Chapitre 42

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L'esprit de Yuna remonta lentement à la surface et tenta de lui faire entrouvrir les paupières, sans succès. La brune était totalement lessivée. Elle avait du mal à respirer, son corps était engourdi.

Elle devina d'abord qu'elle était allongée, sans doute dans un lit au vu du support moelleux sur lequel elle reposait. Et alors qu'elle tentait de reprendre emprise sur elle-même, un courant électrique la traversa. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un, lui tenait la main. C'était chaud et réconfortant.

Et si elle essayait de la serrer pour indiquer qu'elle était consciente ? L'effort lui paru bien trop important, mais il était nécessaire qu'elle le fasse. Pour réponse, la main de cet homme la comprima légèrement à son tour.

— Yukio ! Elle se réveille je crois. Appelle le médecin.

Yuna reconnut aussitôt la voix d'Aki. Elle était étrangement nette dans son esprit, ce qui signifiait qu'elle avait repris entièrement connaissance et que seules ses paupières rechignaient à s'ouvrir. Elle rassembla toute sa concentration pour ouvrir les yeux.

Après de longues et interminables secondes, elle parvint enfin à faire céder la porte de ses orbes, bien qu'uniquement de moitié.

Elle découvrit alors qu'Aki la fixait. Elle ne l'avait jamais vu aussi fatigué, des cernes creusant sa peau. Yuna cligna lentement des yeux avant de rassembler le peu de force dont elle disposait pour tenter de se redresser. Mais elle eut à peine le temps de faire le moindre mouvement que le jeune homme appuyait déjà sur ses épaules pour la maintenir couchée.

— Ne bouge pas. T'es pas en état.

Yuna se résigna rapidement. Bien trop rapidement selon Aki.

Elle observa longuement son environnement, constatant qu'elle était une fois de plus dans une chambre d'hôpital. Elle referma les yeux, prête à se rendormir, quand la main du jeune homme se posa délicatement sur sa joue. Elle lutta pour découvrir son regard doux et inquiet qui la dévisageait.

— Attends encore un peu avant de te rendormir, lui demanda-t-il. Il faut que le médecin voie comment tu vas.

Il lui caressa la joue du revers de la main pendant de longues secondes, insistant un peu plus lorsqu'il sentait que sa conscience s'éloignait dangereusement de lui.

Yuna se battait comme elle le pouvait contre la fatigue qui menaçait de l'engloutir un peu à chaque instant. Mais plus elle luttait et plus son cœur la faisait souffrir lors de ses battements effrénés.

Pourquoi diable lui faisait-il aussi mal ? Cela faisait des années qu'il avait cessé de la faire souffrir de la sorte, alors pourquoi recommençait-il maintenant ?

Sans qu'elle ne puisse le contrôler, une grimace déforma les traits de son visage, trahissant sa douleur évidente. Elle se concentra pour tenter de garder une respiration régulière qui ne risquerait pas de faire plus de mal à son organe vital, mais c'était peine perdue.

Aki remarqua immédiatement la douleur qui la tiraillait. Yuna cru voir que son regard s'était attristé le temps de quelques secondes avant de reprendre contenance, par fierté supposa-t-elle.

— Ça ne va pas ? T'as mal où ? lui demanda-t-il aussi calmement que possible.

— Mon cœur, souffla-t-elle faiblement.

Il jeta un bref coup d'œil amateur aux constantes qu'affichaient les machines auxquelles Yuna était reliée. Bien qu'il n'y connaissait pas grand-chose, il devina sans peine que son cœur, battant irrégulièrement, était en souffrance.

La porte de la chambre s'ouvrit soudainement sur Yukio, revenant avec le médecin. Lorsqu'il vit le visage de la jeune femme tiré par la douleur, le Verseau comprit bien rapidement que les craintes du praticien étaient fondées.

La Sentence Des Astres (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant