27 | oversharer

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ESTHER

00:26

Cléo : Adèle s'est endormie.

Cléo : Tu dors, toi ?

Un sourire irrésistible apparaît sur mes lèvres, sourire qui ne me quitte pas tandis que je tape ma réponse. Décidément, ça valait le coup de ne pas me laisser aller au sommeil comme je le voulais tant il y a encore cinq minutes.

Esther : Non. Tu peux venir.

Aussitôt envoyé, aussitôt lu. Moins de deux minutes plus tard, j'entends le parquet craquer dans le couloir puis, doucement, la porte de ma chambre s'ouvre. Cléo referme délicatement derrière lui puis vient se glisser sous la couette du côté droit, comme chaque fois.

Cela fait environ deux semaines que Cléo me rejoint dans mon lit le soir, chaque soir depuis la première fois que c'est arrivé. Patiemment, il attend qu'Adèle s'endorme puis m'envoie un texto et si je suis encore réveillée, je lui dis de me rejoindre. Le matin, il met une alarme dix minutes avant celle d'Adèle et retourne se coucher tout près d'elle.

Ni vu ni connu.

— Salut, murmure-t-il dans le noir.

— Salut. Tu m'as manqué.

Aussitôt dit, aussitôt regretté. L'aveu est sorti tout seul et dès que je referme la bouche, je m'en veux déjà d'avoir laissé échappé cette information.

— C'est vrai ? demande Cléo, un sourire dans la voix.

Ses doigts glissent doucement le long de mon bras, laissant une traînée de chair de poule dans leur sillage.

— Non, improvisé-je. J'ai menti, je voulais être sympa, désolée.

Ma panique est visiblement très perceptible et Cléo rit tout bas, ne me croyant pas du tout. Doucement, il passe alors son bras par-dessus moi et m'attire contre son torse, toujours délicat et protecteur. J'en profite pour respirer son odeur, odeur qui ne manque jamais de détendre mes nerfs. J'ai honte mais parfois quand je suis stressée en pleine journée, je me glisse sous les draps pour retrouver un peu de lui autour de moi.

Je sais, c'est n'importe quoi.

Alors qu'il pose son menton contre mon front, il finit par chuchoter :

— Moi, tu m'as vraiment manqué.

Mon cœur accélère légèrement dans ma poitrine, débile. Je déteste qu'il s'accroche aux moindres mots gentils qu'il me dit et ne les oublie jamais, juste au cas où ça n'arrive plus.

— Bon, en vrai... moi aussi.

Le torse de Cléo s'abaisse et se relève doucement contre ma poitrine tandis qu'il rit silencieusement. Bon, visiblement, il s'en doutait.

— Au fait, j'ai quelque chose à te demander, dit-il ensuite en reprenant son sérieux.

Malgré moi, je me tends légèrement. Je n'aime pas trop quand des phrases commencent comme ça ; généralement, c'est mauvais signe.

— Quoi ? demandé-je, mi-inquiète mi-sceptique.

— Arrête d'être stressée comme ça, tu vas tremper tes draps avec ta sueur.

Juste parce qu'il le mérite, je lui donne une claque sur le bras qui le fait rire. Ce type est masochiste, c'est moi qui vous le dit.

— Louis fête ses deux ans la semaine prochaine, alors ma mère a décidé d'organiser une fête en son honneur dans notre maison d'enfance dans le Pays-Basque.

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