard encastré dans le mur du fond. Finalement, cette chambre allait de paire avec l'ambiance militaire que Yuna venait d'imposer en braillant à la porte à une heure démesurée.

Il bailla une dernière fois avant de poser son regard sur le lit à sa droite. Visiblement, son cadet avait le sommeil absurdement lourd. Malgré le vacarme que venait de faire Yuna, il dormait toujours profondément, comme pouvait en témoigner ses quelques ronflements intermittents.

Aki se leva difficilement, les membres encore engourdis. Il se hissa face au lit de Miro, hésitant longuement entre le réveil en douceur ou le réveil brutal. Après avoir retourné mentalement le matelas de son cadet une vingtaine de fois, il se résigna finalement à opter pour la méthode moins violente.

— Hé ! La marmotte ! cria-t-il. T'as pas entendu la furie ? C'est l'heure de se lever. Je pense que tu peux dire adieu à tes grasses mat' maintenant.

— Putain, grogna Miro encore à moitié endormi. Fait chier.

— Je te conseille de pas traîner, l'avertit-il en enfilant son pantalon. Ça fait déjà un moment qu'elle a bourriné à la porte. À ta place, j'éviterai de l'agacer le premier jour.

Aki songea aussi qu'il allait falloir qu'il retourne à son appartement dans la journée pour récupérer quelques affaires. Il n'allait certainement pas se permettre de remettre indéfiniment les mêmes vêtements. Mais il émettait quelques doutes quant à la disposition que Yuna aurait à l'autoriser à retourner chez lui. Dans le pire des cas, il lui demandera d'être accompagné par l'un des membres du groupe pour être surveillance. Dans ce cas de figure, elle ne pourrait pas lui refuser cette demande.

Il quitta la chambre, laissant le temps à Miro de se réveiller. Alors qu'il se rendait à la pièce commune, Aki se remémora les événements de la veille au soir. Quand Yuna était rentrée du commissariat, il n'avait pas eu de peine à discerner la contrariété sur son visage. Il ignorait ce qui avait pu se passer là-bas, mais il fallait croire que la jeune tueuse n'en était pas ravie.

Il se souvint également du visage effaré de ses trois amis quand elle leur avait annoncé qu'elle arrêtait son contrat avec la police. Elle avait dû essuyer une montagne de question de leur part. Mais pour toute réponse, elle leur avait dit qu'elle préférait se concentrer sur son rétablissement et que cette association avec la police ne leur apporterait plus rien de bénéfique. Il semblait à Aki que la cohésion au sein de leur groupe se brisait peu à peu, ce qui allait arranger ses affaires.

— T'es tout seul ? l'accueillit la voix de la jeune femme. Où est Miro ?

Aki se dissuada de lui rétorquer que les bases de la politesse étaient à revoir, jugeant qu'il n'était pas dans ses intérêts de l'énerver. Si la voix de Yuna lorsqu'elle les a réveillés laisser indiquer sa mauvaise humeur, Aki comprit bien rapidement que ce n'était rien par rapport à ce que renvoyait son regard. Visiblement, la nuit n'avait pas aidé Yuna à se remettre de sa frustration inexpliquée de la veille.

La Sentence Des Astres (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant